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Oscars 2023: Le film « Everything, Everywhere All At Once » grand gagnant de la cérémonie !

Avec sept Oscars dont ceux du meilleur film et de la meilleure actrice pour Michelle Yeoh, le long-métrage délirant de SF et de kung-fu l’emporte haut la main. À l’Ouest rien de nouveau arrive deuxième avec quatre prix.

La 95e édition de la cérémonie hollywoodienne consacre l’avènement d’une nouvelle garde qui regarde vers le futur et ose l’originalité sans nostalgie ou classicisme. L’extravagant Everything Everywhere All At Once cimente son statut de grand favori de la soirée en s’adjugeant sept Oscars dont les trophées du meilleur film, de la meilleure actrice pour sa star Michelle Yeoh, de la meilleure réalisation pur son jeune duo trentenaire les Daniels, du meilleur montage et du meilleur scénario original. Ce grand chelem laisse sur le carreau le récit d’enfance de Steven Spielberg The Fabelmans, le grandiose portrait d’une chef d’orchestre manipulatrice Tár ou le récit d’une amitié disloquée dans l’Irlande rurale des Banshees d’Inisherin. Même triste moisson pour l’Elvis de Baz Luhrmann face à l’autre rouleau compresseur de la soirée, le film allemand diffusé sur Netflix, À l’Ouest rien de nouveau qui récolte quatre trophées.

Le cru 2023 a aussi consacré de belles renaissances, dont celle de Brendan Fraser. Neuf ans après avoir disparu du grand écran, la star meurtrie de La Momie a été couronnée de l’Oscar du meilleur acteur pour sa performance de professeur reclus et obèse dans The Whale.

Sarah Polley crée la surprise en remportant l’Oscar de la meilleure adaptation pour Women Talking. La réalisatrice et scénariste canadienne et son récit féministe soufflent le trophée au favori À l’Ouest rien de nouveau. «Miriam Toews a écrit un roman essentiel sur un acte radical de démocratie dans lequel des personnes, qui ne sont pas d’accord sur une question, réussissent à s’asseoir ensemble dans une pièce et à trouver une voie, sans violence. Ils le font non seulement en parlant, mais aussi en écoutant. La dernière ligne est prononcée par une jeune femme à son nouveau-né, et elle dit: “Ton histoire sera différente de la nôtre.” C’est une promesse, un engagement et une ancre», a exhorté la lauréate.

Malgré la performance acoustique bouleversante de Lady Gaga et la concurrence de Rihanna, la statuette de la meilleure chanson originale revient au duo indien de Naatu, Naatu, titre phare du film de Bollywood RRR. Son interprétation sur la scène des Oscars avait fait danser l’assemblée.

Lauréat attendu, l’adaptation allemande du classique anti-guerre d’Erich Maria Remarque sur l’enfer de la Grande Guerre À l’Ouest, rien de nouveau a remporté l’Oscar du meilleur film international. Le film d’Edward Berger, production originale de Netflix, a également gagné trois autres trophées: meilleure musique originale (amplement mérité), meilleurs décors et meilleure photographie. Gentleman, Edward Berger a rendu hommage à son compatriote suisse, mentor et ami Florian Hoffmeister, directeur la photographie de Tár qui a concédé l’Oscar de cette catégorie à À l’Ouest rien de nouveau.

La nuit a commencé fort pour le favori de la soirée Everything Everywhere All At Once. L’ex-enfant star d’Indiana Jones Ke Huy Quan, qui avait tourné le dos à Hollywood faute de rôles pour les acteurs asiatiques, a remporté l’Oscar du meilleur second rôle. «Cette statuette est pour ma mère de 84 ans qui regarde la cérémonie chez elle et qui a tellement sacrifié pour mon frère et moi. Mon périple a commencé dans un camp de migrant et je ne sais par quel hasard je suis sur la plus grande scène d’Hollywood. Ceci est le rêve américain incarné. Croyez toujours en vos rêves».

Le film de SF et de kung-fu a fait coup double côté féminin. Jamie Lee Curtis est repartie avec l’autre statuette du meilleur second rôle. C’est le premier Oscar de la comédienne sexagénaire. «Merci à tous les spectateurs qui ont soutenu les milliers de films de genre que j’ai fait. C’est votre victoire aussi ! Je pense à mes parents Tony Curtis et Janet Leigh eux aussi nommés en leur temps. Je ne réalise pas, j’ai gagné un Oscar» .

Le prix de la meilleure coiffure et maquillage couronne l’impressionnant The Whale de Darren Aronofsky qui a remis sur orbite Brendan Fraser. Méconnaissable sous les prothèses, la star de La Momie campe un professeur atteint d’obésité morbide, vivant en reclus.

L’Oscar des meilleurs costumes a récompensé Ruth Carter pour ses créations dans Black Panther 2 . C’est son deuxième Oscar. Cette victoire intervient alors que la professionnelle afro-américaine vient de perdre sa mère. Elle lui a dédié sa victoire, espérant que la star décédée de la franchise Chadwick Boseman veille sur elle.

L’Oscar du meilleur film d’animation est allé au favori, le Pinocchio en stop motion de Guillermo del Toro pour Netflix. C’est le troisième Oscar du réalisateur mexicain.

L’Oscar du meilleur documentaire est allé à Navalny portrait de l’opposant emprisonné de Vladimir Poutine. Sa femme a accompagné les réalisateurs sur scène, l’exhortant à tenir bon et rappelant qu’il était en détention pour avoir dit «la vérité» sur le conflit ukrainien. «Mon mari est en prison juste pour avoir défendu la démocratie. Alexei, je rêve du jour où tu seras libre et où notre pays sera libre. Reste fort mon amour».

Le trophée des meilleurs effets spéciaux adoube Avatar 2: la voie de l’eau . L’occasion d’un sketch très amusant de la remettante Elizabeth Banks qui a partagé la scène avec une mascotte d’ours en référence à son film Cocaïne Bear. La comédienne essayait de contenir l’enthousiasme de son partenaire plantigrade de pacotille pour lui apprendre la différence entre réalité et fiction. «Les Na’vis d’Avatar ? Effets spéciaux! Tom Cruise dans Top Gun ? Vrai avion et trucages !». Top Gun Maverick arrache justement le prix du meilleur son.

L’Oscar du meilleur court-métrage couronne An Irish Goodbye. L’occasion pour la salle d’entonner un «joyeux anniversaire» à la maman d’un des réalisateurs. Celui du meilleur court-métrage documentaire récompense The Elephant whisperers tandis que la statuette du meilleur court-métrage d’animation revient à The Boy, the Mole, the Fox and the Horse.

Arrivé sur scène en parachute dans un clin d’œil à Top Gun Maverick, le maître de cérémonie Jimmy Kimmel s’est montré au diapason d’une 95e édition qui se veut une lettre d’amour au septième art et à tous ceux qui le fabriquent. Jimmy Kimmel a salué et taquiné tous les nommés. Et s’est empressé de référencer et de désamorcer les polémiques qui ont jalonné cette saison des prix en pointant que le cru 2023 ne comprenait aucune réalisatrice et avait snobé The Woman King et Till, deux films inspirés d’histoires vraies mettant en scène des femmes noires.

James Cameron et Tom Cruise, qui n’ont pas pu faire le déplacement, ont été chahutés. «Les deux gars qui ont insisté pour que nous allions au cinéma ne sont pas allés au cinéma. James Cameron n’est pas là. Vous savez qu’un spectacle est trop long quand même James Cameron ne peut pas s’y asseoir… Comment l’Académie ne nomme-t-elle pas un gars qui a fait Avatar. Pense-t-elle qu’il est une femme?».

La gifle de Will Smith a aussi été mentionnée: «Si quelqu’un dans le théâtre commet un acte de violence, vous recevrez un Oscar du meilleur acteur et vous aurez droit à un discours de 19 minutes». «Cinq acteurs irlandais sont en lice ce soir, ce qui signifie que les chances d’un autre combat sur scène viennent d’augmenter», a-t-il déclaré. Jimmy Kimmel a énuméré une multitude de personnages de superhéros joués par des acteurs assis près du devant de la scène qui le protégeraient ce qui a fait sourire Andrew Garfield (Spiderman). Et de souligner: «Les 10 films les plus rentables du box-office étaient des suites ou des franchises. On dit qu’Hollywood est à court d’idées nouvelles. Même Steven Spielberg a dû faire un film sur Steven Spielberg».

Jimmy Kimmel a aussi fait sensation en amenant sur scène la seule star des Banshees d’Inisherin à ne pas avoir été nommée (fort injustement): Jenny, l’âne miniature, objet de tous les soins du personnage de Colin Farrell. Le comédien irlandais lui a envoyé un baiser de son siège. Star de cette fin d’année, l’animal était introuvable et vivait dans un sanctuaire pour équidés en Irlande, gardé secret !

Le palmarès

Meilleur film : Everything Everywhere All at Once
Meilleur réalisateur : Daniel Kwan et Daniel Scheinert, Everything Everywhere All at Once
Meilleure actrice : Michelle Yeoh, Everything Everywhere All at Once
Meilleur acteur : Brendan Fraser, The Whale
Meilleure actrice dans un second rôle : Jamie Lee Curtis, Everything Everywhere All at Once
Meilleur acteur dans un second rôle : Ke Huy Quan, Everything Everywhere All at Once
Meilleur scénario original : Daniel Kwan et Daniel Scheinert, Everything Everywhere All at Once
Meilleur scénario adapté : Sarah Polley, Women Talking
Meilleure musique originale : Volker Bertelmann, À l’Ouest, rien de nouveau
Meilleure chanson originale : Naatu Naatu, RRR
Meilleur film d’animationPinocchio
Meilleur film étranger: À l’Ouest, rien de nouveau (Allemagne)
Meilleur documentaire : Navalny
Meilleurs maquillages et coiffures : Adrien Morot, Judy Chin et Anne marie Bradley, The Whale
Meilleurs costumes : Black Panther: Wakanda Forever
Meilleurs décors : À l’Ouest, rien de nouveau
Meilleure photographie : James Friend, À l’Ouest, rien de nouveau
Meilleur montage : Paul Rogers Everything Everywhere All at Once
Meilleur son : Top Gun: Maverick
Meilleurs effets spéciaux : Avatar: La Voie de l’eau
Meilleur court-métrage : An Irish Goodbye
Meilleur court-métrage documentaire : The Elephant Whisperers
Meilleur court-métrage d’animation : L’enfant, la taupe, le renard et le cheval

La rédaction /Le7tv

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