Art : La maison de l’acteur marocain Hamidou Ben Messaoud à Rabat sera transformée en musée !
Le projet comporte deux grands volets, une galerie d’art avec des photos sur sa vie privée et de cinéaste, des affiches de films, des articles de presse, des témoignages… et trois chambres d’hôtes selon le thème d’un de ses films connus. « Les photos représenteront la vie d’Amidou, personnelle et cinématographique. A travers les photos, vous découvrirez l’Homme humain et passionné qu’il était sous tous les aspects », selon sa veuve.
Le but principal de ce projet original est de faire connaître sa belle carrière cinématographique au public marocain et étranger, surtout les générations montantes qui ne le connaissent pas assez. « Nous allons donc retracer sa vie à travers les murs de sa maison située en pleine médina de Rabat grâce à une salle de projection, un musée et deux silhouettes », a tenu à préciser Mme Chemmali.
Ainsi à l’égal des maisons de Louis de Funès et Victor Hugo à Paris, Goethe à Francfort, de Shakespeare à Stratford, Amidou sera célébré par sa maison à sa ville natale Rabat. « C’est aussi le noyau principal d’Amidou, enfant de la médina de Rabat, qui a terminé sa vie dans cette médina, dans cette maison qu’il aimait tellement », confie sa veuve.
Il sera désormais possible alors de pousser les portes de ce chef-d’œuvre du patrimoine architectural marocain demeuré en l’état malgré les années. « Voilà, bienvenue à la maison de Hamidou Ben Messaoud. c’est dans cette chambre qu’il a reçu des grandes stars et ses amis comme Claude Lelouch, Mahdi Elmandjra, Amina Rachid et d’autres », a déclaré Mme Chemmali à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP.
Cette maison sera un musée d’exposition d’objets plus ou moins expressifs de l’artiste, et de projection d’œuvres de la plus grande éloquence. Ce sera un musée d’art avec des collections de l’acteur. On trouvera aussi une collection de ses films en hommage à l’illustre acteur.
En fait, la visite de cette merveilleuse demeure est un parcours dans l’intimité de l’auteur: pièce après pièce on découvre l’univers de l’artiste. Baptisé Maison de feu Hamidou, ce petit musée accueillera les visiteurs avides de découvrir l’univers si singulier mais cent pour cent marocain de l’artiste.
La Maison de Hamidou n’est pas immense, mais elle est tellement et si bien remplie que nous serons forcés de ne donner que les grandes lignes de sa conception et de ne signaler que les principales œuvres. Fort et farouchement fier de ses origines marocaines, il aura marqué de son empreinte une filmographie de plus d’une cinquantaine de longs métrages et téléfilms.
Né le 2 août 1935 à Rabat, Hamidou Ben Massoud a quitté sa ville natal, Rabat, en 1952 pour s’installer en France à l’âge de 17 ans où il a fait des études au Conservatoire de Paris, avant de se lancer dans une carrière artistique au théâtre pour incarner, entre autres, le rôle de Saïd dans « Les Paravents » de Jean Genet.
Après une belle rencontre avec Claude Lelouch, Hamidou a brillé comme cinéaste dans « La femme spectacle » (1963), puis « Les grands moments » (1965), ou encore à l’affiche du « Voyou » (1970). Au total, il aura tourné neuf fois pour Lelouch. En 1969, il tourne pour la première fois dans un film marocain : « Soleil de printemps » de Latif Lahlou. Suivront d’autres participations dans au moins six productions nationales, notamment « Lalla Hobbi » de Mohamed Abderrahmane Tazi (1997).
Dès les années 80, l’acteur va s’embarquer dans une aventure outre-Atlantique d’où il revient avec une impressionnante moisson dans des films comme « Ronin » du cinéaste américain John Frankenheimer (1998), « L’Enfer du devoir » de William Friedkin (2000) ou encore « Spy Game » de Tony Scott où il a donné la réplique à Robert Redford et Brad Pitt.
Lauréat du Prix d’interprétation masculine du Festival international de Rio pour son rôle dans « La Vie, l’amour et la mort » de Claude Lelouch (1969), le défunt, qui a reçu un trophée en son honneur lors de la cérémonie d’ouverture du Festival international du film de Marrakech, a participé au quatrième téléfilm de la série française à succès « Aïcha », réalisée par la cinéaste Yamina Benguigui.