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L’Été 2023 a été le plus chaud de l’histoire de l’humanité, depuis 120.000 ans !

L’été 2023 a connu les températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées, annonce mercredi l’observatoire Européen Copernicus, pour qui 2023 sera probablement l’année la plus chaude de l’Histoire de l’humanité.

« L’effondrement climatique a commencé », a déploré le Secrétaire Général de l’ONU António Guterres, dans un communiqué, rappelant comment « les scientifiques ont depuis longtemps mis en garde contre les conséquences de notre dépendance aux combustibles fossiles ».

Canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts sur les économies et l’environnement. 

C’est 0,66 °C au-dessus des moyennes de la période 1991-2020, déjà marquée par l’élévation des températures moyennes du globe en raison du réchauffement climatique causé par l’activité humaine. Et largement au-dessus -2 dixièmes environ-du précédent record de 2019. Juillet avait été le mois le plus chaud jamais mesuré, août 2023 est désormais le 2e, précise Copernicus.  

Et sur les huit premiers mois de l’année, la température moyenne du globe est « seulement 0,01 °C derrière 2016, l’année la plus chaude jamais mesurée ».

Et « compte tenu de la chaleur en excès à la surface des océans, il est probable que 2023 sera l’année la plus chaude que l’humanité ait connue depuis au moins 120.000 ans », a déclaré à l’AFP Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.

La base de données de Copernicus remonte jusqu’en 1940, mais peut être comparée aux climats des millénaires passés, établis grâce aux cernes des arbres ou aux carottes de glaces et synthétisés dans le dernier rapport du groupe d’experts climat de l’ONU (GIEC).

Sur cette base, « les trois mois que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis environ 120.000 ans, c’est-à-dire depuis le début de l’histoire de l’humanité », affirme Mme Burgess.

Malgré trois années successives de La Niña,  phénomène inverse d’El Niño qui a en partie masqué le réchauffement, les années 2015-2022 ont déjà été les plus chaudes jamais mesurées.

La surchauffe des mers du globe, qui continuent d’absorber 90 % de la chaleur en excès provoquée par l’activité humaine depuis l’ère industrielle, joue un rôle majeur dans le phénomène. Depuis avril, leur température moyenne de surface évolue à des niveaux de chaleur inédits.

« Du 31 juillet au 31 août », elle a même « dépassé chaque jour le précédent record de mars 2016 », note Copernicus, atteignant la barre symbolique inédite de 21 °C, très nettement au-dessus de toutes les archives.

« Le réchauffement des océans entraîne celui de l’atmosphère et une augmentation de l’humidité, ce qui provoque des précipitations plus intenses et une augmentation de l’énergie disponible pour les cyclones tropicaux », souligne Samantha Burgess.  

La surchauffe affecte aussi la biodiversité : « il y a moins de nutriments dans l’océan […] et moins d’oxygène » ce qui menace la survie de la faune et la flore, ajoute la scientifique, qui cite encore le blanchiment des coraux et la prolifération d’algues nuisibles.

Les humains et tous les êtres vivants sont aussi menacés par la « potion diabolique » de polluants chimiques, alimentée par les incendies et ces vagues de chaleur plus intenses et fréquentes, a averti mercredi l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

« Le réchauffement climatique se poursuit parce que nous n’avons pas cessé de brûler des énergies fossiles. C’est aussi simple que cela », a pour sa part réagi la climatologue Friederike Otto. Son réseau scientifique World Weather Attribution (WWA) estime que les canicules de juillet en Europe et en Amérique du Nord ont été 2,5 °C et 2 °C plus chaudes à cause des émissions du réchauffement climatique.

« Même ceux qui font encore l’autruche sur l’action climatique doivent se demander pourquoi ils ont chaud aux fesses », a fustigé David Reay, directeur de l’institut du changement climatique d’Édinbourgh.

« Si la COP28 », en fin d’année à Dubaï, « n’aboutit pas à des réductions drastiques de l’usage des énergies fossiles et des émissions mondiales, nous pourrons officiellement nommer les années 2020 « l’âge de la stupidité » », a-t-il ajouté.

Cette Conférence des Nations unies sur le climat, où s’annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles, est censée remettre l’humanité sur la trajectoire de l’accord de Paris : limiter le réchauffement bien au-dessous de 2 °C et si possible à 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle.

La rédaction /Le7tv

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