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Hind Zemmama, la conquérante de l’Everest : Une Marocaine au sommet du monde

Le 15 mai 2025 à 5h30 du matin, le drapeau marocain a flotté sur le toit du monde. Porté par une femme d’exception, Hind Zemmama, alpiniste passionnée et déterminée, ce drapeau a bravé le froid glacial, la raréfaction de l’oxygène et les redoutables crêtes de l’Himalaya pour atteindre l’inaccessible : le sommet de l’Everest, culminant à 8.848,86 mètres d’altitude.

Un exploit historique, accompli dès sa première tentative, qui consacre cette sportive marocaine de 50 ans comme l’une des rares femmes au monde – et la première Marocaine cette année – à dompter la plus haute montagne de la planète. Seule femme au sein de son groupe de grimpeurs, aux côtés de trois alpinistes russes, Hind Zemmama a incarné le courage, la résilience et l’élégance dans un univers extrême, majoritairement masculin.

Un rêve devenu réalité au prix de l’extrême

Depuis Katmandou, la voix encore marquée par l’émotion, Hind confie :

« Je suis arrivée au sommet dans un état de fatigue extrême, mais tempéré par une immense satisfaction d’avoir réalisé un rêve d’enfant. Quelle aventure ! Quelle expédition ! L’Everest, c’est le défi ultime : la beauté, la majesté et le danger réunis. »

Au fil des semaines d’ascension, la montagne s’est révélée aussi impitoyable que fascinante. L’expédition, longue de deux mois, a nécessité plus de 30 jours d’acclimatation, des nuits glacées à des altitudes vertigineuses et une endurance à toute épreuve. Huit heures de montée depuis le camp 3, cinq heures de descente, des crevasses à éviter, une météo capricieuse, et l’oxygène qui se fait rare à chaque pas.

Mais ce qui a le plus marqué Hind, ce sont ces moments de vérité entre la vie et la mort :

« J’ai croisé, sur le chemin, les corps inertes de ceux qui n’ont pas survécu. C’est bouleversant, et cela vous rappelle à quel point la montagne impose humilité et respect. »

Une trajectoire hors du commun

Ce n’est pas la première fois que Hind Zemmama brave les sommets. Elle est guidée par une vocation profonde, presque spirituelle. Son palmarès alpin impressionne déjà : le Kilimandjaro (Tanzanie) en 2022, l’Aconcagua (Argentine) en mars 2024 – le plus haut sommet des Amériques – et le mont Elbrouz (Caucase, Russie) qu’elle a vaincu le 2 août 2024.

L’Everest est son quatrième sommet majeur. Mais Hind ne compte pas s’arrêter là. Son ambition ? Réaliser le « Grand Chelem des Sept Sommets », soit l’ascension des plus hauts sommets de chaque continent. Il lui reste trois géants à conquérir : le mont McKinley (Amérique du Nord), le massif Vinson (Antarctique) et le mont Kosciuszko (Australie).

Un symbole pour le Maroc, une source d’inspiration pour toutes les femmes

L’ascension de Hind Zemmama n’est pas seulement un exploit sportif. Elle incarne un message d’espoir et de puissance adressé à toutes les femmes marocaines et africaines. Dans un monde où les sommets sont souvent perçus comme des territoires réservés, elle a prouvé que la détermination n’a ni sexe, ni âge, ni frontière.

En plantant le drapeau marocain sur l’Everest, Hind Zemmama a hissé avec lui les valeurs d’endurance, de foi et de dépassement de soi. Elle entre ainsi dans le cercle très fermé des pionnières de l’alpinisme mondial et confirme que le rêve marocain peut s’écrire à la verticale, sur les flancs des montagnes les plus redoutables du globe.

Abderrazzak Boussaid/Le7tv

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