Le Maroc exprime le soutien à une réforme de l’UA au service du citoyen africain
L’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’Union Africaine (UA), M. Mohammed Arrouchi a exprimé, lundi à Tunis, le soutien du Maroc à “une réforme de l’organisation panafricaine au service du citoyen”.
“Cette réforme puise sa force dans une action qui devra permettre, conformément à la vision de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, de gagner en efficacité et efficience”, a précisé M. Arrouchi qui s’exprimait à l’ouverture de la 8è retraite conjointe entre le Corps des Représentants Permanents (COREP) et la Commission de l’Union Africaine (CUA).
Il a souligné que le but primordial consiste à servir le citoyen africain et de répondre à ses aspirations dans les domaines de la paix, de la stabilité et du développement. Selon lui, il s’agit d’une vision royale qui met le citoyen au centre de toutes les préoccupations et érige en priorité la défense des valeurs de la paix et de la stabilité.
Le diplomate, qui conduit la délégation marocaine composée notamment de Mme Asmae Boureddaya, chargée des questions juridiques et financières à l’ambassade du Maroc en Ethiopie, a souligné l’importance de cette rencontre préparatoire de la 1ère réunion de coordination de la CUA avec les Communautés Régionales Economiques (CRE) du fait qu’elle devra établir les termes de référence de la première réunion de coordination dans l’histoire de l’UA en application aux dispositions de la décision 635 des Chefs d’Etat et de Gouvernement africains en vue de réformer l’institution panafricaine.
De son côté, Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA a souligné la nécessité d’une plus grande unité politique, l’urgence de l’approfondissement de l’intégration et l’impératif du renforcement de ce groupement régional.
“L’Afrique n’est pas suffisamment intégrée et ne pèse pas suffisamment sur la scène internationale”, a-t-il reconnu.
Selon lui, les souverainetés des Etats africains sont menacées par la faiblesse collective du continent et les faiblesses à contenir les ingérences extérieures ainsi qu’à tirer profit de la mondialisation pour l’Afrique.
“Il n’y a de salut que dans l’intégration”, a-t-il insisté, mettant l’accent sur l’importance de l’engagement de tous pour une mobilisation totale et une action tendue vers le renforcement de l’UA.
Le président de la commission de l’UA a ajouté que la réunion de coordination de Niamey devrait être un important levier pour avancer le processus d’intégration du continent.
“Elle doit favoriser la synergie et la cohérence requises entre l’UA et les communautés économiques régionales sur la base d’une répartition aussi claire que possible de leurs taches, de leurs responsabilités et de leurs avantages comparatifs respectifs”, a-t-il souligné.
Il a indiqué en outre que la réunion de coordination devrait être marquée par le renforcement de l’action concrète, jugeant impératif de réinventer un outil et un moteur de transformation de l’Afrique.
Pour sa part, le chef de la diplomatie tunisienne, Khemaies Jhinaoui, a indiqué que le multilatéralisme et l’action collective concertée restent aujourd’hui, plus que jamais, des instruments de gouvernance internationale indispensables face aux nombreux défis, crises et tensions qui caractérisent les relations internationales particulièrement dans le continent africain.
Il a, en outre, indiqué que la retraite de Tunis constitue une étape importante pour approfondir la réflexion et poursuivre les débats entamés récemment au Caire sur la voie du processus de réformes afin de préparer à travers la concertation et le dialogue les thèmes à aborder lors du prochain sommet de Niamey en juillet 2019.
“Ce sommet de coordination entre l’UA et les communautés économiques régionales sera, en effet, la première réunion qui se penchera sur les moyens et solutions à même de renforcer la coopération entre l’UA et les communautés économiques régionales”, a-t-il dit.
Selon Jhinaoui, le sommet de Niamey pourrait être une occasion idoine pour définir les modes d’interaction entre l’UA et ces communautés économiques régionales (CER) et identifier les mécanismes capables de promouvoir davantage l’intégration au sein même de ces communautés.
Le ministre a signalé qu’il existe aujourd’hui une réelle disparité entre les huit CER de l’UA. “Certaines ont atteint un très haut niveau d’intégration leur permettant d’avancer dans le cadre de stratégies économiques et politiques communes alors que d’autres souffrent encore d’un déficit d’intégration”, a-t-il fait remarquer.
Dans ce contexte, il a souligné l’impératif de mettre à niveau ces CER pour garantir une implication équitable et juste dans l’effort continental d’intégration.