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Algérie : Le Hirak reprend dans les rues après l’annonce d’élections anticipées !

« Pas d’élections avec la bande de mafieux », ont scandé des milliers de personnes manifestant vendredi à Alger, au lendemain de l’annonce d’élections législatives anticipées le 12 juin, rejetées par le mouvement de contestation antirégime du Hirak.

Un premier cortège a défilé de la rue Didouche Mourad, principale artère du centre de la capitale, en direction de la Grande Poste, emblématique lieu de rassemblement des protestataires, rejoint après la grande prière du vendredi par d’autres cortèges, venus notamment des quartiers populaires de Bab El Oued et de Belcourt. « C’est toujours le même système qui est en place. Nous ne voterons pas le 12 juin prochain », a déclaré à l’AFP, M’Hamed, un commerçant âgé de 50 ans.

Depuis le 2e anniversaire du soulèvement populaire le 22 février, les manifestants du Hirak ont repris leurs marches du vendredi, jour de mobilisation hebdomadaire du mouvement suspendu une année en raison de la pandémie de coronavirus. « Pour sa sauvegarde, le système dit: législatives » pouvait-on lire sur une affiche brandie par la foule qui scandait « Etat civil et non militaire », un des slogans phares du mouvement.

Alors que les rassemblements publics restent interdits en raison de la pandémie, les manifestants sont également descendus dans la rue à Oran (ouest), Tizi Ouzou, Skikda, Jijel ou encore Annaba (est). Des interpellations ont eu lieu, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.

Selon le CNLD, plusieurs journalistes et une militante du Hirak ont été la cible d’agressions violentes de la part d’un groupe de «baltaguis», des nervis au service du régime qui s’en prennent aux hirakistes. Par ailleurs, d’autres journalistes ont été pris à partie par des manifestants lors du défilé, notamment une équipe de la chaîne internationale de TV France 24, a constaté l’AFP.

Ce n’est pas la première fois que des protestataires expriment leur animosité à l’égard des journalistes, accusés de partialité en faveur du régime. Certains reprochent également à des journalistes travaillant pour des médias français d’être les représentants d’un pays considéré comme un allié du pouvoir. Le président Abdelmadjid Tebboune a convoqué jeudi des législatives anticipées le 12 juin, dans une tentative de reprendre la main face au retour dans la rue du mouvement pro-démocratie.

Le scrutin devait initialement avoir lieu en 2022, mais M. Tebboune a dissous le 21 février l’Assemblée populaire nationale (APN), la chambre basse du Parlement, ouvrant la voie à ces législatives anticipées. Pour répondre à la crise politique à laquelle le pouvoir est confronté depuis deux ans, il a libéré des dizaines de détenus d’opinion et appelé les protestataires, qui continuent d’exiger le démantèlement du «système» en place depuis l’indépendance de l’Algérie (1962), à être au rendez-vous de l’échéance électorale.

«Tant que ce pouvoir est encore en place, tant que le peuple est encore victime d’injustices, tant que le peuple n’a pas réalisé son rêve, celui d’un Etat de droit, je ne voterai jamais», lui a répondu vendredi Malika, une fonctionnaire de 51 ans. Abdelmadjid Tebboune a été élu le 12 décembre 2019 lors d’un scrutin massivement boycotté par le Hirak et l’opposition politique.

La rédaction/Le7tv.

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