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Le Maroc en pole position pour un retour en Formule 1 : Un ambitieux projet de circuit à Tanger à l’étude

Près de sept décennies après avoir accueilli son unique Grand Prix de Formule 1 en 1958 sur le circuit d’Aïn-Diab à Casablanca, le Maroc nourrit de nouvelles ambitions pour retrouver une place sur la scène mondiale du sport automobile. Un projet de circuit international, estimé à 1,2 milliard de dollars, pourrait voir le jour à proximité de Tanger, marquant une étape stratégique vers un éventuel retour de la F1 sur le continent africain.

Derrière cette initiative d’envergure, on retrouve une figure bien connue du paddock : Éric Boullier, ancien directeur des écuries McLaren et Lotus, et ex-responsable du Grand Prix de France. Mandaté fin 2023 pour évaluer la faisabilité du projet, Boullier a mené avec son équipe plusieurs missions de terrain qui ont abouti à la sélection d’un site situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Tanger. Ce lieu a séduit les promoteurs par ses atouts logistiques : proximité immédiate de l’aéroport international Ibn Battouta et du port de Tanger Med, deux hubs majeurs pour le transport international.

Le projet prévoit la construction d’un circuit homologué Grade 1, standard exigé pour accueillir des épreuves officielles de Formule 1. Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Le site devrait également intégrer un vaste complexe touristique : hôtels, centre commercial, marina, parc à thème et infrastructures complémentaires capables de recevoir d’autres championnats internationaux comme le MotoGP ou le WEC. Selon les informations relayées par RacingNews365, près de 800 millions de dollars auraient déjà été mobilisés auprès d’investisseurs privés.

Le Président-Directeur Général de la Formule 1, Stefano Domenicali, a récemment confirmé l’existence de négociations avancées avec trois pays africains : le Maroc, l’Afrique du Sud et le Rwanda. Si le circuit de Kyalami, en Afrique du Sud, reste une référence historique et un candidat sérieux, le dossier marocain se distingue par la maturité de son montage financier et l’attractivité géographique du site tangérois, situé à moins de deux heures de vol de nombreuses capitales européennes.

Inspiré du modèle Yas Marina à Abu Dhabi, le projet marocain vise à créer bien plus qu’un simple circuit : un écosystème complet au service du tourisme, de l’événementiel et de l’économie locale. Mais deux conditions restent indispensables à sa concrétisation : l’obtention du feu vert politique des autorités marocaines et la finalisation du plan de financement global.

Si ces deux étapes sont franchies dans les mois à venir, les travaux pourraient démarrer rapidement, avec pour horizon une première édition du Grand Prix du Maroc à l’horizon 2028.

Ce retour en Formule 1 s’inscrirait dans la droite ligne de la stratégie du Royaume, qui investit massivement dans les grands événements internationaux et dans les infrastructures de pointe, consolidant ainsi sa stature continentale. Avec ce projet, le Maroc ambitionne de faire de Tanger une vitrine moderne du sport automobile africain, tout en renouant avec une tradition sportive endormie depuis plus de 65 ans.

Abderrazzak Boussaid/Le7tv

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