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Décès d’Abdelhak El Mrini, l’ancien porte-parole du Palais Royal et historiographe du Royaume

Le Maroc perd l’une de ses figures les plus emblématiques du protocole et de la mémoire monarchique. Abdelhak El Mrini, ancien porte-parole du Palais Royal et historiographe du Royaume, s’est éteint dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 juin 2025, à l’âge de 91 ans. Sa voix posée, sa rigueur institutionnelle et sa discrétion exemplaire auront marqué des décennies de vie royale et publique.

Longtemps perçu comme le visage serein et solennel du Palais, Abdelhak El Mrini était bien plus qu’un homme de protocole : il était la mémoire vivante d’une monarchie en constante évolution, un intellectuel raffiné et un passionné du mot juste. Son nom reste indissociable des cérémonies officielles, mais aussi des grandes pages de l’histoire marocaine qu’il s’est appliqué à écrire et transmettre.

Né à Rabat en 1934 dans une famille fassie liée historiquement au Palais depuis l’époque du sultan Moulay Youssef, El Mrini suit une brillante trajectoire académique : après des études coraniques au mssid et un passage au Collège Moulay Youssef, il décroche un doctorat à Strasbourg, puis un autre à la Faculté des Lettres de Fès.

En 1965, son destin bascule lorsqu’il intègre la direction du Protocole Royal, entamant ainsi une carrière exceptionnelle au cœur de l’appareil monarchique. En 2010, il est nommé historiographe du Royaume, une fonction qui lui permet de mettre sa plume et sa culture au service de la transmission de l’histoire du Maroc et du rôle spirituel du Roi, Commandeur des croyants.

Érudit aux multiples talents, Abdelhak El Mrini était aussi écrivain et poète. Son œuvre littéraire est riche, variée et souvent saluée, notamment son livre L’armée marocaine à travers l’histoire, couronné du Prix du Livre au Maroc en 1968. Il s’intéressait tout autant aux grandes fresques historiques qu’aux questions spirituelles et sociétales.

Rare dans les médias, ses apparitions publiques n’en étaient que plus précieuses, toujours empreintes d’élégance et de profondeur. En lui disparaît une conscience historique, un homme de culture et un fidèle serviteur de l’État, dont la mémoire continuera d’éclairer les générations futures.

Sa disparition laisse un vide immense dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyé, admiré ou simplement écouté. Le Maroc perd une voix, une plume, et une âme discrète, mais essentielle, de sa mémoire nationale.

La rédaction/Le7tv

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