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« LA GUERRE DU LAIT » : UNE HUMILIATION QUOTIDIENNE EN ALGÉRIE !

Une situation complétement surréaliste pour un pays en principe exportateur de Pétrole et de Gaz !

Le lait est devenu une denrée si rare dans toutes les localités de l’Algérie, que d’Est en Ouest, du Nord au Sud, ce produit est quasiment vendu aux consommateurs sous le manteau. Cela rappelle les grandes pénuries « à la soviétique » à répétition d’autrefois. Pour espérer acheter un litre ou deux, il faut se lever très tôt le matin et faire une queue interminable devant l’épicerie du coin !…

À l’arrivée de la denrée rare, c’est une véritable cohue indescriptible. Dépassés par la foule qui se bouscule pour arracher quelques sachets de lait à la sauvette, les petits camions des chauffeurs-livreurs sont vite dévalisés et malheur aux retardataires : En quelques minutes seulement, il ne reste plus rien. Résignée, la foule repart chez elle, se dispersant en colère après des heures de queue infructueuses !…

D’autres citoyens affirment que dans tous les quartiers, ce produit n’est servi qu’aux « fidèles » clients du coin. Les épiciers se défendent comme ils peuvent : “Si par le passé, le distributeur nous servait jusqu’à deux cents sachets par jour, aujourd’hui ce quota est réduit au quart. Et encore, c’est uniquement deux fois par semaine. Je n’arrive même pas à satisfaire la moitié de mes clients. En tout cas, je pense qu’il vaut mieux arrêter la vente de ce produit que de subir des pressions et des insultes au quotidien”, juge de son côté un épicier désespéré !…

Dans la Capitale Alger, c’est le même spectacle fait de disputes, d’injures et de dérapages et de bagarres, qui s’offre aux yeux des passants à 6 heures du matin, dans le noir brumeux et le froid glacial !…

Les consommateurs ne comprennent pas les dessous d’une telle pénurie qui perdure depuis des années. Certains, pensent que c’est un acte délibéré afin que le lait en pack importé de l’étranger par les généraux de l’armée ou leurs familles, mais beaucoup plus cher, soit écoulé en premier à la place de celui en sachet, de moindre qualité mais subventionné par l’État !…

“Est-ce qu’une famille déjà laminée par toutes les autres augmentations peut se permettre le lait UHT en pack à 100 Dinars le litre, voire plus ? » se lamente un père de famille !…

« Si les pouvoirs publics jugent que cette poudre est détournée par les producteurs pour l’utiliser dans d’autres produits laitiers tels que le fromage et le yaourt, pourquoi ne sanctionnent-ils pas les contrevenants ? » ajoute-t-il !…

« C’est une situation complétement surréaliste pour un pays en principe exportateur de Pétrole et de Gaz…Mais ce sont les pauvres consommateurs qui en paient les frais » estime de son côté un consommateur désabusé !…

Même si les quotas réduits de lait en sachet se perpétuent désormais chez les épiciers, il est malheureux de constater que ces derniers recourent tous au « Marché Noir » en refilant cette denrée rare à raison de 50 Dinars le sachet d’un litre, voire même un peu plus dans les villages les plus reculés de l’Algérie, qui ne sont plus desservis en lait, qu’un jour par semaine, voire…une fois tous les quinze jours !…

Abderrazzak Boussaid/Le7tv

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