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Le Chef de Gouvernement à la Chambre des Représentants : « La politique de l’eau du Maroc », un sujet éminemment stratégique pour le Royaume

S’adressant à la Chambre des Représentants au sujet de « LA POLITIQUE DE L’EAU AU MAROC », le Chef de Gouvernement, Aziz Akhanouch, a affirmé que ce sujet est éminemment stratégique pour le Maroc au regard du rôle vital de l’eau et de ses implications économiques, écologiques et sociales.


Et d’ajouter que : « le Gouvernement est pleinement mobilisé à déployer les mesures d’urgences nécessaires afin d’éviter au Maroc de rentrer dans « une crise de l’eau » en renforçant les investissements pour faire face à la menace de stress hydrique que le Royaume a connu ces dernières années, et pour épargner au pays les pires scénarios dans ce domaine.

La question de la mobilisation des ressources en eau a toujours été une préoccupation particulière pour notre pays. A ce titre, la Constitution les place au premier rang des droits fondamentaux, puisque les dispositions de l’article 31 de celle-ci stipulent que : « L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales s’emploient à mobiliser tous les moyens disponibles pour faciliter l’accès équitable des citoyens au droit de s’approvisionner en eau et de vivre dans un environnement sain. »

La vision éclairée de Sa Majesté a accordé une attention particulière à cette question, à travers ses directives royales visant à préserver et valoriser les ressources en eau de telle sorte à assurer le bien-être des générations actuelles et futures.

A cet égard, le contenu du discours royal prononcé à l’occasion de l’ouverture de la dernière session législative a constitué une feuille de route actualisée qui vise à mobiliser les efforts pour surmonter le problème de la rareté de l’eau dans le Royaume, et les problèmes actuels et futurs, soulignant que la politique de l’eau n’est pas seulement une politique sectorielle, mais une affaire commune qui nécessite la convergence de tous les secteurs concernés.

Parallèlement, le gouvernement s’est efforcé, depuis le début de son mandat, d’établir un cadre méthodologique clair à cet égard, en donnant à la politique de l’eau une priorité particulière dans son programme gouvernemental, que ce soit en s’orientant vers la restructuration du système de gouvernance de l’eau et le renforcement l’efficacité et la convergence, ou en assurant la répartition d’un champ équitable des ressources en eau, avec ce que cela suppose d’une mise en œuvre serrée des programmes de barrages, de dessalement de l’eau de mer, de traitement des eaux usées et des eaux pluviales, et d’amélioration de l’efficacité de l’irrigation et canaux d’eau potable

Le Maroc a fait d’importants progrès dans le domaine avec une politique de l’eau maîtrisée depuis l’indépendance, consolidée par la politique des barrages et des grands chantiers initiée Hassan II, que Dieu ait son âme, et qui a permis au Maroc de faire face à des périodes difficiles de sécheresse.
Quelques données chiffrées :

Il convient également de noter que l’approche volontariste adoptée par le Royaume a permis d’obtenir des résultats positifs, notamment en matière d’équité territoriale. L’expérience de la gestion décentralisée de l’eau depuis la mise en place de la première Agence de bassin hydraulique en 1997 ayant contribué à la construction d’une infrastructure hydraulique importante qui lui a permis de répondre aux besoins en eau de tous les types d’utilisateurs.

Dans le domaine de l’approvisionnement en eau, le Maroc compte actuellement 149 grands barrages d’une capacité totale de plus de 19 milliards de mètres cubes, 137 petits barrages pour accompagner et soutenir le développement local et 88 stations de traitement d’eau potable, dont 9 unités de dessalement d’eau de mer (qui fournissent 147 millions de mètres cubes par an), 158 usines de traitement des eaux usées, 16 installations de dérivation des eaux, en plus de milliers de puits et de forages pour extraire les eaux souterraines.

Ces efforts ont permis de généraliser l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain à 100 % sur la base d’hydrauliques durables et la généralisation de l’approvisionnement en eau potable pour dans le monde rural où les aménagements réalisés ont atteint un taux d’accès de 98,5 %. En plus d’irriguer plus de 2 millions d’hectares de terres agricoles, de renforcer les mécanismes de protection contre les inondations et de contribuer à la production d’énergie électrique.

Eau & agriculture :

Au cours des dernières années, notre pays s’est efforcé de rationaliser la consommation d’eau dans le secteur agricole, l’agriculture irriguée étant entrée dans une nouvelle ère, marquée par l’adoption d’une politique d’encouragement à la diffusion de techniques et de systèmes d’irrigation économes en eau, améliorant service de l’eau et visant à assurer la pérennité des infrastructures d’irrigation.

Les programmes de gestion de l’eau d’irrigation occupent également une place centrale dans les stratégies de développement agricole de notre pays depuis 2008. Dans le cadre du Plan Maroc Vert, environ un million d’hectares ont été équipés de systèmes d’irrigation, dont 653 mille hectares en goutte à goutte au bénéfice de 271 mille bénéficiaires, économisant et valorisant plus de 2 milliards de mètres cubes d’eau d’irrigation, ce qui équivaut à économiser l’équivalent d’un grand barrage comme celui d’Al Massira.

Le gouvernement entend également redoubler cet effort en continuant à soutenir la durabilité et la compétitivité de l’agriculture irriguée, à travers la stratégie Green Generation, qui vise à faire passer la superficie irriguée au goutte à goutte à 1 million d’hectares d’ici 2030

Les défis :

Malgré les nombreux acquis de la politique nationale de l’eau, de nombreux défis et contraintes subsistent, principalement liés à l’impact du changement climatique, à la raréfaction de l’eau qui en découle et à son impact tangible sur l’environnement et la santé humaine, compte tenu de la montée vertigineuse des températures à laquelle le monde a assisté ces dernières années, en particulier dans les pays du bassin méditerranéen

Notre pays a été soumis à des vagues successives de sécheresse, dont les plus importantes se sont produites entre 1940-1945 et 1980-1985. Cependant, la période entre 2018 et 2022 reste parmi les périodes les plus sèches de tous les temps, car les précipitations totales se sont élevées à environ 17 milliards de mètres cubes, ce qui constitue le volume de précipitations le plus faible – en cinq années consécutives- dans l’histoire du Maroc.

Ceci explique la baisse importante des précipitations de 50% au niveau national par rapport au taux normal des précipitations, sans compter la variation territoriale du taux de précipitations puisque 51% de celles-ci sont concentrées sur seulement 7% du territoire national dans les bassins du Loukkos et du Sebou.

Au 1er décembre, la réserve d’eau dans les injections des barrages s’élevait à environ 3,82 milliards de mètres cubes, ce qui équivaut à 23,8% en taux de remplissage total, contre 34,6% enregistrés à la même période l’année dernière.

La quantité moyenne d’eau par habitant diminue considérablement, sa part moyenne par an étant estimée à 620 mètres cubes. Il devrait diminuer à 560 mètres cubes en 2030 en raison de la croissance démographique, après avoir été d’environ 2560 mètres cubes dans les années soixante. En plus de la variation enregistrée au niveau national dans la part moyenne d’eau par habitant et par an. Dans certaines régions, il atteint 1000 mètres cubes et dans d’autres, il ne dépasse pas 100 mètres cubes.

Parallèlement aux défis naturels auxquels notre pays est confronté, les ressources en eau connaissent une exploitation excessive des eaux souterraines, conséquence de l’augmentation des comportements de consommation irresponsables.

Par exemple, plus d’un million de mètres cubes d’eau de la rivière Oum Errabie sont exploités quotidiennement sans permis, sans oublier qu’environ 40% de l’eau est perdue par son écoulement depuis les canaux d’eau, sans parler du problème des estuaires des rivières en mer, qui nécessite de réfléchir aux moyens de les capter et de les orienter vers les zones les plus touchées pour faire face à la pénurie hydrique.

Problématique :

Le changement climatique est devenu un phénomène structurel dont les effets ne peuvent être niés ni ignorés, ce qui nécessite de le prendre en compte comme un facteur fondamental dans le processus d’élaboration des politiques de développement, notamment dans les domaines énergétique, économique, social et culturel. Il est également devenu nécessaire de travailler efficacement et dans une perspective proactive afin de s’adapter aux manifestations du changement climatique et d’en atténuer les effets, et de développer des stratégies sectorielles de manière à prendre en compte ces changements, en complémentarité et en coordination avec les efforts réalisés à l’échelle mondiale dans ce cadre.

Depuis son accession au trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a accordé une attention particulière à la question de l’eau, conscient des défis climatiques et démographiques qui affecteraient nos ressources en eau. Sous le règne de Sa Majesté, plus de 50 grands et moyens barrages ont été construits, en plus de 20 barrages sont actuellement en cours d’achèvement, et les plus importantes stations de dessalement d’eau de mer, notamment celle d’Agadir, ont été lancées. Il a également donné Ses Hautes Orientations pour rationaliser l’utilisation de l’eau d’irrigation, sujet que le Maroc a réussi à maîtriser.

Cependant, face à l’accélération des changements et des défis, notre pays est appelé, plus que jamais, à s’engager de manière sérieuse et responsable et à poursuivre le travail participatif, dans une nouvelle perspective visant à rattraper le retard enregistré dans le secteur de l’eau, et accordant à la Stratégie Nationale de l’Eau, dont Sa Majesté le Roi a ordonné le lancement il y a 13 ans, pour assurer l’accélération du rythme de réalisation de ses différents axes fondamentaux, qu’il s’agisse des stations de dessalement d’eau de mer , dont le nombre actuel – qui est de 9 – sur les 20 stations figurant comme objectif pour l’année 2030 ou par la construction de barrages dont le chiffre n’a pas dépassé – depuis 2009 à ce jour – 14 grands barrages sur les 57 barrages attendus à horizon 2030, en plus des opérations de raccordement entre les bassins, qui ont également connu un retard notable.

Les réponses apportées par le Gouvernement :

En application des Instructions royales, le gouvernement s’attachera à gérer la raréfaction de la ressource en eau en œuvrant à la mobilisation de ses ressources et à l’amélioration de la gouvernance de son système, en restructurant la politique de l’eau et en assurant une bonne coordination entre les différentes parties prenantes, afin de renforcer l’efficacité et l’harmonie entre les acteurs, et assurer une répartition équitable des ressources en eau entre les différentes parties, avec une mise en œuvre stricte du programme de construction de barrages, de dessalement de l’eau de mer, et le traitement des eaux usées et des eaux pluviales.

Le gouvernement a décidé, conformément aux Orientations Royales en la matière, d’allouer une enveloppe financière estimée à 10,6 milliards de dirhams pour le budget 2023 (soit une augmentation de 5 milliards de dirhams par rapport à l’année précédente) pour la mise en œuvre d’un ensemble de projets structurants.

Egalement, un certain nombre de mesures urgentes ont été prises : dont la priorité est d’assurer la disponibilité de l’eau potable dans les zones touchées, en particulier au niveau des bassins de la Moulouya, de Oum Errabie et du Tensift, et de faire face avec fermeté aux différents effets négatifs résultant de la sécheresse, tels que l’exode rural et les dommages sur les chaînes de production agricole.

Le gouvernement a également mis en place un programme d’urgence pour faire face au problème de la rareté de l’eau, pour lequel il a alloué une enveloppe financière de 3 milliards de dirhams, pour tous les bassins touchés par les pénuries d’eau, en plus de la signature d’un ensemble de conventions entre les différentes parties prenantes pour surmonter les conséquences du déficit hydrique.

Ces mesures concernaient quatre bassins hydrauliques, dont le bassin de l’Oum Errabie, de Tensift, de la Moulouya, et du Drâa-Tafilalet, pour un coût total estimé à 2,335 milliards de dirhams.

Dispositifs dans le détail :

Au niveau du bassin de l’Oum Errabie : le parachèvement du canal reliant le réseau d’eau potable du nord de Casablanca à son sud a été achevé, en plus de l’installation de pompes (les barrages flottants), ce qui a rendu possible de démarrer l’exploitation des parties basses de l’écluse du barrage d’Al-Massira, outre le lancement d’un appel d’offres pour la réalisation de la station de dessalement d’eau de mer dans la région de Casablanca-Settat, qui se fera dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs public et privé. La date du 22 décembre a été fixée comme date de dépôt des offres par trois entreprises pré- sélectionnées pour réaliser ce projet.

Sans compter l’achèvement de la station de dessalement d’eau de mer à Safi, laquelle contribuera à la production de 30 millions de mètres cubes d’eau potable, dont 10 millions de mètres cubes seront disponibles avant la fin de 2023. La ville d’El Jadida sera également alimentée en eau potable, à partir d’une usine de dessalement d’eau de mer à Jorf Lasfar dépendant de l’Office Chérifien des Phosphates

Quant au Bassin du Tensift : des mesures volontaristes ont été prises dont la réalisation des travaux de captage des eaux du Barrage Massira, la réhabilitation du réseau de distribution de la ville de Marrakech pour répondre à ses besoins, puis la programmation de la construction de 16 petits barrages ainsi que la promotion du recours aux eaux souterraines par la construction de nouveaux forages afin de soutenir l’approvisionnement en eau potable, la réhabilitation du réseau de distribution de la ville de Marrakech et l’appui à son approvisionnement à partir du barrage Moulay Youssef.

Il convient de noter à l’heure actuelle, que la faiblesse des précipitations qui a provoqué la baisse du réservoir du barrage d’Al Massira, en plus de l’absence de proactivité dans la réalisation d’un certain nombre de projets au cours de ces dernières années, constitue une menace pour l’approvisionnement en eau potable de la région de Marrakech, que l’on espère éviter maintenant en rationalisant l’utilisation de l’eau et en continuant, si Dieu le veut, à recevoir de la pluie régulièrement. A moyen terme, le gouvernement travaillera, en partenariat avec l’OCP, à étudier la possibilité d’alimenter cette région en eau potable par le dessalement de l’eau de mer, à partir de la ville de Safi.

Concernant le Bassin de la Moulouya : des travaux ont été réalisés pour démarrer l’exploitation des eaux des stations de pompage « Oulad Stout » et « Moulay Ali » pour l’alimentation en eau potable de Nador, Driouch, Ras El Ma, Berkane et Saîdia, avec l’achèvement de deux canaux d’alimentation du barrage Machraa Hammadi, et la programmation de la construction de 11 petits barrages, en plus de l’acquisition d’unités mobiles pour le dessalement de l’eau salée extraite des aquifères, et la programmation du dessalement d’ eau de mer à l’est au niveau de la ville de Nador.

Alors que la région Drâa-Tafilalet a été immédiatement informée de la réalisation de forages de reconnaissance qui ont permis la mobilisation de ressources souterraines supplémentaires, avec le début de l’exploitation du barrage Hassan Addakhil pour soutenir l’eau potable de l’axe Draa-Tafilalet, et bientôt des approvisionnements suffisants seront fournis à la région de Zagora à partir du barrage d’Agdz, qui sera exploité prochainement. Ceci, avec la programmation de la construction de 33 petits barrages et barrages collinaires.

Dans le même contexte, le gouvernement a tenu à poursuivre le déploiement du réseau d’adduction d’eau potable dans le monde rural, les mesures prises au cours de l’année en cours sont :
Allocation de 2 milliards de dirhams au cours de l’année 2022 pour alimenter plus de 40 centres villageois et environ 1 970 douars ;
Revue du nombre de centres et départements concernés par la généralisation de l’approvisionnement en eau potable par les autorités compétentes, avec une augmentation du coût des investissements qui atteindra environ 29,39 milliards de dirhams au lieu des 27 milliards de dirhams initialement programmés.

Afin d’accroître cet effort visant à lutter contre la pénurie enregistrée dans le monde rural, un programme urgent et additionnel a été alloué, à travers la signature de deux conventions en avril 2022 entre le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Economie et des Finances, visant à :
Acquérir 706 camions citernes pour un montant de 471 millions de dirhams au profit de 75 provinces pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable des douars en pénurie ;
L’acquisition de 26 unités mobiles de dessalement d’eau dans 17 départements et de 15 usines de déminéralisation des eaux saumâtres à utiliser dans 9 départements pour un montant total de 440 millions de dirhams.

La vision 2020- 2027 : le PNAEPI

Ainsi, le gouvernement s’emploiera à actualiser et à accélérer la mise en œuvre des grands axes du Programme d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Irrigation 2020-2027, signé devant Sa Majesté le Roi en janvier 2020.

Les investissements seront renforcés en portant les dotations financières allouées au programme de 115,4 à 150 milliards de dirhams, pour pallier le retard pris dans la réalisation de certains projets, et en présenter d’autres comme l’achèvement de la deuxième tranche de l’usine de dessalement d’Agadir, qui est programmée pour 2025 au lieu de 2030.

Sans compter les études sur des projets supplémentaires qui verront le jour dans le futur, notamment ceux liés aux usines de dessalement d’eau de mer à Casablanca, Nador, Safi, Dakhla, El Jadida, Marrakech, Essaouira, Guelmim, Tan-Tan et Tiznit ainsi que l’examen des programmes liés aux barrages et la liste de nouveaux barrages.

Les recommandations approuvées par le comité de pilotage récemment réuni pour ce programme, seront soumises à l’examen attentif de Sa Majesté pour obtenir sa Haute Approbation.

Le gouvernement travaille au développement de l’approvisionnement national en eau en renforçant la politique des barrages, alors que les travaux de 20 grands barrages se poursuivent pour un coût total estimé à environ 31 milliards de dirhams avec une capacité de stockage de 6,4 milliards de mètres cubes, dont trois barrages sont en cours d’achèvement, dont Tidas à Khénifra, Todghy à Tinghir et Agdaz à Zagora.

Sans compter plus de trois barrages en cours de lancement des travaux dans chacun de Taghrzit à Beni Mellal, Tamri dans la préfecture d’Agadir Ida Outanan, et Oued Lakhdar à Azilal. Par ailleurs, des appels d’offres ont été lancés pour achever les travaux de deux grands barrages à Larache et Sefrou, pour un coût estimé à 2 milliards de dirhams

Concernant les petits barrages, les travaux de petits barrages sont achevés dans les provinces de Tiznit et Taourirt, tandis que les travaux de sept petits barrages se poursuivent dans les provinces de Figuig, Nador, Tata, Errachidia, Benslimane, Chefchaouen et Nador.

Dans ce contexte, une convention cadre et de partenariat a été signée pour la construction de 129 barrages collinaires et petits barrages, au cours de la période 2022-2024, avec une enveloppe financière de plus de 100 millions de dirhams annuels pour améliorer la connaissance et l’exploration des ressources en eaux souterraines par la réalisation et l’équipement de forages.

Afin de mettre en œuvre les directives royales, le gouvernement a initié des réunions avec les entrepreneurs chargés de la construction des barrages, afin de réduire de près de moitié les délais initialement communiqués.

Des projets de collecte des eaux pluviales ont également été achevés dans les provinces de Taroudant, Tiznit, Zagora et Chefchaouen, en plus du démarrage des projets de collecte des eaux pluviales dans les provinces de Sidi Ifni, Smara, Chichaoua et Khouribga, s’ajoutant ainsi aux dizaines de projets qui existaient dans le passé.

Des ressources hydriques alternatives :

Le gouvernement légifère actuellement sur la poursuite des études pour réaliser un projet d’usine de dessalement d’eau de mer dans la région de Casablanca-Settat, qui aura une capacité de production de 300 millions de mètres cubes par an, dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs public et privé, qui permettra d’approvisionner en eau les habitants de cette région, et d’alléger la pression sur les bassins d’Oum Errabia et d’Abi Rakrak.

L’exploitation des eaux usées est également une option décisive pour faire face au défi du stress hydrique dans notre pays, ce qui contribuerait à réduire la pollution par les déchets aquatiques et le flux de pollution résiduelle qui est rejeté dans les milieux récepteurs, et c’est ce qui nous impose d’utiliser cette eau de manière efficace.
Dans ce cadre, le gouvernement a préparé une convention encadrant la réalisation de 8 projets de réutilisation des eaux usées traitées, qui permettront d’économiser environ 12 millions de mètres cubes d’eau par an, pour un coût de 454 millions de dirhams, à : Kelaat Sraghna, Oujda, Rabat, Salé, Skhirat, Témara, Benslimane, Errachidia, Laayoune, Chtouka Ait Baha et Al Hoceima.

Le changement de paradigme

Le Maroc se doit d’anticiper les changements à venir, en veillant à améliorer le contenu du Plan National de l’Eau de l’année 2050, sur la base des directives royales et des recommandations du Nouveau Modèle de Développement, tout en le dotant des mécanismes de gouvernance, de suivi et d’évaluation nécessaires pour assurer son efficacité, sachant que ce schéma coûtera environ 383 milliards de dirhams sur les 30 prochaines années, dont une grande partie sera financée par les finances de l’Etat.

Ce plan devrait contribuer, à horizon 2050, à mobiliser 4,5 milliards de mètres cubes d’eau supplémentaires, en poursuivant la politique des grands barrages, en mettant en œuvre des projets de liaison des bassins pour assurer une gestion souple des ressources en eau, en collectant les eaux pluviales et en complétant avec les petits barrages et les lacs collinaires. Ceci, en accompagnant le développement territorial avec le développement du dessalement de l’eau de mer avec une capacité de production pouvant atteindre un milliard de mètres cubes par an, la réutilisation de 340 millions de mètres cubes par an d’eaux usées traitées, et la réduction du taux d’envasement des barrages de 10 à 20 % grâce à la préparation des bassins d’eau.

En adoptant cette vision stratégique, notre pays cherche à atteindre une gestion optimale de la demande en eau et sa valorisation afin d’économiser 2,5 milliards de mètres cubes en reliant les systèmes d’eau, et en améliorant l’efficacité des réseaux de distribution d’eau potable (80% en 2030 et 85% à partir de 2040), en plus de poursuivre le programme d’économie d’eau d’irrigation, pour atteindre 70% des superficies irriguées, et de renforcer les équipements hydro-agricoles modernes pour les zones liées aux barrages, sans oublier l’élaboration d’un programme de collecte et de valorisation des eaux pluviales.

Cette vision vise également à préserver les eaux souterraines, à établir une mesure participative et durable dans un cadre contractuel, à réduire l’exploitation des eaux souterraines de 50% d’ici 2030, et atteindre l’équilibre d’ici 2050, en plus de renforcer les mécanismes de contrôle et de prévention des inondations, et de développer un programme préparer les cours d’eau des vallées ; tout ceci nécessitant une mobilisation mondiale pour un nouveau paradigme de production et de consommation durable des ressources en eau.

« J’en appelle, à travers vous, Mesdames et Messieurs les Députés, à tous les acteurs nationaux, politiques, économiques, sociaux et médiatiques, et à toutes les composantes de la société civile et à tous les Marocains afin de faire preuve d’un esprit de responsabilité collective dans la gestion des ressources en eau et de s’engager dans la préservation en rationnalisant leur utilisation et en évitant de polluer leurs sources. Notre devoir humain et historique nous impose de préserver cette composante vitale pour assurer la sécurité de l’eau en tant que pilier de la transmission générationnelle de la civilisation marocaine.

Le moment est donc venu de tirer la sonnette d’alarme sur l’état de stress hydrique que connaît le Royaume compte tenu des conditions climatiques actuelles

Le temps est venu pour nous de changer de regard et de comportement vis-à-vis des usages de l’eau dans notre pays, et de couper la consommation excessive et irrationnelle de de ce bien précieux qu’est l’eau.

Le temps est venu pour nous de sentir la valeur de cette bénédiction et sa nécessité pour la vie, et de la préserver comme une responsabilité collective…

Au même titre que l’eau est un droit pour tous, la préserver et la protéger du gaspillage est une responsabilité que nous assumons tous, compte tenu de la situation préoccupante actuelle et du coût réel de sa production pour notre pays » a conclu le Chef de Gouvernement.

La rédaction /Le7tv

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