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Afrique du Sud : La Présidente de l’Assemblée Nationale arrêtée !

La Présidente de l’Assemblée Nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, est soupçonnée d’avoir perçu des pots-de-vin en échange de contrats de sous-traitance, du temps où elle était ministre de la Défense. Sa mise en examen est un nouveau revers pour le parti au pouvoir en Afrique du Sud, à l’approche d’élections cruciales.

La une de “The Citizen” du 5 avril 2024.

“Une opération anticorruption aux relents électoralistes ?” C’est la question que se pose le quotidien sud-africain The Citizen en une de son édition du vendredi 5 avril, après l’arrestation de la présidente de l’Assemblée nationale démissionnaire, à deux mois des élections générales prévues le 29 mai 2024.

« Les dirigeants de l’ANC et les partisans habituels vêtus de noir, de vert et d’or semblent avoir pris leurs distances par rapport à Mapisa-Nqakula, autrefois l’une des figures les plus puissantes du parti et de l’État”, poursuit le quotidien.

Le parti au pouvoir a donc lâché l’une de ses protégées, une posture inhabituelle pour le Congrès national africain, qui défend traditionnellement ses officiels pris dans la tempête. “Des experts estiment que cela ne serait pas arrivé si nous n’étions pas dans une année électorale et que le parti n’avait pas le sentiment qu’il y a ‘un besoin urgent à apparaître proactif face à la corruption’”, analyse The Citizen.

Donnée en chute libre dans les sondages, l’ANC pourrait perdre sa majorité pour la première fois depuis la fin de l’apartheid et l’élection de Nelson Mandela, en 1994. En 2019, l’actuel président, Cyril Ramaphosa, a été élu sur la promesse d’une “aube nouvelle”, débarrassée de la corruption qui a marqué le mandat de son prédécesseur, Jacob Zuma. Mais en dépit de ses engagements, le chef de l’État a souvent été critiqué pour la mollesse de son action en la matière.

En acceptant de démissionner de son poste, mercredi 3 avril, avant de se rendre à la police, Nosiviwe Mapisa-Nqakula a facilité la tâche à son parti, lui évitant “l’embarras d’avoir à la défendre publiquement”, relève le Daily Maverick. Le média d’investigation sud-africain souligne par ailleurs que la démission de la cheffe de la branche législative de l’Afrique du Sud, l’une des plus hautes figures de l’État, est un fait “sans précédent” dans le pays.

“De Madame la présidente à ‘Faites entrer l’accusée’”titre ainsi le site News24 pour résumer la violence de la chute de Nosiviwe Mapisa-Nqakula. L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale continue néanmoins de clamer son innocence. “Ma démission ne constitue en aucun cas une indication ou un aveu de culpabilité”, a-t-elle insisté dans un communiqué, précisant avoir fait ce choix dans le but de préserver le “caractère sacré du Parlement”.

Plutôt que de s’émouvoir de cette mise en accusation qui ternit un peu plus l’image de son parti, le président, Cyril Ramaphosa, a salué l’“intégrité” de Nosiviwe Mapisa-Nqakula, estimant que sa décision “devait être applaudie”. À l’issue de son audience devant la justice, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale a été remise en liberté sous caution.

La rédaction /Le7tv

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