Mexique: une centaine de passagers survivent à un crash au décollage
Une centaine de passagers d’un vol Aeromexico ont survécu mardi au crash au décollage de leur appareil dans le nord du Mexique, mais la plupart ont dû être hospitalisées pour des blessures, dont deux dans un état grave.
L’avion de type Embraer 190, qui effectuait la liaison entre Durango, dans l’Etat de Durango, et Mexico, s’est écrasé vers 15H30 locales (20h30 GMT), avec 99 passagers à bord – dont onze enfants – et 4 membres d’équipage, tandis qu’il décollait au milieu d’un orage.
Une rafale de vent aurait « rabattu l’avion vers le sol » dont une aile aurait touché la piste, selon le gouverneur de l’Etat, Jose Aispuro. Les moteurs auraient alors été arrachés et l’appareil aurait glissé sur 300 mètres à travers un champs, où il s’est finalement immobilisé avant de s’enflammer.
L’activation des toboggans aurait permis l’évacuation des passagers avant le début de l’incendie.
Les images de la protection civile diffusées par les médias montrent un avion au milieu des herbes, la carlingue endommagée, partiellement consumée par les flammes.
« Il n’y a pas de personne décédée », s’est réjoui M. Aispuro.
L’accident a cependant fait deux blessés graves, dont le pilote, qui a dû être opéré de la colonne vertébrale.
Une petite fille souffre par ailleurs de brûlures sur 25% du corps, a-t-il précisé aux journalistes.
Au total, 97 personnes ont été admises dans les hôpitaux de la ville mais la majorité pour des blessures « très légères », selon le porte-parole de la protection civile locale, Alejandro Cardoza, et certaines auraient déjà pu regagner leur domicile.
L’avion aurait, selon lui, été pris dans une forte averse de grêle et les pilotes auraient tenté d’effectuer un atterrissage forcé.
« Le feu s’est déclaré après l’atterrissage forcé qu’ont effectué les pilotes », a-t-il relaté.
AFP / Lulu MURILLO
Un avion s’est écrasé à l’aéroport de Durango, dans le nord du Mexique, le 31 juillet 2018
Une image prise à l’aide d’un drone et obtenue par l’AFP montre l’avion immobilisé dans un champs en bout de piste.
Le directeur général d’Aeromexico, Andres Conesa, a précisé lors d’une conférence de presse que l’appareil, mis en service en 2008, « était parfaitement entretenu » mais n’a pas donné de détails sur les circonstances de l’accident.
Il a remercié l’équipage « pour son professionalisme » et salué l’attitude des passagers, précisant que tous les frais médicaux des victimes seraient pris en charge par la compagnie.
Le constructeur d’avion brésilien Embraer a de son côté annoncé l’envoi d’une équipe de techniciens sur place pour enquêter sur l’accident.
– « J’ai vu des flammes » –
« On était sur la piste quand la visibilité s’est obscurcie, a raconté à l’AFP Jacqueline Flores, 47 ans, qui voyageait avec sa fille de 16 ans. L’avion a décollé, puis j’ai senti qu’il commençait à s’incliner et c’est là qu’on est tombé ».
« Je crois qu’on est retombé sur la piste car c’était une surface en dur, puis on a dérapé sur de la terre jusqu’à ce que ça s’arrête » indique-t-elle.
« Les bagages tombaient dans le couloir (…) J’ai commencé à sentir de la fumée » poursuit cette femme, venue passer des vacances à Durango d’où elle est originaire, avant de retourner à Bogota, en Colombie, où elle est employée de maison.
« J’ai immédiatement enlevé ma ceinture et j’ai vu des flammes, il fallait sauter. Il y avait un trou juste à côté de nous (…), l’avion s’était brisé, j’ai dit à ma fille +il faut qu’on saute par ici et on a sauté+ » poursuit-elle.
Selon le gouverneur, les passagers se sont entraidés pour évacuer rapidement l’appareil.
Certains auraient souffert de crises de nerf à l’issue de l’accident, a-t-il précisé.
Un correspondant de l’AFP a vu des passagers qui quittaient à pied l’appareil, certains présentant des blessures légères.
La compagnie Aeromexico est l’une des principales compagnies mexicaines, membre fondateur de Skyteam, au côté d’Air France.
En juillet 1981, un vol de la compagnie s’était écrasé à l’atterrissage à Chihuahua (nord) pour cause de mauvais temps, faisant 32 morts.
D’aprés l’AFP