Politique

Une rentrée parlementaire marquée par de nouvelles coalitions et un agenda chargé :

La première session parlementaire de la 1ère année législative de la 11ème législature sera ouverte ce vendredi 8 octobre.

Cette rentrée parlementaire intervient dans un contexte particulier marqué par plusieurs changements survenus dans la carte politique et partisane, après la tenue des échéances électorales de cette année.

Ainsi, la formation d’une majorité tripartite au sein de la Chambre des Représentants comprenant le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI) -ces deux derniers faisaient partie de l’opposition lors de la précédente législature-, figure parmi ces changements, outre le ralliement de l’opposition par le Parti de la Justice et du développement (PJD), arrivé 8è lors des dernières législatives alors qu’il menait la majorité gouvernementale pendant les deux derniers mandats, en plus notamment de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).

L’Institution législative enregistrera lors de cette nouvelle rentrée un riche agenda de l’action parlementaire avec notamment la présentation et l’approbation du programme du prochain gouvernement, qui constituera sans aucun doute les prémices des rapports entre les pouvoirs législatif et exécutif, avec un débat centré sur les contenus du programme et les moyens de son application.

Avant cela, le parlement sera au rendez-vous avec l’élection des deux nouveaux présidents des chambres des représentants et des conseillers. Une opération qui prend racine dans des dispositions de lois cadres conformément à la Constitution et prévues par le règlement intérieur des deux chambres.

Il sera également question d’annoncer la composition des groupes parlementaires et l’élection du bureau de la chambre des représentants et de la chambre des conseillers, ainsi que les présidents des commissions permanentes.

Pour Mohamed Bouden, politologue et président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, la prochaine rentrée parlementaire sera marquée par quatre rendez-vous phares qui reflètent l’avancement du Maroc, d’un pas ferme, vers l’aboutissement de l’édifice institutionnel et ainsi répondre aux échéances internes et externes.

Le premier point, poursuit l’expert en politique, concerne le caractère exceptionnel de cette rentrée parlementaire, dans le sillage du Nouveau modèle de développement (NMD), qui nécessite un accompagnement via des procédures législatives, en plus d’une évaluation des politiques publiques et du contrôle de l’action gouvernementale, outre le rôle des deux chambres dans le domaine de la diplomatie parlementaire.

S’ensuit également la spécificité de cette rentrée parlementaire marquant le début de la 11ème législature, dont les étapes politiques seront marquées de discussions autour de questions d’ordres économico-social et de droit, a expliqué M. Bouden, notant que cet aspect particulier permettra d’instituer un grand débat au niveau du parlement marocain en relation avec les attentes et aspirations des citoyens.

Le troisième point est la spécificité de la composition parlementaire de cette nouvelle rentrée relative au binôme majorité-opposition, alors que le quatrième point va concerner la session commune des deux chambres dédiée à ela présentation et à la discussion et approbation du programme gouvernemental devant l’Institution législative conformément à la Constitution, relève le politologue.

Cette rentrée parlementaire est également une étape importante pour affirmer le choix démocratique et le rôle du parlement en tant qu’Institution qui assure la représentation de la Nation et appréhende les attentes des citoyens aux niveaux économique et social dans le cadre de sa compétence législative définie par la Constitution et des rapports liants les pouvoirs législatifs et exécutifs, a conclu M. Bouden.

De son côté, l’académicien et politologue Atik Essaid a mis l’accent sur la nécessité d’une coopération constructive et étroite entre le futur gouvernement et le Parlement en vue de renforcer le rôle de cette institution en tant qu’espace institutionnel et constitutionnel et mécanisme démocratique qui accueille le débat sur les questions de la société et de ses attentes, en plus de ses larges compétences dans le domaine de la législation, du contrôle et de l’évaluation des politiques publiques.

La coopération entre les deux Pouvoirs devra contribuer à l’unité entre les compositions gouvernementales pour une meilleure gestion de la chose publique, a précisé le politologue.

Il a noté que cette action permettra d’enrichir la vie politique en vue de poursuivre la dynamique de la réforme du développement durable, notamment la mise en œuvre des chantiers du NMD, a souligné M. Essaid qui a qualifié d’”exceptionnelle” cette nouvelle rentrée parlementaire qui intervient dans une conjoncture marquée par la pandémie mondiale de la Covid-19 qui impacté les différents secteurs vitaux notamment le domaine social, qui bénéficie de la Haute Sollicitude Royale.

Pour lui, l’action parlementaire requiert une adhésion collective en vue de la mise en oeuvre des prochaines réformes, le suivi des décisions et l’opérationnalisation des projets qui s’inscrivent dans le cadre des compétences des deux pouvoirs Exécutif et Législatif.

Et d’affirmer que l’Institution législative fera face à de nombreux projets de loi à caractère urgent notamment ceux relatifs à la poursuite de la mise en application du cadre législatif des futurs chantiers sociaux.

Le politologue a également fait savoir que le parlement devra discuter et approuver le projet de loi de finances, une étape annuelle importante qui outrepasse son caractère législatif pour atteindre sa portée politique, ajoutant qu’à travers ces débats budgétaires générales et sectorielles les groupes et groupements parlementaires retrouveront une occasion pour plaidoyer et exprimer leurs points de vues sur plusieurs sujets d’actualité.

Par ailleurs, M. Essaid a affirmé que la rentrée parlementaire fera aussi face au défi de renforcer les relations du parlement marocain avec les institutions législatives aux niveaux continental et international, en plus de consolider son rôle principal dans la défense des causes de la nation et des intérêts supérieurs du Royaume, tout en renforçant l’influence du Maroc sur la scène parlementaire internationale.

Le parlement fera face à une multitude d’enjeux importants nécessitant la convergence des efforts de toutes ses composantes avec pour objectifs de mener des actions caractérisées par la responsabilité et la crédibilité afin de répondre aux aspirations du citoyen.

Le7tv (avec MAP).

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