Le Maroc adopte une approche sécuritaire globale, inclusive et multidimensionnelle face aux dangers terroristes
Pour faire face aux dangers terroristes qui le guettent, le Maroc adopte une approche sécuritaire globale, inclusive et multidimensionnelle, a affirmé, lundi à Rabat, le Contrôleur général au Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Mohamed Nifaoui.
Aussitôt après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, le Maroc a entamé le renforcement de sa sécurité en adoptant une approche sécuritaire globale, inclusive et multidimensionnelle, basée essentiellement sur la consolidation de l’arsenal juridique et la modernisation des mécanismes de sécurité afin de faire face aux menaces et aux dangers terroristes, en parfaite harmonie avec les principes de gouvernance sécuritaire faite de responsabilité et du respect des droits de l’Homme, a souligné M. Nifaoui lors d’une Conférence nationale organisée par l’Observatoire marocain sur l’extrémisme et la violence (OMEV), à l’occasion du 18è anniversaire des événements du 16 mai 2003.
Depuis les attentats terroristes sanglants du 16 mai 2003, qui ont visé cinq sites à Casablanca et fait 45 victimes et des dizaines de blessés, le Maroc a pris conscience qu’aucun pays n’est à l’abri du danger de ce phénomène destructeur, a-t-il indiqué.
Et de poursuivre que cette approche sécuritaire proactive, appuyée par une législation juridique, a permis le démantèlement de plusieurs cellules terroristes et la mise en échec de plusieurs opérations destructrices, surtout après l’apparition de la soi-disant organisation État islamique sur la scène du conflit dans la région syro-irakienne et l’émergence de ses cellules dans d’autres régions du monde.
A cet égard, le responsable a expliqué que grâce à l’approche sécuritaire proactive adoptée par le Royaume depuis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, des résultats tangibles ont été obtenus en matière de lutte contre la criminalité terroriste, faisant savoir que 210 cellules terroristes ont été démantelées et 4.304 individus interpellés depuis 2002, alors que 88 cellules ayant des liens étroits avec des groupes terroristes sur la scène syro-irakienne, en particulier Daech, ont été démantelées depuis début 2013, en plus de l’avortement de plus de 500 projets destructeurs.
En outre, M. Nifaoui a affirmé que depuis sa création, le BCIJ a réalisé des résultats positifs en matière de lutte contre la criminalité, parvenant à démanteler 83 cellules terroristes, dont 77 en lien avec Daech.
Par ailleurs, 21 cellules terroristes ont été démantelées en 2015, contre 19 en 2016, 9 en 2017, 11 en 2018, 14 en 2019, 8 en 2020 et une cellule en 2021. Huit de ces cellules étaient armées, a-t-il ajouté, faisant savoir que le BCIJ a également réussi à interpeller 1.347 personnes dans le cadre d’affaires terroristes, dont 54 ayant des antécédents judiciaires dans des affaires de terrorisme, 14 femmes et 34 mineurs.
Concernant les personnes de retour des zones de conflits, le BCIJ a traité 137 cas, dont 115 de retour de la zone syro-irakienne, 14 de Libye et 8 personnes qui ont été rapatriées de la Syrie, a-t-il précisé.
M. Nifawi a également fait état de la présence de quelque 1.659 combattants marocains sur la zone de conflit syro-irakienne, dont 225 ayant des antécédents dans le cadre d’affaires de terrorisme, alors que le nombre de ceux de retour dans le pays a atteint 270 personnes, dont 137 ont vu leurs cas traités par le BCIJ, dans un moment où plus de 745 autres ont trouvé la mort sur le terrain, la plupart en menant des attentats suicides.
Quant aux femmes, elles sont environ 288 à avoir rejoint la zone syro-irakienne, dont seulement 99 sont rentrées au pays, en plus de 391 enfants, dont seulement 82 sont rentrés, a-t-il précisé.
Le Maroc a aussi contribué à mettre en échec des projets terroristes à l’étranger, à travers la coordination et la coopération conjointes avec ses partenaires et l’échange d’informations et d’expériences, s’est félicité M. Nifaoui.
De son côté, le président de l’Observatoire marocain sur l’extrémisme et la violence, Mustapha El Ouarzazi, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que la tenue de cette conférence, 18 ans après les événements du 16 mai 2003 à Casablanca, est l’occasion d’évaluer les menaces existantes, mais aussi les réalisations accomplies en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Maroc.
Les services de sécurité et de renseignement au Maroc jouent un rôle pionnier dans la protection contre les menaces terroristes, a-t-il relevé, notant que leurs activités ne se limitent pas à la sécurisation du Royaume, mais s’étendent en Europe et aux États-Unis à travers le soutien et l’assistance fournis dans le cadre de la coopération internationale.
Pour M. El Ouarzazi, la vigilance doit rester de mise, y compris sur le volet scientifique à travers un suivi du phénomène du terroriste et de l’extrémisme violent.
Pour sa part, le professeur Oumhani Achour, chercheuse à l’Observatoire marocain sur l’extrémisme et la violence, a jeté la lumière sur la situation juridique des combattants terroristes revenant des zones de conflits, en particulier les femmes, en s’intéressant à la question de la femme extrémiste du point de vue du droit international, de la législation nationale et de la convergence entre les crimes du terrorisme et de la traite des êtres humains.
Dans son intervention, Mme Oumhani a également évoqué les résolutions du Conseil de sécurité en lien avec ce sujet, notamment celles relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité.
Le7tv (avec MAP).