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Interview : Nasser Bourita dit tout sur les relations du Maroc avec l’Algérie et sur le Sommet Arabe ! (3 vidéos)

Dans une interview accordée au média « Independent Arabia » le Ministre Marocain des Affaires Étrangères, Nasser Bourita a accusé l’Algérie de ne avoir respecté les règlements de la Ligue Arabe en ce qui concerne l’organisation des Sommets et a réitéré son rejet des restrictions auxquelles, la délégation des journalistes Marocains a était soumise.

Et à Nasser Bourita d’ajouter que le pays hôte n’a respecté durant ce Sommet, ni les codes diplomatiques en vigueur, ni les règles de travail des délégations, ni les cartes des pays invités. Critiquant par la même occasion, ce qu’il a considéré comme des « restrictions algériennes délibérées » : En l’absence de la délégation médiatique officielle du Maroc, qui a été empêchée, par tous les moyens de faire son travail, que ce soit en termes d’octroi des visas nécessaires ou des facilités requises, ce qui a obligé les représentants diplomatiques de la délégation marocaine à exercer le métier de photographe pendant la activités du sommet.

Sur les différends et les querelles qui ont eu lieu entre le Maroc et l’Algérie, Nasser Bourita a expliqué : « Soyons clairs. Malheureusement, les relations algéro-marocaines sont tendues, et les participants au sommet n’ont vu qu’une partie de cette tension, car il n’y a pas de relations diplomatiques et pas d’espace aérien ouvert entre les deux pays, ainsi que la rupture des échanges. Nous pensons qu’un dialogue global et sérieux peut les résoudre ».

Concernant l’invitation du monarque marocain, le roi Mohammed VI, au président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à se rendre au Maroc, Bourita a déclaré que le Roi de son pays estime que « les relations maroco-algériennes n’ont pas besoin de médiation, car nous nous connaissons bien et nous connaissons nos problèmes et comment les résoudre. Si nous voulons une solution, nous n’avons pas besoin de médiateurs. C’est une invitation au dialogue ».

Et à Nasser Bourita d’ajouter que l’invitation du Roi Mohammed VI au Président Algérien à se rendre au Maroc « est venue en réponse à une déclaration de son homologue algérien, dans laquelle il a déclaré que l’absence du Roi à assister au sommet arabe a gâché une occasion pour les relations bilatérales au motif que le Roi aurait été reçu à l’aéroport et dans la salle d’honneur. Et qu’il aurait eu à cette occasion des discussions sur les relations bilatérales. »

« Depuis l’arrivée de la délégation marocaine en Algérie, nous avons demandé, à travers les quelques canaux disponibles pour le dialogue avec l’Algérie, s’il y avait des arrangements ou des idées sur les questions bilatérales, mais nous n’avons reçu aucune confirmation », a déclaré Nasser Bourita, ajoutant : « Les Algériens ont eu l’occasion de confirmer cette volonté. » Cette question s’est posée à la fois lors de la venue à Rabat de l’émissaire présidentiel pour remettre l’invitation à participer au sommet, et lors de la présence de la délégation marocaine en Algérie.

Selon Nasser Bourita: « la relation entre les deux pays est très importante, et la rencontre entre le Roi et le Président Algérien est très attendue et ne peut être organisée rapidement dans une salle d’honneur de l’aéroport », comme la partie Algerienne l’a décrite, considérant que « s’il y a vraiment une volonté algérienne de ce dialogue, alors le Roi du Maroc a donné ses directives, avec une invitation ouverte au Président algérien à se rencontrer et à dialoguer ».

Et à Nasser Bourita d’expliquer : « Si la rencontre n’a pas eu lieu en marge du Sommet Arabe, que ce soit par manque de temps, par manque de canaux de communication, ou pour quelque raison que ce soit, il y a un nouvel appel au dialogue et on peut y remédier par un dialogue global, constructif et sérieux. »

Sur la question de savoir si la reprise des relations du Maroc avec Israël a aggravé les relations avec l’Algérie, notamment à la lumière de la déclaration de cette dernière de son soutien continu à la cause Palestinienne, Nasser Bourita a répondu que ce n’est qu’un « prétexte », ajoutant : « Soyons clairs, les relations diplomatiques de l’Algérie avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn, l’Égypte et la Jordanie, malgré leurs relations avec Israël, n’ont pas été rompues… j’exclus donc que ce soit la raison des différends algéro-marocains.

Et à Nasser Bourita de s’interroger : « Quand les frontières ont été fermées entre les deux pays en 1994, était-ce à cause d’Israël ? Comment peut-on lier la relation bilatérale avec un pays à une décision souveraine et ignorer ce qui nous rassemble dans nos relations bilatérales…Nous avons une géographie, une histoire, des relations humaines et nous avons un destin commun et des enjeux partagés aussi.

Et à Nasser Bourita d’affirmer : « La reprise des relations entre le Maroc et Israël n’a pas affecté la politique du Royaume vis-à-vis de la cause palestinienne »… »La Palestine a un ambassadeur à Rabat et nous avons un ambassadeur en Cisjordanie et l’Autorité palestinienne est en bons termes avec le Royaume… L’Algérie serait-elle « plus Royaliste que le Roi ? » (les Palestiniens).

Les relations sont tendues depuis des décennies en raison du soutien de l’Algérie au Front « Polisario », qui revendique l’indépendance du Sahara, alors que le Maroc le considère comme faisant partie intégrante de son territoire et propose de lui accorder une autonomie sous sa souveraineté.

La tension est monté lorsque l’Algérie a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Rabat, l’accusant d’avoir « commis des actes hostiles… depuis l’indépendance de l’Algérie » en 1962. Le Maroc regrette cette décision et rejette ces « fausses justifications ».

Lors des réunions préparatoires au Sommet tenues par les ministres arabes des Affaires étrangères, le Maroc a exigé, que la déclaration finale du sommet contienne une condamnation de l’ingérence iranienne dans les affaires arabes : « Pour nous, la réalité arabe est difficile en soi et cela est aggravé par les contextes internationaux turbulents et les interventions extérieures négatives qui rendent les choses encore plus difficiles ».

Et de déclarer : « Le Maroc n’a aucune inimitié avec l’Iran, nous voulons des relations de respect mutuel et que Téhéran ne soutient plus les groupes séparatistes armés », soulignant : « C’est essentiel pour le Maroc et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas, en ce qui concerne l’ingérence iranienne dans les pays arabes et nous rejetons ces actes ».

La rédaction /Le7tv

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