En Tunisie, un jeune homme âgé de 26 ans a porté plainte pour viol. Suite à quoi le procureur a ordonné un test anal pour établir s’il a déjà eu des relations homosexuelles.
Initialement, l’homme s’est rendu à un rendez vous de nature sexuelle avec quelqu’un qu’il a rencontré sur Facebook, selon l’association Shams qui milite pour les droits des homosexuels en Tunisie. Lorsqu’il est arrivé au point de rencontre, il s’est retrouvé confronté à deux hommes qui l’ont violé avant de lui voler ses affaires personnelles.
Il s’est alors rendu au commissariat pour dénoncer ses agresseurs.
Mais, l’homosexualité étant illégale en Tunisie, le procureur a ordonné un test anal afin d’établir s’il a déjà eu des relations homosexuelles par le passé. Bien que ce test ait été contesté dans le passé, sa pratique reste très fréquente.
Finalement, l’homme violé s’est retrouvé condamné à six mois de prison pour homosexualité, ont indiqué le parquet de Sfax et l’associations Shams, ce lundi.
Les deux autres hommes ont également été condamnés à six mois de prison chacun pour sodomie, quinze jours pour violences, et un mois et demi pour vol.
Les condamnations pour homosexualité se sont multipliées ces dernières années. Selon Shams, en 2018, 127 personnes ont été condamnées à des peines de prison pour homosexualité, contre 79 en 2017, et 56 en 2016.
« Les juges deviennent de plus en plus stricts sur les affaires de moeurs », affirme l’avocat Mounir Baatour, qui dirige l’association Shams. Il justifie cette rigidité des autorités tunisiennes par « l’influence grandissante » du parti d’inspiration islamiste Ennahdha dans les tribunaux.
Une pétition en ligne demandant la libération du jeune homme a été mise en ligne et adressée au premier ministre tunisien.
SA
