Le Fonds monétaire international a reçu « récemment » une demande d’aide du nouveau gouvernement tunisien et des discussions techniques sont en cours pour « définir les priorités économiques » du pays, a indiqué jeudi le porte-parole de l’institution.
La Tunisie est confrontée à une grave crise économique dans un pays dont l’instabilité chronique freine les ardeurs des investisseurs et des bailleurs de fonds.
« Nous avons récemment reçu de la Tunisie, de la part des autorités, une demande pour un nouveau programme soutenu par le FMI », a déclaré Gerry Rice au cours d’un point presse. « Et nous avons toujours été et nous continuerons à être un partenaire fort de la Tunisie », a-t-il assuré.
Se faisant l’écho de propos tenus récemment par Jihad Azour, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, lors d’une conférence à Amman (Jordanie), Gerry Rice a souligné que les discussions techniques entre le FMI et les autorités tunisiennes avaient pour but « d’examiner la possibilité de lancer un nouveau programme de financement au profit de la Tunisie ».
« Les discussions se concentrent sur la définition des priorités de la Tunisie, des priorités économiques, des défis à relever et des réformes à mettre en place afin de surmonter la crise actuelle que connaît le pays », a-t-il poursuivi.
Crise politique
Gerry Rice n’a pas été en mesure de fournir un calendrier. La Tunisie a été affectée par une grave crise politique cet été, avec le limogeage du gouvernement et la suspension du Parlement en juillet avant que le président ne s’arroge les pleins pouvoirs. Un nouveau gouvernement, aux prérogatives réduites, avait été annoncé le mois dernier.
La crise économique tunisienne, caractérisée par une croissance en berne depuis 10 ans, 0,6% par an en moyenne, et une forte inflation de 6% par an, a été aggravée par la pandémie qui a mis le pays à l’arrêt et l’a privé de cruciales recettes touristiques.
Pour sortir de l’ornière, à côté des aides reçues notamment de l’Union européenne, Tunis se tourne pour la quatrième fois en 10 ans vers le Fonds monétaire international (FMI), dont elle espère obtenir avant la fin de l’année un prêt de près de 4 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros).