Voici l’essentiel du rapport annuel de la HACA au titre de l’année 2020 :
La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a publié son rapport annuel pour l’année 2020, qui revient sur les activités de cette institution de régulation et de réglementation et son suivi de l’évolution du paysage audiovisuel national pendant la crise pandémique de la Covid-19.
Le rapport a passé en revue la régulation du paysage audiovisuel national et des contenus audiovisuels pendant la crise pandémique de la covid 19 et la contribution aux stratégies et actions sectorielles de politique publique.
Le document s’arrête également sur les activités de vulgarisation et de promotion de l’action du régulateur des médias, la coopération internationale et la gouvernance et la vie interne.
Augmentation du nombre de plaintes adressées à la HACA
En matière de régulation du paysage audiovisuel national, le rapport fait savoir que le Conseil supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA) a été destinataire de 77 plaintes au cours de l’année 2020, contre 53 en 2019. Après traitement des auto-saisines et des plaintes reçues des tiers, 79 décisions ont été prises (contre 66 en 2019) se rapportant à des images et/ou des propos diffusés sur les services de communication audiovisuelle, édités aussi bien par les sociétés nationales de l’audiovisuel public que par les opérateurs privés.
Covid-19: l’adaptabilité des médias audiovisuels mise en exergue
Concernant la régulation des contenus audiovisuels pendant la crise pandémique de la covid-19, le rapport a mis en exergue plusieurs constats relatifs à la mobilisation et à la proactivité professionnelles dont ont fait preuve les différents services de radio et de télévision, notamment une agilité et une adaptation programmatique exceptionnelles, en ce sens que 50% de la grille de référence quotidienne de l’ensemble des services radiophoniques et télévisuels ont été consacrés à des contenus en rapport avec la Covid-19.
Il a également fait état d’une ouverture inédite sur l’espace digital qui s’est traduite par l’usage significatif fait par les radios et les télévisions, publiques et privées, des possibilités de communication offertes par les plateformes digitales et les réseaux sociaux.
L’essentiel des observations critiques de la HACA :
Par ailleurs, tout en se fondant à la fois sur le principe du respect de la liberté éditoriale des opérateurs audiovisuels et sur le droit du citoyen à l’information, le CSCA a émis un certain nombre d’observations critiques concernant le traitement médiatique réservé par les différents opérateurs à la crise pandémique, notamment une faible représentation des acteurs politiques (21%), syndicaux (3%), professionnels (13%) et associatifs (9%) parmi les personnalités publiques intervenues sur les ondes des radios et les antennes des télévisions, face à une prédominance de la prise de parole de l’Administration (27%) et des milieux de l’expertise médicale et scientifique (27%).
En somme, plus de 846 heures ont été consacrées aux interventions des personnalités publiques par les 19 médias audiovisuels concernés par le suivi du pluralisme. 39% de ce volume horaire global, consacré à la prise de parole de différentes catégories d’acteurs publics, ont été alloués aux acteurs politiques, 30% aux acteurs associatifs, 23% aux acteurs professionnels et 8% aux acteurs syndicaux.
Or, un traitement médiatique pertinent d’une crise sanitaire, comme celle de la Covid-19 qui a eu des effets sociaux, économiques et politiques majeurs, devait forcément donner la parole aux grandes catégories des acteurs publics, a souligné le rapport.
La crise sanitaire de la Covid-19 a montré combien l’information est cruciale en matière de santé publique et combien, dans un pays comme le Maroc, est grande et sensible la responsabilité du service public de l’audiovisuel dans le contexte de la communication de crise, a conclu le rapport, ajoutant que la mission des radios et télévisions publiques a été non seulement d’informer des mesures de protection et de prévention contre la pandémie mais également, par le débat, la proximité et l’inclusion, de permettre à chaque citoyen de se projeter dans l’avenir en l’aidant à comprendre les effets sociaux et économiques induits sur la vie du pays par cette pandémie sans précédent.