L’Algérie, plus que le Venezuela, est victime de son pétrole. Bien que potentiellement riche, ses habitants sont devenus malheureux, pauvres, désespérés et rejettent actuellement en bloc leur vieux régime militaire moribond, gangréné par la corruption. Comment en est-elle arrivée là ?…
On croit qu’un pays doté de ressources naturelles, du pétrole et du gaz, dans le cas de l’Algérie, a tout pour pouvoir se développer rapidement. C’est faux. C’est oublier que l’argent facile généré par l’Or Noir monte très vite à la tête et rend fou !…
L’oligarchie algérienne, composée essentiellement des clans familiaux rivaux, des « Bouteflika » à répétition, d’anciens du FLN assassins , des Chefs d’armée alias de simples sergents de l’armée francaise promus « généraux de pacotille » pour mieux se partager le gateau et enfin d’hommes d’affaires de « façade », mafieux jusquà la moelle, s’est très largement enrichie en détournant des fortunes en milliards de pétrodollars !…
D’énormes sommes sont dissimulées par ces gens en France, en Suisse ou encore dans les paradis fiscaux. Pour maintenir la « Paix Sociale », ils ont créé artificiellement « Un Etat Providence » dispendieux et inefficace !…
Aujourd’hui, si l’on excepte l’extraction des hydrocarbures qui représentent les 98% des ressources de l’État, l’Algérie n’a plus d’industrie. Le chômage est endémique et dépasse les 40% de la population active. C’est dramatique pour les jeunes qui forment la majorité de cette population et qui ne voient aucun avenir, d’où leur légitime colère !…
L’Algérie a cumulé les « erreurs fatales » depuis l’indépendance à cause de son arrogance suicidaire. Elle a raté sa révolution agraire (pour ne pas faire comme le Maroc « pauvre », son éternel ennemi) et se retrouve aujourd’hui le deuxième plus gros importateur de blé au monde après l’Egypte, alors que son potentiel agricole est considérable !…
Sa politique industrielle dans les années 1960 et 1970, inspirée du sombre modèle soviétique, qui consistait à développer une industrie lourde et Étatique, s’est aussi révélée un échec total. L’essentiel de la classe politique algeriènne corrompue a toujours vécu sous le robinet du pétrole et ils ne lâcheront sans doute pas le pouvoir facilement. Tétanisés par leur échec et obsédés par la réussite du Maroc, ils sont incapables de réagir ou d’ouvrir l’économie de leur pays pour attirer les investisseurs étrangers. C’est à se demander si le peuple algérien n’aurait pas été plus heureux sans ce pétrole de malheur !…
Avec les ressources naturelles, l’Algérie a disposé pendant des décennie d’une rente qui ressemblait plus à « un poison économique » qu’autre chose. Avec la corruption de ses dirigeants politiques et de sa junte militaire, cette « malédiction du pétrole », ne pouvait, à long terme, que la terrasser. Ce que l’on constate aujourd’hui est malheureux mais c’est pratiquement irréversible !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv
