Société

Transition énergétique en Italie, un relais de la relance économique :

Mobilité durable, économie circulaire, hydrogène vert…La dimension écologique semble avoir été le mot d’ordre des programmes gouvernementaux, des fora et des initiatives citoyennes en Italie en 2021.

La péninsule s’est fermement engagée à décarboner son économie, avec des mesures comprenant l’élimination progressive du charbon d’ici 2025, l’encouragement à la rénovation du bâti grâce à d’importantes incitations fiscales et l’accroissement de l’utilisation des énergies renouvelables dans les secteurs de l’électricité, du chauffage et des transports.

En tant que principale bénéficiaire du fonds européen de relance, Rome devra mettre à profit ces ressources pour répondre aux exigences du nouvel objectif européen de réduction des émissions nettes de -55% d’ici à 2030.

S’inscrivant parfaitement en phase avec la vision européenne, “cet engagement vis-à-vis de Bruxelles encourage à poursuivre dans la voie choisie ces cinq dernières années, mais interrompue à cause de la pandémie”, a déclaré à la MAP la militante et experte de l’environnement Rita Gallo, notant que “l’Italie avait mis en place en 2017 une nouvelle Stratégie énergétique nationale (SEN) destinée à accompagner jusqu’en 2030 le processus de transition énergétique”.

Les investissements verts représentent 53% de l’enveloppe totale du Plan national de relance et de résilience (PNRR), soit un total de 68,6 milliards allant du développement de l’économie circulaire, à la rénovation du parc de bâtiments public et privé ainsi que la promotion de nouvelles filières technologiques en lien avec les énergies renouvelables.

Selon l’experte, “l’efficacité énergétique demeure le dénominateur commun de tous les grands projets prévus avec l’objectif de réduire au maximum la consommation finale d’énergie”. “Il faudra bien dépenser ce budget pour transformer l’économie et rendre la production énergétique plus soutenable en termes environnementaux”, a-t-elle plaidé.

L’Italie est considérée comme l’un des pays d’Europe les plus exposés aux risques liés au changement climatique, qui se manifeste par une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Dans ce sens, Mme Gallo a expliqué que le risque du changement climatique est associé à l’augmentation de la température moyenne, à la modification du régime des précipitations et à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses, les vagues de chaleur, les cyclones, les tempêtes ou les phénomènes à plus long terme tels que l’élévation du niveau de la mer.

En tant que tel, il a le potentiel d’affecter substantiellement l’économie italienne avec un risque de baisse du PIB de 10% d’ici à 2050 et jusqu’à 25 % d’ici à 2080 dans certaines régions, selon un rapport du ministère de la transition énergétique, publié en 2019.

Consciente de l’urgence climatique, l’un des grands défis à relever pour réussir la relance économique, l’Italie s’est fortement engagée dans les débats internationaux en la matière.
Elle a organisé la Pré Cop et le forum “Youth for climate” à Milan en préparation à la COP 26, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui s’est tenue à Glasgow, en Écosse, en novembre. Les acteurs privés se sont également impliqués dans cette dynamique environnementale, à travers la tenue de plusieurs événements prônant la transition énergétique, notamment le festival du développement durable et les salons de l’économie circulaire Ecomondo et Key Energy.
Maisons écologiques, trajets sans voitures, gastronomie durable, recyclage innovants…Plusieurs initiatives citoyennes ont, en outre, vu le jour cette année. Objectif ultime : sauver l’Italie. “Notre défi, avec les partenaires sociaux et le système productif, est de rendre la croissance économique solide et durable”, avait appelé le Premier ministre italien, Mario Draghi.

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