Le 7ème Art Marocain à travers le regard de trois femmes !
Le cinéma, ou « le 7ème art », est considéré comme l’une des industries les plus influentes et populaires de notre époque. Il inspire, sensibilise, informe, impacte, divertit et fait rêver des générations dans les quatre coins du monde.
Le « 7ème art » peut s’inspirer de la réalité ou développer notre imaginaire. En effet, certaines productions cinématographiques peuvent apporter des perspectives différentes et de nouvelles dimensions à des questions qui nous semblent parfois trop complexes et amener les spectateurs à s’interroger, à prendre conscience et à réfléchir à plusieurs problématiques, notamment sociétales, économiques, politiques, culturelles et environnementales.
« D’une manière générale, le cinéma occupe une place importante dans la société d’aujourd’hui. Il permet non seulement de véhiculer des messages importants et des émotions fortes mais également de préserver et partager notre histoire et notre patrimoine », a souligné la jeune actrice marocaine Salma Sairi, dans un entretien accordé à la MAP.
« Le Maroc, à l’instar des autres pays, a pris conscience de l’impact significatif du cinéma et a développé et exploité cette industrie à bon escient », a poursuivi l’actrice qui a fait ses débuts dans cette industrie en 2015, comptant ainsi à son actif une vingtaine de projets, appelant à « produire et réaliser des projets cinématographiques qui mettent en lumière le riche patrimoine culturel et les grandes avancées du Royaume dans les différents domaines ».
Dans cette veine, la scriptrice et réalisatrice Zineb Chefchaouni a exprimé sa fierté et sa joie quant à « la progression des différents métiers du cinéma au Maroc qui se mesure par la forte présence de films marocains dans les plus grands festivals internationaux qui raflent plusieurs prix ».
Par ailleurs, la réalisatrice et cheffe monteuse Ghizlane Assif, qui a remporté de nombreux prix tout au long de ses 22 ans de carrière, a regretté que l’évolution du secteur soit conditionnée par plusieurs facteurs, notamment le manque de producteurs.
« Je pense que le fait que nous n’avons pas assez de producteurs, contrairement aux exécuteurs de production, est l’un des plus grands obstacles qui entravent l’évolution de cet art au Royaume », a expliqué la cinéaste qui a remporté le prix du public au Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS) en 2019 pour son court-métrage « les 400 pages » ainsi que le prix des courts-métrages au festival Lumières d’Afrique de Besançon en 2016 et le prix jeune public au FIFFS la même année pour son court-métrage « Murmures de Vénus ».
« Malgré cela, le cinéma marocain compte à son actif des productions importantes réalisées par de grands calibres dans ce domaine », a-t-elle noté.
Concernant la présence féminine dans l’industrie du cinéma au Maroc, les trois femmes ont des avis divergents. L’actrice Salma Sairi a estimé qu' »il y a des métiers dans cette industrie où l’on relève une moindre présence des femmes », alors que la scriptrice Zineb Chefchaouni a souligné que « les femmes ont leur place dans cette industrie et s’imposent de jour en jour », justifiant son opinion par le fait que « les scriptrices dans notre pays sont plus nombreuses que les scripteurs, ce qui est assez révélateur ».
La réalisatrice Ghizlane Assif, quant à elle, a indiqué que « les femmes ont certes leur place dans le cinéma marocain, mais elles sont souvent comparées aux hommes, ce qui ne fait pas vraiment avancer les choses ».
Pour ce qui est du regard féminin dans les œuvres cinématographiques, qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, Mme. Assif, qui mène d’ailleurs sa recherche doctorale sur ce sujet, a indiqué qu’en matière de réalisation, il y a une différence palpable entre les hommes et les femmes, expliquant que « la femme pose un regard différent sur ses œuvres, de par sa sensibilité, sa force et son souci du détail ».
« La réalisation de mon premier court-métrage ‘Murmures de Vénus’ en est l’exemple parfait. Ce regard de femme m’a permis de dépeindre des personnages féminins qui sont représentatifs de la société marocaine », a-t-elle souligné, ajoutant sur un ton léger que « le dicton est pourtant bien clair: les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus ».
Dans ce sens, la jeune actrice Salma Sairi a affirmé que toutes les femmes qui ont croisé son chemin dans cette industrie, qu’elles soient réalisatrices, actrices, scénaristes, monteuses ou opératrices de prise de vues, laissent une empreinte particulière dans leurs projets.
Les femmes font partie des acteurs actifs dans le cinéma marocain et contribuent de manière significative à la croissance, au changement et à la diversité de l’industrie cinématographique. Leur avis, leur regard et leur lecture de cette industrie comptent !
La rédaction /Le7tv (avec MAP)