Genève : Les violations des Droits de l’Homme dans les camps de Tindouf dénoncées avec force lors d’un événement organisé par l’ONU

Dans le cadre de la 59eme session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, un événement de haut niveau s’est tenu vendredi 27 juin au prestigieux club Alpin Swiss » de Genève, placé sous le thème : « Droits de l’Homme dans les zones de conflit : Promouvoir le dialogue pour la paix et la réconciliation ». Organisée par le Forum du Dialogue Interculturel et Interreligieux (FICIR) et le Centre International de Lutte contre le Terrorisme (ICAT), cette rencontre a offert une tribune rare à la dénonciation des violations massives et systématiques des droits humains perpétrées dans les zones déchirées par les conflits, avec un accent particulier sur la région du Sahel et du Sahara.
Tindouf, zone de non-droit sous emprise du Polisario
L’un des points les plus marquants du débat fut la situation dramatique dans les camps de Tindouf, installés en territoire algérien, et contrôlés d’une main de fer par la milice armée du Front Polisario. Animé par Biro Diawara, Secrétaire Général du FICIR et directeur de l’ICAT, le panel a permis de lever le voile sur une réalité longtemps étouffée : celle d’une zone totalement échappant au droit international, marquée par l’impunité, la répression et les crimes systématiques contre des populations civiles piégées.
Moulay Lahcen Naji, Président de la Commission Indépendante des Droits Humains en Afrique du Nord, a ouvert les travaux en fustigeant la situation catastrophique dans les camps. Il a documenté des cas d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de traite humaine, de recrutement militaire forcé de mineurs et d’abus graves contre les femmes. Pour lui, ces atrocités trouvent leur terreau dans l’absence totale de mécanismes de protection indépendante et dans l’abandon institutionnel des réfugiés. Il a appelé à une mobilisation internationale urgente pour enquêter, documenter et poursuivre les responsables de ces crimes.
Le Polisario, milice terroriste en rupture avec le droit international
Ayman Okeil, Président de l’ONG Maat pour la Paix, le développement et les droits humains, a pour sa part dénoncé l’instrumentalisation de la peur et de la violence sexuelle comme moyen de domination dans les zones de conflit, particulièrement au Sahel. Il a tenu le Polisario pour responsable de violations systématiques des droits humains à Tindouf, pointant du doigt le modèle autoritaire et violent imposé par cette milice sous la couverture d’une prétendue cause politique.
Biro Diawara a élargi le débat à la dynamique régionale : montée des groupes terroristes, expansion des réseaux criminels, déliquescence des institutions étatiques… Tous ces éléments aggravent l’instabilité et transforment les camps de Tindouf en incubateurs de violence et de criminalité transfrontalière. Il a lancé un appel fort à la coopération internationale pour démanteler ces réseaux, protéger les civils et garantir l’accès à la justice pour les victimes.
Appel à l’action : l’ONU interpellée
La session s’est conclue par un appel unanime des participants à l’ONU et aux États membres pour renforcer les mécanismes d’enquête et de sanction contre les auteurs de violations dans les zones de conflit. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’éviter toute récupération politique du discours des droits humains et de recentrer les efforts sur la dignité des victimes, en particulier celles oubliées de Tindouf. Ces dernières, selon les experts, endurent un véritable apartheid juridique, privé de tout recours, dans un environnement contrôlé par une organisation armée qui agit en toute impunité avec la complicité du régime algérien.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv