Société

CASABLANCA, PLUS SI BLANCHE QUE ÇA.

Casablanca, ainsi nommée par les navigateurs Portugais dévalant les côtes vers le Sud, est une maison ayant perdu de sa blancheur. De nos jours, ils l’auraient surement appelé Casa-Jusa. Regardez autour de vous pour en deviner la signification.
Sa démographie est galopante, mais son socle et ses moyens, sont loin de suivre cette évolution. Le gouvernement pourrait délocaliser l’industrie et encourager le commerce vers d’autres petites villes. En engageant des mesures pour soutenir les investisseurs. Comme éradiquer leurs impôts, ou peut-être entamer des facilités pour l’import de leurs matières premières, et l’export de leurs produits finis. Cela permettrait à Casablanca de s’oxygéner et aux villes ciblées la plupart très pauvres, de se développer.
Au lieu de cela, une totale anarchie règne de plus en plus sur la métropole. La qualité de notre urbanisme est maladive, carencée en espace verts, en lieux de loisirs ou en centres socioculturels pour nos enfants. Des arbres séculaires sont arrachés, pour les besoins grandissants en superficies disent-ils. De nombreux projets d’infrastructures sont inachevés et croulent dans l’oubli. Quant à d’autres, ils sont finalisés et livrés, mais périssent par leur inutilisation. C’est un monde vraiment «strange».
Les rues sont tout simplement sales. En jouant aux piétons, vous réaliserez la véracité de mes propos. Mises à part les grandes artères, il est impossible de marcher sur les trottoirs, car ils sont inexistants. Squattés par les terrasses de cafés, ou mendiants affalés avec d’innombrables enfants. Les sols sont crevassés, avec des sorties de garages irrespectueuses des règles, par des barrières inappropriées. Et le meilleur, est que vous risquerez de vous faire arroser par des eaux souillées, sortant de conduits de balcons à l’ancienne. Oui, il y a encore des personnes, qui après avoir passé la serpillère, dirigent leurs eaux vers la rue, en se moquant éperdument des conséquences. Les incivilités gangrènent la ville. Des personnes marchent sur les chaussées et les véhicules se garent sur les trottoirs, par manque cruel d’aires de stationnement. Un monde de «ouf», diraient nos jeunes. Ces jeunes qui souffrent et qui ne peuvent que légitimer par des actes identiques. Les mégots et les détritus sont jetés à même le sol, alors que les poubelles sont à proximité. Le manque d’éducation est flagrant, et malgré cela, les campagnes de sensibilisation sont absentes des mass-médias. À croire que la volonté générale de notre gouvernance, n’est pas d’assurer le bien- être du Marocain. Et encore moins d’améliorer ses rapports sociaux, par la préservation de l’environnement.
L’atmosphère et l’ambiance de la ville, donnent un contexte psychologique déconcertant. À part les quelques kilomètres de la corniche bondés, aucune autre distraction, ni lieu de détente n’existent pour le peuple aux revenus modestes. Je parle des couples sans grand budget, et sans véhicules, qui constituent la majeure partie de la population. Le gouvernement devrait réaliser des centres de proximité, des lieux de loisirs dans chaque quartier. Mais surtout bien les sécuriser, puisqu’ils ne peuvent visiblement ni les entretenir, ni les restaurer.
Pour éviter ce qui se passe justement, dans l’un des rares jardins publics de la métropole. Le parc Palestine ou Belvédère, squatté plusieurs années par un gérant de café, rénové et depuis peu ouvert au public. Une aubaine et une bouffée d’oxygène pour toute la région. Une enveloppe de 6.2 millions de dirhams a été nécessaire, à une superficie de 1.4 hectares. Un vaste plan de réhabilitation des espaces verts de Casablanca, pour lequel une enveloppe globale de 115 millions de dirhams avait été attribuée. À son ouverture, deux agents de jour et autant la nuit assuraient la sécurité, empêchant les infractions bien affichées sur les tableaux de signalisation à l’entrée. Tout semblait bien fonctionner. Malheureusement aujourd’hui, un seul agent s’occupe d’ouvrir et de fermer (assez rapidement d’ailleurs) les accès, en n’appliquant aucune consigne d’interdiction. Nul contrôle des responsables n’est visiblement effectué. Des bicyclettes, des motos, des chiens, circulent librement à l’intérieur du parc, mettant en danger la vie d’enfants et de bébés en landaus. Les parterres de fleurs ont disparus, piétinés par l’incivilité de jeunes hommes, ou d’enfants, marchant sur la verdure sans vergogne, sous les yeux de leurs parents dépassés ou ignorants. Tant d’argent investi dont les fruits partent en fumée. Un véritable gâchis à ciel ouvert.
Mais qu’est-ce qui tourne mal dans nos esprits, pour que de tels agissements aient lieu ? Devons-nous obligatoirement avoir la présence d’une autorité, pour nous comporter en gens civilisés ?
Je rêve malgré tout à un réveil sous un jour nouveau. Un jour de regain de fierté. Un jour de respect envers nos responsabilités. Un jour de titularisation de nos actes, par de nobles pensées.
Alors chère gouvernance, chers concitoyens, que ce bien connu sursaut de volonté de parfaire, intègre nos agissements dans le quotidien ! Nous avons cette flamme en notre âme, et nous l’avons déjà prouvé !
Ainsi sera concrétisé un meilleur héritage à notre valeureuse descendance.
Amen.

Samir Zerouali

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