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Le « Nobel de la Paix » revient à la journaliste et militante Iranienne, Narges Mohammadi !

Le Prix Nobel de la Paix 2023 a été attribué à Narges Mohammadi, journaliste et militante iranienne des droits humains emprisonnée à Téhéran, a annoncé vendredi le comité Nobel norvégien.

Narges Mohammadi, 51 ans, est récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.

L’activiste poursuit inlassablement son combat, y compris derrière les barreaux de la prison d’Evin à Téhéran, où elle a été réincarcérée il y a plus d’un an.

Elle « est la personne la plus déterminée que je connaisse », confie son mari Taghi Rahmani, réfugié depuis 2012 en France avec leurs deux jumeaux, aujourd’hui âgés de 17 ans.

Contre la peine de mort

Née en 1972 à Zanjan, dans le nord-ouest de l’Iran, Narges Mohammadi a fait des études en physique avant de devenir ingénieure. Elle s’est lancée parallèlement dans le journalisme auprès de journaux réformateurs.

Dans les années 2000, elle rejoint le Centre des défenseurs des droits de l’Homme (dont elle est aujourd’hui la vice-présidente), fondé par l’avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix en 2003. Elle lutte notamment pour l’abolition de la peine de mort.

« Narges avait la possibilité de sortir du pays mais elle a toujours refusé (…). Elle s’est fait la voix des sans-voix. Même en prison, elle n’oublie pas ses devoirs et informe sur la situation des prisonniers », confie Reza Moini, un militant iranien des droits humains basé à Paris qui la connaît bien.  « Elle a trois combats dans sa vie: le respect des droits humains, son engagement féministe et la justice pour tous les crimes qui ont été commis », insiste Narges Rahmani.

Dans un livre intitulé « White torture » (« Torture blanche »), elle dénonce les conditions de détention des prisonnières, particulièrement leur mise à l’isolement, sévices dont elle dit avoir été elle-même victime. Elle est actuellement détenue dans le quartier des femmes, avec une cinquantaine de prisonnières, selon son mari Taghi Rahmani.

Plusieurs fois arrêtée

Arrêtée de multiples fois depuis 1998, Narges Mohammadi a été condamnée à plusieurs peines de prison et doit encore être jugée prochainement pour de nouveaux chefs d’inculpation. Pour l’association Reporters sans frontières (RSF), elle est victime d’un « véritable harcèlement judiciaire ».

Narges Mohammadi a été emprisonnée entre mai 2015 et octobre 2020 pour avoir « formé et dirigé un groupe illégal », appelant à l’abolition de la peine capitale.

Elle a de nouveau été condamnée depuis à des coups de fouet et des années de prison pour « propagande contre le système », « rébellion » ou encore « atteinte à la sécurité nationale ».

« Si les autorités iraniennes prennent la bonne décision, ils la libéreront. Elle pourra ainsi être présente pour recevoir cet honneur, ce que nous espérons avant tout », a plaidé Berit Reiss-Andersen. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains a également demandé vendredi sa libération, ainsi que « celle de tous les défenseurs des droits humains emprisonnés en Iran ».

Cérémonie le 10 décembre

Le prix Nobel de la Paix, doté de 11 millions de couronnes suédoises (environ 912’000 francs), sera décerné à Oslo, en Norvège, le 10 décembre, date d’anniversaire d’Alfred Nobel.

Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques, communément appelé prix Nobel d’économie, sera décerné lundi.

La rédaction /Le7tv

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