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Naïma Samih, étoile intemporelle de la chanson Marocaine, s’éteint à l’âge de 72 ans

Le Maroc pleure aujourd’hui l’une de ses icônes musicales les plus marquantes. Naïma Samih, figure emblématique de la chanson marocaine, s’est éteinte ce 8 mars 2025, à l’âge de 72 ans, après un long combat contre la maladie. Son départ laisse un vide immense dans le paysage musical national, où sa voix unique a résonné pendant plus de cinq décennies.

Une enfance modeste et une ascension fulgurante:

Née en 1953 à Casablanca, dans le quartier populaire de Derb Sultan, Naïma Samih a grandi dans un environnement modeste, au sein d’une famille conservatrice. Destinée initialement à une carrière dans la coiffure et l’esthétique après avoir interrompu ses études en 1966, elle ne pouvait ignorer l’appel de la musique. Son talent exceptionnel l’a rapidement propulsée sur le devant de la scène grâce aux émissions de découverte de talents de la Radio-Télévision marocaine, notamment “Khamiss al Had” de Mohammed Bouanani et “Maouahib” d’Abdenbi Jirari.

Malgré les réticences de son entourage, sa détermination et sa voix envoûtante ont conquis les cœurs, lui ouvrant les portes d’une carrière exceptionnelle.

Une voix d’or, un répertoire immortel:

Dotée d’un timbre à la fois puissant et empreint de mélancolie, Naïma Samih a su s’imposer comme l’une des plus grandes interprètes de la chanson marocaine. Sa voix profonde, évoquant les tonalités des chants amazighs du sud marocain, a marqué des générations entières. Parmi ses titres les plus mémorables, on retrouve : “Yak A Jarhi”, une ballade poignante qui a ému des milliers de fans, “Ghab Aaliya Lehlal”, un chef-d’œuvre de la musique sentimentale marocaine,“El Bahhara”, une chanson emblématique qui continue de traverser le temps. Son répertoire, oscillant entre mélodies nostalgiques et rythmes envoûtants, reste ancré dans l’histoire musicale du Maroc.

Un rayonnement international et une reconnaissance unanime:

Naïma Samih n’était pas seulement une star au Maroc. Son talent a traversé les frontières, notamment dans les années 1980, lorsqu’elle s’est produite sur la prestigieuse scène de l’amphithéâtre de Carthage en Tunisie. Son succès dans le monde arabe témoigne de la richesse et de l’authenticité de la chanson marocaine, qu’elle a su magnifier avec élégance et émotion.

Elle a collaboré avec de grands compositeurs et poètes marocains, tels que Abdallah Issami, Ali Haddani, Abdelkader Rachdi, Mohamed Bennabdelssalam et Abdelwahab Doukkali, qui ont façonné son art et sublimé son talent.

Une artiste humble et discrète:

Malgré son immense succès, Naïma Samih a toujours su rester humble et proche de son public. Elle préférait la sincérité aux projecteurs, se consacrant pleinement à la musique sans jamais céder aux artifices du star-system. Son dernier hommage public remonte à 2016, lors du festival “Voix de Femmes” à Tétouan, où elle a une fois de plus émerveillé son auditoire.

Un dernier adieu à une légende:

Ces dernières années, la santé de l’artiste s’était fragilisée. En décembre 2024, son état s’était aggravé, nécessitant une hospitalisation à Rabat. Après une brève amélioration qui lui avait permis de regagner son domicile, elle s’est finalement éteinte ce 8 mars 2025, jour symbolique de la Journée internationale des droits des femmes.

Son départ marque la fin d’une époque, mais son héritage musical demeure impérissable. Naïma Samih restera à jamais gravée dans la mémoire collective, non seulement comme une voix d’exception, mais aussi comme une femme dont le parcours incarne la passion, la persévérance et l’authenticité.

Adieu l’artiste, ton chant résonnera pour l’éternité.

Abderrazzak Boussaid/Le7tv

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