Politique

Une quarantaine de migrants marocains expulsés de l’Algérie :

Une quarantaine de migrants marocains ont été renvoyés mardi soir au Maroc depuis l’Algérie à travers la frontière terrestre entre les deux pays voisins, fermée depuis 1994 et ouverte exceptionnellement à cette occasion, a-t-on appris auprès d’une ONG marocaine.

« Les autorités algériennes ont remis à leur homologues marocaines une quarantaine de migrants à travers le poste frontière de Zouj Bghal, ouvert exceptionnellement », a déclaré à l’AFP Hassane Ammari, responsable de l’association Aide aux migrants en situation vulnérable (AEMSV).

Les migrants expulsés ont été reconduits en bus dans leurs villes d’origine respectives par les autorités marocaines, restées discrètes sur cette affaire.

L’AEMSV avait précédemment écrit aux autorités algériennes pour tenter d’obtenir la libération de sept migrants marocains, à la demande de leurs familles, « mais la bonne surprise est que le nombre des expulsés était d’environ 40 personnes », selon la même source.

L’ouverture exceptionnelle de la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie, fermée depuis 1994, intervient dans un contexte de crise entre les deux pays voisins, Alger ayant rompu le 24 août ses relations diplomatiques avec Rabat en l’accusant « d’actions hostiles ».

Le Maroc a, pour sa part, regretté la décision « injustifiée » de rompre les relations bilatérales, rejetant « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».

La côté méditerranéenne du royaume chérifien est l’un des principaux points de départ des migrants tentant de rejoindre l’Espagne mais « il arrive que certaines embarcations, perdues, échouent sur les côtes algériennes », a précisé M. Ammari.

Ce militant des droits humains a évoqué le cas de migrants marocains « arrêtés sur le sol algérien alors qu’ils tentaient la traversée vers l’Europe depuis la Tunisie ou la Libye ».

Les relations entre les deux pays voisins et rivaux du Maghreb, traditionnellement difficiles en raison, notamment, de l’épineux dossier du Sahara occidental, se sont encore dégradées depuis ces dernières semaines.

La semaine dernière, l’Algérie a annoncé la fermeture « immédiate » de son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains ainsi qu’aux appareils immatriculés au Maroc.

Le chef d’état-major de l’armée algérienne s’en est violemment pris au Maroc, accusant le royaume d’ourdir des « conspirations » contre l’Algérie.

Fin juillet, le roi Mohamed VI avait déploré les « tensions » avec l’Algérie, invitant le président algérien Abdelmadjid Tebboune « à faire prévaloir la sagesse » et « œuvrer à l’unisson au développement des rapports » entre les deux pays.

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