Politique

ÉGYPTE-ÉTHIOPIE : « LA GUERRE DE L’EAU » AURA BIEN LIEU !

Les trois pays riverains du Nil, le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie, ont repris hier les négociations pour tenter  de désamorcer la crise née après la construction par Addis-Abeba du méga-barrage de la renaissance en amont  du Nil Bleu, et de trouver une issue pacifique à l’épineux dossier du partage des eaux de ce fleuve antique !…

 

Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence des représentants des États-Unis, de l’UE et de l’Afrique du Sud,  en tant qu’observateurs, intervient dans un moment crucial !…

L’Éthiopie commencera, en effet, le premier remplissage de cette mégastructure à partir de la saison des pluies qui débute en juillet. Une date butoir réitérée  lundi par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, devant le Parlement !…

D’un réservoir de 74 milliards de m3, « il sera rempli de 4,9 milliards de mètres cubes d’eau, lors de cette saison des pluies», qui commence le mois prochain, a précisé le Premier ministre !…

Pour le dirigeant éthiopien, cette construction vise à assurer un développement multiforme du pays, «sans nuire aux autres pays», a déclaré Abiy Ahmed, déplorant que quelque 50 millions d’Éthiopiens n’ont ni eau potable ni électricité !…

La rencontre entre les ministres de l’Irrigation et de l’Eau des trois pays aura lieu par visioconférence. Appelée à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd), que l’Éthiopie construit sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil), est une source de fortes tensions entre Addis-Abeba et Le Caire, depuis 2011 !…

Après neuf années de blocage dans les négociations, les États-Unis et la Banque mondiale parrainent, depuis novembre 2019, des discussions visant à trouver un accord entre les trois pays !…

En mai, l’Égypte avait dit accepter de reprendre les négociations sur le remplissage du réservoir du barrage, pour «parvenir à un accord juste, équilibré et global». Le même mois, le Soudan a rejeté l’accord proposé par l’Éthiopie concernant le remplissage du réservoir, en arguant de «problèmes techniques et juridiques» !…

Khartoum et Le Caire craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l’eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet. Mais si l’Égypte s’inquiète en particulier pour son approvisionnement en eau, le Soudan pourrait en tirer certains avantages, comme la fourniture d’électricité utile au développement et la régulation des crues du fleuve !…

L’un des points d’achoppement, la durée de remplissage du barrage. L’Éthiopie prévoit de le terminer progressivement en quatre ans, alors que l’Égypte a fait valoir que le barrage doit être rempli sur une longue période de 11 à 20 ans, selon les médias éthiopiens. Pour les observateurs, cette rencontre est celle de la dernière chance !…

Un premier accord supervisé par Washington a été rejeté par Addis-Abeba, portant encore la crise à son paroxysme. En avril 2020, les autorités éthiopiennes ont célébré la neuvième année du début de la construction du barrage, en procédant à un déploiement massif des troupes et des blindés à proximité du site. Simple démonstration de force ou prélude à la guerre de l’eau ?!…

Abderrazzak Boussaïd/Le7tv

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