Journée nationale des Archives : le patrimoine judéo-marocain à l’honneur :
La journée nationale des archives, commémorée le 30 novembre, célèbre cette année le patrimoine judéo-marocain, un héritage multiséculaire inestimable, qui prend racine dans une spécificité marocaine unique au monde.
Cette journée, qui tend à sensibiliser l’opinion publique à l’importance des archives, consacre le rôle majeur du patrimoine culturel judéo-marocain, comme étant un modèle éloquent de coexistence et de vivre-ensemble plurimillénaire, qui puise sa force de l’identité plurielle de la riche culture marocaine.
Pour cette année, Archives du Maroc met à l’honneur le judaïsme marocain, par le biais d’une exposition exceptionnelle, dédiée à la mémoire de l’érudit maroco-franççis, Haïm Zafrani, un grand spécialiste de la culture séfarade et des relations entre Juifs et Arabes, a déclaré le directeur de l’Institution, Jamâa Baida.
“Les archives privées de Haïm Zafrani ont été offertes par sa famille à notre établissement par le biais de l’Association Essaouira-Mogador”, a confié M. Baida à la MAP.
Par ailleurs, en signe de célébration de cette journée, Archives du Maroc a également prévu la réception de documents historiques du Musée de l’Histoire et des Civilisations de Rabat par la Fondation Nationale des Musées, en plus d’archives privées produites et reçues, pendant plusieurs décennies, par l’Association marocaine de recherche et d’échange culturel (AMREC), fondée par le militant amazigh, Brahim Akhayyat, a-t-il ajouté.
M. Baida a, en outre, fait savoir qu’un timbre-poste sera émis à cette occasion par Barid Al-Maghrib en commémoration du dixième anniversaire des Archives du Maroc.
De l’avis du responsable, également professeur d’histoire contemporaine, il est nécessaire de développer, de promouvoir et de mettre en place une “culture des archives”, pour soutenir les efforts de cet établissement public à caractère stratégique.
L’expérience de dix années des Archives du Maroc démontre, sans ambages, que les campagnes de sensibilisation finissent par donner leurs fruits, a-t-il insisté.
“Il ne se passe pas un mois sans que de généreux donateurs marocains (et étrangers également) ne viennent proposer de faire don aux Archives du Maroc de leurs collections personnelles ou familiales”, a-t-il fait savoir.
Cette journée, dont la date évoque la promulgation de la première loi des archives, à savoir la loi 69-99 du 30 novembre 2007, offre aussi l’occasion pour souligner la nécessité capitale d’archiver les créations nationales, d’établir un bilan à ce sujet, d’évaluer les acquis et d’identifier les défis à relever.
Les archives occupent, en ces temps modernes, une place essentielle, voire incontournable, dans la vie d’une Nation, permettant de retracer son passé pour mieux se projeter dans le futur.
Une science archivistique a été ainsi mise en place dans le but de sauvegarder, de conserver en amont et de préserver l’intégrité des fonds archivés.
Archiver est dorénavant devenu synonyme de dialogue avec le futur, un précieux héritage légué aux générations montantes, ouvert, accessible et inattendu, qui trouve son essence dans l’histoire nationale et locale.
Une prise de conscience est, à cet égard, impérative pour mettre en évidence, si besoin est, l’importance croissante des archives non seulement dans le domaine des sciences humaines mais aussi sur les plans économique et scientifique.