Dakhla: Colloque international sur la complémentarité entre journalisme de qualité et éducation aux médias
Un colloque international placé sous le thème « La complémentarité entre journalisme de qualité et éducation aux médias » s’est ouvert vendredi à Dakhla, avec la participation d’experts, journalistes et universitaires issus de plus de vingt pays représentant l’Afrique, l’Europe, le monde arabe et l’Amérique latine.
Organisée par la Commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, cette rencontre de deux jours vise à explorer les synergies entre une presse responsable et l’éducation aux médias, dans un contexte marqué par de profondes mutations du paysage médiatique à l’échelle internationale.
Dans une allocution de circonstance, le président de la Commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, Younes Mjahed, a souligné que le journalisme est confronté à une double pression liée d’une part à l’évolution technologique accélérée, et d’autre part à un usage dévoyé de la liberté d’expression.
Ces bouleversements, a-t-il enchaîné, ont profondément modifié le rapport du public à l’information, donnant lieu à l’émergence de nouvelles pratiques médiatiques, parfois en contradiction avec les principes fondamentaux de l’éthique journalistique.
Il a, dans ce sens, mis en garde contre la propagation des « fake news” », le sensationnalisme et l’exploitation commerciale du contenu médiatique, estimant que ces dérives affaiblissent la fonction sociétale de la presse et fragilisent la confiance du public.
Il a également plaidé pour un traitement journalistique fondé sur la vérification des faits, accompagné d’une éducation critique permettant aux citoyens, en particulier les jeunes, de développer un regard éclairé face à la complexité de l’environnement informationnel actuel.
Pour sa part, le directeur de la communication et des relations publiques au ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication – Département de la communication –, Mustapha Amadjar, a mis en lumière les efforts institutionnels déployés pour adapter le secteur des médias aux mutations en cours.
Il a rappelé que le ministère œuvre à la réforme du cadre juridique encadrant la presse et l’édition, à travers une actualisation des textes de loi et une meilleure régulation des nouveaux usages numériques.
M. Amadjar a également mis l’accent sur la refonte du système de soutien public à la presse, dans le but d’en faire un levier de structuration et de professionnalisation des entreprises médiatiques, tout en garantissant leur indépendance éditoriale.
Il a par ailleurs alerté sur les risques croissants liés à l’usage incontrôlé de l’intelligence artificielle dans la production et la diffusion des contenus, soulignant la nécessité d’une gouvernance éthique et anticipative de ces technologies.
De son côté, le vice-président du Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, Moulay Boutal Lembarki, a manifesté la fierté de la région à l’occasion de l’accueil de ce colloque international, à un moment où le monde connaît une prolifération sans précédent des discours de haine et de la désinformation.
La complémentarité entre journalisme de qualité et éducation aux médias constitue un rempart fondamental pour préserver la cohésion sociale, renforcer la culture du discernement et protéger les citoyens contre les manipulations, a-t-il affirmé.
M. Lembarki a mis en avant le rôle des régions dans la promotion d’un environnement médiatique sain, saluant à cet égard la dynamique remarquable que connaît Dakhla-Oued Eddahab en matière de développement de la presse locale et d’attractivité pour les médias internationaux.
Il a, à cette occasion, appelé à faire de l’éducation aux médias non pas une simple discipline complémentaire, mais une composante essentielle de l’éducation citoyenne, à même de préparer les jeunes générations à une participation responsable à la vie publique.
Au programme de ce colloque figurent plusieurs thématiques clés axées sur la lutte contre la désinformation à l’ère numérique, les mécanismes de gouvernance de l’information, les enjeux éthiques posés par les nouvelles technologies, l’éducation des citoyens aux médias ainsi que l’impact de l’intelligence artificielle sur le traitement journalistique.
Outre le Maroc, ce colloque connaît la participation de représentants de plusieurs pays, dont la Palestine, l’Égypte, la Jordanie, l’Irak, le Soudan, la Tunisie, la Mauritanie, le Sénégal, le Nigeria, la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Chili, le Mexique et le Pérou.
La rédaction/Le7tv
