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La musique au “rythme” de la pandémie !

Impactés par la pandémie de Covid-19, les artistes, en particulier les musiciens, qui se sont retrouvés dans l’impossibilité de travailler en raison de la fermetures des salles de spectacles, l’annulation de nombreux festivals et l’interdiction d’organiser des fêtes.

Outre l’impact financier et social de la propagation de la Covid-19, les musiciens de haut niveau font face au problème de la baisse de performance. En effet, les musiciens et les chanteurs ont besoin de maintenir une activité régulière de leurs articulations, muscles et cordes vocales, sans quoi la reprise des spectacles après la pandémie risque d’être plus compliquée.

Dans ce sens, le directeur du Conservatoire national de musique et d’art chorégraphique de Rabat, Samir Tamim explique qu’à l’instar des sportifs de haut niveau, toute interruption de la pratique régulière ne peut qu’impacter le niveau des musiciens professionnels.

Car la musique, le chant ou encore les arts chorégraphiques sont basés sur les mouvements des articulations et des cordes vocales qu’il faut entraîner régulièrement et avec une intensité progressive, soutient M. Tamim dans un entretien accordé à M24, ajoutant qu’il en est de même pour les mouvements et les chorégraphies des danseurs qu’il faut répéter en permanence, afin de préserver les acquis et les compétences techniques.

Mais, si les fêtes, les concerts et les spectacles sont à l’arrêt, d’autres aspects de la pratique musicale ont, au contraire, progressé. Il s’agit, notamment, des aspects liés à la composition et à la production musicale.

“La vie avec la pandémie pour un artiste est une épreuve terrible, car elle est vécue avec empathie et impuissance”, souligne le pianiste et compositeur Mohamed Chabab, notant, toutefois, que “l’exile d’un artiste peut lui servir d’inspiration”.

“Certes, dépourvu du luxe social que représente le statut d’artiste, à ma grande surprise j’ai pris conscience d’un autre luxe des lois de l’artiste, à savoir le voyage et les monologues de son imagination qui peuvent sauver sa création et le maintenir en vie”, confie le lauréat, en 2015, du Prix spécial du jury au concours international de composition de Bulgarie, dans une déclaration à la MAP.

Il a fait savoir que, grâce à ce voyage de l’imagination, il a réussi à composer trois nouveaux opus. Il s’agit d’un album pour piano, un album pour musique de chambre et orchestre symphonique et un troisième album pour chant et orchestre symphonique.

Dans les studios d’enregistrement, les téléchargements d’applications et d’outils numériques de production ont le vent en poupe. Recevant de moins en moins d’artistes dans leurs locaux, les producteurs et les arrangeurs consacrent plus de temps à la mise à jour des logiciels qu’ils utilisent et à la découverte et l’expérimentation de nouveaux outils et accordent beaucoup plus de temps que d’habitude à la production d’une œuvre musicale.

Approché par la MAP, le producteur et arrangeur de musique Hicham Fettouchi explique qu’ayant plus de temps libre, il se consacre davantage à l’amélioration de ses équipements, au développement de ses outils et à la mise à jour de sa banque de sons.

Depuis l’instauration du confinement et l’interdiction des déplacements entre les villes, il ne reçoit presque plus d’artistes dans son studio, souligne-t-il, précisant que la plupart des collaborations se passent, désormais, à distance.

“En l’espace de 12 mois, j’a probablement téléchargé et testé autant d’outils et de sons que ce que j’ai téléchargé en plus de 15 années d’exercice”, ironise-t-il, expliquant que cette année de “chômage partiel” lui a permis d’explorer de nouveaux horizons musicaux et développer son niveau de performance.

Les répercussions de la crise sanitaire ont, certes, précarisé une grande part du secteur de la musique, mais tous ses effets n’étaient pas négatifs. Certains artistes y ont trouvé une source d’inspiration et un entracte pour reprendre leurs souffles et essayer d’explorer de nouveaux horizons artistiques. Aussi, elle a mis en évidence l’importance des arts et de la musique en particulier pour la société.

En effet, pour M. Tamim, s’il y a un point positif à mettre au compteur de la pandémie, c’est qu’elle a révélé l’attachement des gens aux arts et aux spectacles. Les réseaux sociaux débordent de messages de spectateurs assoiffés de musique, qui expriment leur impatience de voir les festivals reprendre et les salles de spectacles rouvertes à nouveau, conclut-il.

Le7tv (avec MAP).

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