Société

La transition démocratique est possible si les efforts de l’ensemble des pouvoirs sont conjugués, “y compris les médias”

L’accélération du processus de transition démocratique sera possible pour peu que les efforts de l’ensemble des pouvoirs soient conjugués, y compris les médias, dans le respect de l’indépendance de chacun, a affirmé mardi à Rabat l’ancien ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri.
M. Naciri, qui était l’invité du Forum de la MAP placé sous le thème “les médias, un contre pouvoir ou un pouvoir tout court !”, en commémoration du 60-ème anniversaire de la MAP , a estimé que les médias font office de pouvoir politique bien qu’ils se positionnent en dehors du champ des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Ils s’apparentent de par leur influence à un acteur politique indirect avec un impact indéniable qui va au-delà celui des trois pouvoirs traditionnels, a-t-il expliqué.
L’influence des médias, a-t-il dit, consiste généralement à façonner et orienter l’opinion publique, un rôle qualifié aujourd’hui de “cinquième pouvoir” qui illustre sa vocation décisive dans la dynamique sociétale en tant qu’émanation du processus de démocratisation de la presse.
“Croire dans le rôle des médias implique la nécessité de promouvoir la liberté d’expression”, a fait observer M. Naciri, soulignant que le contexte d’ouverture que connait le Royaume dans le domaine médiatique lui prédispose à interagir avec les différentes approches et évolutions qui surviennent dans ce secteur.
Il a en outre passé en revue la donne médiatique actuelle marquée de nos jours par l’émergence de nouveaux médias, principalement ceux numériques, appelant les acteurs médiatiques, politiques et universitaires à se mettre au diapason d’une évolution de cette ampleur et à œuvrer pour immuniser la scène médiatique.
Le plus grand défi qui interpelle les acteurs médiatiques et, plus généralement, le processus démocratique n’est autre que la déontologie, a relevé l’ancien ministre, qui a souligné l’importance de la formation des journalistes pour faire émerger une référence éthique permettant une meilleure régulation du domaine de la presse. Il s’agit également de hisser le débat dans le sens d’un renforcement des acquis qui ne peuvent se concevoir en dehors du cadre institutionnel.
De l’avis de M. Naciri, le Maroc qui s’engage de plain-pied dans l’édification de sa démocratie est mieux placé par rapport à de nombreux pays pour mener à bien un tel chantier. A cet égard, il a rappelé que l’adoption de la Constitution ambitieuse de 2011 fut le fruit d’une dynamique politique et sociale qui a doté le Royaume d’un dispositif constitutionnel avancé.
Au sujet du classement 2019 de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse au Maroc, il a appelé cette organisation à veiller à un accompagnement objectif des progrès réalisés dans le domaine de l’exercice journalistique dans le Royaume, et “à avoir le courage pour admettre le développement significatif de ce secteur”.

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