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Réunion de haut-niveau Maroc-Espagne : Pour consolider les bases d’un futur solide !

Le Maroc et l’Espagne tiendront mercredi et jeudi leur première réunion de haut-niveau depuis sept ans. L’occasion de rappeler les liens historiques qui lient les deux pays, et revenir également sur les intérêts communs, socles de leurs relations futures.

Maroc-Espagne: deux voisins unis par l'Histoire et par les intérêts communs

La dernière réunion de haut-niveau (RHN) entre le Maroc et l’Espagne remonte à juin 2015. Les raisons derrière ce retard entre la 11ème et la 12ème rencontre symbolisent la nature des relations entre les deux pays: des voisins géographiques, attachés par des liens historiques, politiques, commerciaux et culturelles et que tout rapprochent.

Le premier accord important de l’histoire récente des deux pays remonte à 1991, année durant laquelle le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération est signé. Après des années de froid diplomatique, dont l’origine remonte au passé colonial, le Maroc et l’Espagne ont dressé un cadre de collaboration économique. Ce traité a également donné naissance aux réunions de haut-niveau.

Quatre ans plus tard, le Maroc et l’Espagne, en compagnie d’autres pays de la région, ont pris part au Processus de Barcelone, élément déclencheur de l’association euro-méditerranéenne. 

José Luis Zapatero, ami du Maroc

Après de nouvelles tensions diplomatiques au début du siècle, la réconciliation a été scellée lors de la réunion de haut niveau  de Marrakech en décembre 2003. L’ancien Président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, s’est rendu à Rabat en 2004, suivi un an plus tard par le monarque espagnol de l’époque, Juan Carlos, pour trouver des solutions aux différends. Des déclarations communes ont été signées entre les deux pays, notamment dans le cadre de la résolution du conflit artificiel autour du Sahara marocain.

L’arrivée du PSOE de José Luis Zapatero au pouvoir a d’ailleurs facilité le rapprochement entre les deux voisins. Ce dernier a explicitement mentionné le Maroc lors de son discours d’investiture, estimant que ce dernier « mérite une attention préférentielle« . Sur le plan diplomatique, les positions du Maroc et de l’Espagne au sujet du Sahara marocain ont convergé pour la première fois depuis trente ans, avec l’élection du parti socialiste à Madrid.

En 2007, l’Espagne a accueilli « avec intérêt » la proposition d’autonomie pour les provinces du Sud, la qualifiant « d’élément novateur, d’un intérêt indubitable, […] qui pourrait permettre de relancer le dialogue pour surmonter l’impasse« . Le gouvernement espagnol a également soutenu les cinq tours de négociations directes tenus sous l’égide des Nations-Unies à Manhasset à partir de juillet 2007.

Rapprochement scellée en 2022

Durant les années qui ont suivi, la coopération a perduré entre les différents gouvernements marocains et espagnols. Cependant, depuis avril 2022, Rabat et Madrid ont réalisé ensemble, que la convergence de leurs intérêts ne peut s’inscrire sur la durée sans une collaboration étroite. Depuis la visite du Président du gouvernement espagnol au Maroc et sa rencontre avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les deux pays ont posé les bases d’un futur solide, dont les grandes lignes ont été dressées par la déclaration conjointe livrée ce jour-là.

Elle dit notamment que la lettre adressée par le Président du Gouvernement espagnol à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 14 mars 2022 ainsi que l’entretien téléphonique entre le Souverain et le Président du Gouvernement espagnol, le 31 mars, ont « ouvert une nouvelle page dans les relations entre le Royaume du Maroc et le Royaume d’Espagne« . « Le Maroc et l’Espagne, conscients de l’ampleur et de l’importance stratégique des liens qui les unissent et des aspirations légitimes des deux peuples à la paix, à la sécurité et à la prospérité, entament aujourd’hui la construction d’une nouvelle étape dans leur relation bilatérale. »

La nouvelle feuille de route comprend également des éléments importants pour les deux pays, à l’instar de la reconnaissance par l’Espagne de l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations Unies pour trouver une solution mutuellement acceptable.

« A ce titre, l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend« . Selon ce même document, les sujets d’intérêt commun seront traités dans un esprit de confiance, dans la concertation, loin des actes unilatéraux ou des faits accomplis.

RHN, acte 12

La réunion de haut-niveau de ce mois de février constitue donc un moment clé dans l’histoire des deux pays, et concrétisera l’état d’esprit positif et la bonne foi qui anime les deux Etats. Il s’agit également d’une occasion de dresser le cadre général dans lequel seront appliqués les points et engagements dressés dans la feuille de route.

Preuve de la forte volonté de Madrid de tourner à jamais la page des différends avec le Maroc, pas moins de douze ministres accompagneront Pédro Sanchez, le Président du gouvernement espagnol. Le Roi Felipe VI a d’ailleurs donné le ton à cette visite, en affirmant que la rencontre permettra d’approfondir « les vastes relations bilatérales ».

« Cette rencontre, qui n’a pas eu lieu depuis 2015, nous permettra d’approfondir nos vastes relations bilatérales, afin de travailler ensemble sur des bases plus solides« , a-t-il déclaré lors d’une allocution prononcée à l’occasion d’une réception accordée au corps diplomatique accrédité en Espagne. Et de rappeler que les deux pays ont entamé une « nouvelle phase » dans leurs relations bilatérales.

La rédaction /Le7tv

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