Bande de Gaza : Après la libération de deux Américaines enlevées par Hamas, l’aide humanitaire commence enfin à passer !
L’aide humanitaire commence samedi à passer vers le territoire palestinien de Gaza, désespérément attendue par ses habitants qui manquent de tout, au lendemain de la libération de deux Américaines enlevées lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
La télévision d’Etat égyptienne a montré plusieurs camions traversant l’immense porte du poste-frontière de Rafah. L’acheminement de l’aide a commencé, ont confirmé à l’AFP une source de sécurité et un responsable du Croissant-Rouge égyptien.
Côté palestinien, 36 semi-remorques ont été vus par un journaliste de l’AFP se diriger vers la partie égyptienne du terminal, pour charger les premières cargaisons. Quelque 175 camions chargés d’aide humanitaire sont massés depuis des jours entre l’Egypte et Gaza.
Alors que le conflit entre dans sa troisième semaine, cette aide doit faire la différence « entre la vie et la mort » pour de nombreux Gazaouis, qui manquent d’eau, de nourriture, de médicaments et d’électricité, a souligné vendredi à Rafah le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, selon les autorités israéliennes, qui indiquent également qu’environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées.
Dans la bande de Gaza, 4.137 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements incessants menés en représailles par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Au moins 17 employés de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) figurent parmi les victimes, a indiqué samedi son patron, Philippe Lazzarini.
Sommet pour la paix
Vendredi, deux premiers otages, une mère et sa fille américaine, Judith et Natalie Raanan, ont été relâchées après une médiation du Qatar, réputée proche du Hamas. le Hamas détient encore plus de 200 otages.
Les efforts diplomatiques s’intensifient également pour tenter d’éviter un embrasement régional. L’Egypte, grande puissance régionale et premier pays arabe à avoir reconnu l’Etat d’Israël, accueille samedi au Caire un « sommet pour la paix ».
Le patron de l’ONU y participera, ainsi que les dirigeants européens Charles Michel et Josep Borrell aux côtés notamment du roi de Jordanie Abdallah II, du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et de nombreux chefs de diplomatie, mais sans dirigeant américain.
Le président américain Joe Biden a estimé vendredi que le Hamas avait déclenché la guerre pour torpiller le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient. Ryad a annoncé le 14 octobre qu’il suspendait les négociations sur cette éventuelle normalisation.
Le Croissant Rouge palestinien a par ailleurs fait état d’une menace de bombardement israélien contre l’hôpital Al-Qods, dans le nord de la bande de Gaza où se concentre les frappes israéliennes, mais s’est déclaré « incapable » d’évacuer l’établissement qui héberge quelque 500 patients.
La colère gronde dans les pays arabes et musulmans, où des dizaines de milliers de personnes se sont manifestées vendredi en solidarité avec les Palestiniens.
Israël a appelé samedi ses citoyens se trouvant en Egypte et en Jordanie à les quitter « le plus rapidement possible » en raison d’une « aggravation des manifestations contre Israël ».
« Deuxième Nakba »
La tension en Cisjordanie occupée a aussi fait une nouvelle victime, tuée dans la nuit dans des affrontements avec l’armée israélienne près de Jéricho, portant à 84 le nombre de morts palestiniens en Cisjordanie depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.
Alors qu’Israël a massé des troupes autour de Gaza en vue d’une offensive terrestre, son ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déroulé vendredi le scénario des opérations.
Après la « campagne militaire » de frappes aériennes et « plus tard des manœuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et infrastructures du Hamas », il y aura des « opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance », a-t-il affirmé. .
A terme, Israël envisage parmi les scénarios possibles de « remettre les clés » de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l’Egypte, sans aucune garantie que Le Caire accepte ce scénario repoussé depuis des décennies, a affirmé une source au ministère des Affaires étrangères israéliennes à l’AFP.
« J’ai peur que les destructions actuelles suivent un plan clair, que les gens ne se trouvent pas d’endroit où vivre et que cela provoque une deuxième Nakba (catastrophe en arabe) », s’inquiète à Gaza Omar Ashour, un général à la retraite, en référence à l’expulsion d’environ 760.000 Palestiniens à la création d’Israël
Au moins un million de Gazaouis ont été déplacés, d’après l’ONU.
Frappes au Liban
Les Etats-Unis ont déployé deux portes-avions en Méditerranée orientale pour dissuader l’Iran ou le Hezbollah libanais, deux alliés du Hamas, de s’impliquer dans le conflit.
Samedi à l’aube, l’armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes et de missiles antichar en direction d’Israël. Selon la radio militaire, un soldat israélien a par ailleurs été tué vendredi dans un échange de tirs à la frontière libanaise.
La rédaction /Le7tv