Le Parlement Européen hausse le ton face au régime algérien et exige la libération immédiate de l’écrivain Boualem Sansal
L’Europe vient enfin de briser son silence complice face à l’oppression du régime militaire algérien. Le Parlement Européen, dans un élan rare d’unanimité, a adopté ce jeudi 23 janvier 2025, une résolution ferme exigeant la libération immédiate de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné arbitrairement depuis le 16 novembre 2024.
Boualem Sansal, voix courageuse dénonçant l’autoritarisme, est devenu le symbole du muselage imposé par les généraux d’Alger. Sa détention arbitraire illustre la brutalité d’un pouvoir incapable de tolérer la moindre critique. Les eurodéputés, révoltés par cet acharnement, ont voté massivement en faveur de sa libération (533 voix pour, 24 contre, 48 abstentions). Le Parlement Européen a ainsi réaffirmé que la liberté d’expression et les droits fondamentaux ne sont pas négociables, contrairement à la posture hypocrite de la Commission européenne, engluée dans sa dépendance au gaz algérien.
Des violations systématiques des droits humains :
L’affaire Sansal n’est que la partie visible d’un iceberg répressif. En Algérie, pas moins de 215 prisonniers d’opinion croupissent derrière les barreaux pour le simple fait d’avoir exercé leur droit fondamental à la liberté d’expression. La presse indépendante est muselée, les journalistes traqués et condamnés sous des prétextes fallacieux d’atteinte à la sécurité nationale. Plus révoltant encore, 47 églises protestantes ont été fermées, révélant une intolérance religieuse inacceptable dans un monde qui aspire à la tolérance et au respect de la diversité.
L’Union européenne complice du silence:
Malgré l’article 2 de l’accord d’association UE-Algérie, qui stipule que le respect des droits humains est une clause essentielle, la Commission européenne préfère jouer la carte du mutisme. Face à l’odieuse répression, Bruxelles choisit de fermer les yeux pour préserver ses intérêts énergétiques. L’Algérie, fournisseur stratégique de gaz dans un contexte de rupture avec la Russie, tient l’Union européenne en otage, rendant inaudibles les valeurs démocratiques prétendument défendues.
Un partenariat commercial en trompe-l’œil:
Loin de se contenter de bafouer les droits humains, Alger sabote également ses engagements commerciaux. Le régime militaire a multiplié les entraves aux entreprises européennes, imposant des restrictions draconiennes comme le certificat ALGEX obligatoire et des interdictions d’importation. Résultat : les exportations européennes vers l’Algérie ont chuté drastiquement, passant de 22,3 milliards d’euros en 2015 à 14,9 milliards en 2023. Pourtant, l’UE se contente de timidités diplomatiques, appelant à un « dialogue » sans lendemain.
La vérité doit être dite:
Il est temps que l’Europe se réveille et cesse de traiter ce régime despotique avec indulgence. Le gaz ne saurait être la monnaie d’échange des libertés fondamentales. Le cas de Boualem Sansal est un test décisif pour l’honneur de l’Union Européenne : entre les valeurs qu’elle prétend défendre et ses intérêts économiques, il est grand temps de choisir.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv