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Le sacre olympique de Sofiane El Bakkali, ou quand l’athlétisme national renait de ses cendres

Le sacre olympique de Sofiane El Bakkali aux JO de Tokyo-2021 a sauvé la face d’une participation marocaine encore une fois timide lors de ce rendez-vous planétaire, dans un moment où plusieurs disciplines qui promettaient des médailles se sont éclipsées et ont fait profil bas.

El Bakkali, qui s’est imposé en maître du 3.000 m steeples face aux athlètes kényans et éthiopiens, a offert au Royaume l’unique titre lors des JO de Tokyo. L’athlétisme s’est distingué encore une fois pour renouer avec le podium après être sorti bredouille des JO de Rio de Janeiro (2016), quand le Maroc a décroché une seule médaille de bronze en boxe remportée par Mohammed Rabii.

De plus, il s’agit de la première médaille d’or du Maroc aux Jeux olympiques depuis le doublé historique (1.500/5.000m) de Hicham El Guerrouj en 2004 à Athènes.

En définitive, la performance d’El Bakkali vient couronner une carrière exceptionnelle du jeune coureur qui a su bouleverser la hiérarchie de cette distance. En effet, le natif de Fès (25 ans) s’était classé 4è à Rio, avant de remporter l’argent des mondiaux de Londres-2017 et de Doha-2019.

Il remporte sa première médaille olympique en réalisant un temps de 8 min 8 s 90 après avoir lâché l’Ethiopien Lamecha Girma et le Kényan Benjamin Kigen dans les 200 derniers mètres. Il devient le premier athlète non-kényan à s’imposer sur cette distance depuis le Polonais Bronisław Malinowski en 1980 à Moscou. Sixième champion olympique marocain en athlétisme, il succède à Hicham El Guerrouj, vainqueur sur 1 500 m et 5 000 m en 2004.

Certes, cette médaille a un goût particulier, d’autant plus qu’elle met fin à une hégémonie kényane qui a duré pendant 9 éditions (depuis Los Angeles 1984), mais El Bakkali, qui rêvait de rééditer l’exploit de la légende Hicham El Guerrouj, double médaillé d’or aux JO d’Athènes, est déterminé à rééditer son exploit à Paris en 2024.

Dans des déclarations à la presse à l’issue de son sacre olympique, il a affirmé que cette médaille d’or est le fruit d’un travail qui s’étale sur plusieurs années, en particulier depuis les Jeux Olympiques de Rio 2016 lors desquels il a obtenu la 4ème position qui a renforcé sa confiance de devenir un champion olympique.

Il a ajouté que les efforts qu’il a déployés “n’ont pas été vains” et lui ont permis de remporter le titre olympique, “ce qui n’a pas été facile”.

« Ma carrière et mes performances ne vont pas s’arrêter là. J’aspire à gagner d’autres titres, notamment aux prochains mondiaux et aux JO de Paris en 2024 », a-t-il encore dit.

Lors des 15 éditions des JO auxquelles le sport national a participé depuis 1960 à Rome, le bilan n’a pas été à la hauteur des espérances, puisque seules deux disciplines ont réussi à monter sur le podium, à savoir l’athlétisme et la boxe.

Ces deux sports ont remporté 24 médailles, 20 pour l’athlétisme, dont sept en or, cinq en argent et huit de bronze, tandis que la boxe a remporté quatre médailles de bronze.

Au total, six athlètes seulement ont remporté le métal précieux, à savoir Nawal El Moutawakel (400 m haies – Los Angeles 1984), Said Aouita (5000 m – Los Angeles 1984), Brahim Boutayeb (10.000 m – Séoul 1988), Khaled Sakkah (10.000 m – Barcelone 1992), Hicham El Guerrouj (1.500 et 5.000 m – Athènes 2004) et Sofiane El Bakkali (3.000 m steeple-Tokyo 2021).

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