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De Tindouf à Alep : « Deutsche Welle » révèle l’implication des terroristes du Polisario dans la guerre Syrienne

Dans une enquête récemment diffusée, la chaîne publique allemande Deutsche Welle (DW) lève le voile sur une réalité peu contestée mais rarement reconnue officiellement : la présence des terroristes du Polisario aux côtés du régime Syrien durant la guerre civile. Cette diffusion médiatique majeure vient corroborer des éléments déjà évoqués par plusieurs sources au fil des années, mettant en lumière les ramifications régionales du front séparatiste créé par l’Algérie et embrigadé par Damas et Téhéran.

Selon DW, les milices du Polisario ont rejoint les rangs de l’armée Syrienne à la faveur d’un partenariat stratégique orchestré entre les services algériens, iraniens et syriens, scellé lors d’une réunion secrète dans les camps de Tindouf. Un document classé « confidentiel » daté de janvier 2012 et révélé à la suite de la chute du régime d’Al Assad en 2024, atteste de l’existence d’un accord entre le régime baasiste, la pseudo « RASD » et Alger, visant à intégrer environ 1200 terroristes sahraouis, répartis en quatre unités, dans les forces armées syriennes.

Le reportage de la chaîne allemande revient également sur un épisode révélateur : après l’effondrement partiel du régime syrien, le président par intérim Ahmed Al Charaa aurait refusé une demande officielle de l’Algérie visant à extrader des combattants du Polisario capturés sur le sol syrien — notamment à Alep. Toujours détenus par les autorités de transition à Damas, ces individus attendent leur comparution devant la justice syrienne, malgré les pressions algériennes.

DW rappelle que les liens idéologiques entre Alger et Damas, tous deux inspirés par une vision « socialiste » et une hostilité commune envers le Maroc, remontent aux années 1980. À cette époque, le président Hafez Al Assad avait été l’un des premiers chefs d’État arabes à reconnaître la pseudo « république sahraouie ». Cependant, ce soutien s’était temporairement estompé en 2001, lorsque Bachar Al Assad avait initié un rapprochement diplomatique avec Rabat, allant jusqu’à fermer le bureau du Polisario à Damas et retirer la reconnaissance de la RASD.

Mais cette dynamique fut interrompue en 2012, année où le Maroc accueillait à Marrakech le « Congrès des Amis du Peuple Syrien » en soutien à l’opposition syrienne. En réaction, Damas s’est à nouveau rapproché du Polisario, cette fois sous l’impulsion directe de l’Iran et de l’Algérie.

Dans un passage marquant, DW cite également une enquête du Washington Post selon laquelle l’Iran aurait supervisé l’entraînement des unités sahraouies intégrées à l’armée syrienne, dans le cadre d’un plan de soutien croisé aux régimes alliés dans la région.

En 2023, alors que Bachar Al Assad cherchait à réintégrer la Ligue Arabe, son régime aurait envisagé d’utiliser la carte du Polisario pour négocier une normalisation avec Rabat. Cette manœuvre s’est avérée infructueuse, renforçant au contraire l’axe Damas-Tindouf-Alger.

Enfin, DW souligne que, malgré les démentis répétés du Polisario, plusieurs médias ont confirmé l’arrestation de ses combattants en Syrie. L’ouverture progressive des archives sécuritaires syriennes post-Assad met désormais en évidence l’existence d’un réseau structuré d’alliances militaires, dans lequel des éléments sahraouis apparaissent comme de véritables mercenaires au service de régimes hostiles au Maroc.

Abderrazzak Boussaid/Le7tv

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