Crise du Coronavirus: Une Pénurie Alimentaire est inévitable !
Le risque d’une pénurie alimentaire, à l’échelle mondiale dans les semaines à venir, est bien réel. En cause, la hausse de la consommation, les mesures de confinement et les stocks constitués par des États. Une situation fragile qui pourrait vite remettre en cause notre modèle de consommation !…
Plusieurs facteurs pourraient mener à cette situation :
1- La Frénésie de consommation:
En Europe, aux États-Unis, en Asie ou même en Afrique, les responsables de l’approvisionnement alimentaire ont beau assurer que la production et les stocks sont suffisants, et c’est vrai, cependant les achats frénétiques ne cessent pas !…
Ces achats concernent le plus souvent, tous les aliments de base, appréciés par une grande partie de la population, comme les pâtes et la farine, car ils sont les moins périssables, donc les plus faciles à conserver. Conséquences immédiates, le prix sont en train de flamber sur les marchés internationaux, malgré une production mondiale record pour la saison 2019-2020 !…
2- Le Confinement et Le manque de main-d’œuvre:
Aujourd’hui, près d’un tiers de la population mondiale est appelé à se confiner. Outre les réserves réalisées pour tenir pendant cette période, cela engendre une autre conséquence; il y a moins de main-d’œuvre disponible, notamment dans l’agriculture !…
Les agriculteurs à l’échelle mondiale, ont des difficultés pour trouver des personnes prêtes à venir récolter des fruits et des légumes , dont le ramassage se fait habituellement à la main , dans une période de quelques jours !…
En europe, les cultivateurs font généralement appel à des travailleurs migrants. Ce sont ainsi plus de 100.000 personnes en Allemagne, en Italie et en France, qui ne devraient pas travailler dans les champs européens cette année. Les fraises et les asperges sont déjà en train de pourrir, précise un site d’information économique !…
3- Des mesures protectionnistes déstabilisantes:
Autre risque : le blocage des échanges internationaux. Comme le raconte le journal « The Guardian », les Nations unies s’inquiètent des mesures protectionnistes mises en place par certains États et qui mettent en péril le marché alimentaire mondial !…
Un exemple revient régulièrement : celui du Kazakhstan. Le pays d’Asie centrale a mis fin aux exportations de farine de blé, dont il est l’un des plus grands exportateurs mondiaux, et a imposé des restrictions sur des légumes comme les oignons, les carottes et les pommes de terre !…
Même chose pour le Vietnam, troisième exportateur de riz, et la Russie, premier exportateur de blé, le tour des États-Unis, du Canada et de la France viendra inévitablement !…
Alors que l’approvisionnement semble fonctionner pour l’instant dans beaucoup de pays, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), expose ses craintes dans les colonnes du « The Guardian »: Il a peur que ces barrières ne créent une « extrême instabilité » et ne fassent empirer la situation de la pénurie !…
4- Les États font des stocks:
En prévision de ces futurs manques, certains gouvernements ont décidé de constituer des réserves, pour pouvoir continuer à nourrir leur population et éviter d’aggraver la crise sur leur territoire !…
C’est l’exemple de la Chine qui aurait des réserves de farine pour au moins une année, et en achète pourtant de grandes quantités, notamment aux États-Unis !…
La stratégie est similaire en Afrique du Nord, par exemple au Maroc, où les taxes douanières sur le blé viennent d’être abolies afin de constituer plus facilement des réserves !…
5- Des prix à la hausse:
Une des conséquences majeures de cette combinaison de facteurs est la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché mondial. Le Financial Times, rapporte que les Bourses de produits agricoles comme celles de Chicago et de Paris ont gagné respectivement 15 et 10 % la semaine dernière !…
Les achats compulsifs des États comme la Chine y sont pour beaucoup. Et comme conséquence, les prix du riz vietnamien et thaïlandais ont augmenté depuis le début de l’année !…
6- Remise en cause de notre modèle de consommation :
Pour de nombreux observateurs économiques, ces achats réalisés dans la panique sont significatifs de notre époque, celle de la production à outrance. C’est tout un modèle de société qu’il s’agit de modifier avec cette crise inédite !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv