Conseil des Droits de l’Homme: Amina Bouayach plaide pour une coopération soutenue entre INDH et MNMRS

La Présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Mme Amina Bouayach, a plaidé, vendredi à Genève, pour une coopération renforcée entre institutions nationales des droits de l’Homme (INDH) et mécanismes nationaux de reporting et de suivi internationaux (MNMRS), relevant que “la complémentarité est plus que jamais essentielle pour garantir la solidité et la légitimité des systèmes de protection des droits fondamentaux”.
“Notre contexte exige plus que jamais une articulation effective et une coopération soutenue entre INDHs et MNMRS”, a déclaré Mme Bouayach, qui s’exprimait également en sa qualité de présidente de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (GANHRI), lors du panel thématique annuel sur la coopération technique et le renforcement des capacités, organisé dans le cadre de la 59ᵉ session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU (CDH).
A cet égard, Mme Bouayach a appelé à “créer des passerelles renouvelées entre les dynamiques locales et les mécanismes universels”, insistant sur la nécessité d’un “engagement partagé” et d’une “volonté politique affirmée”.
Face à un contexte international marqué par le recul du multilatéralisme, les restrictions budgétaires et la montée des tensions géopolitiques, elle a averti contre la remise en cause de l’universalité des droits humains.
“Garantir les droits humains ne se résume pas à la transposition de textes. C’est défendre la dignité humaine dans toutes ses dimensions, prévenir les violations et répondre, avec rigueur et humanité, aux préoccupations des citoyens”, a-t-elle souligné.
Mme Bouayach a rappelé les résultats d’une étude récente de la GANHRI, couvrant 58 institutions nationales, qui distingue quatre modèles de MNMRS, allant des mécanismes ad hoc aux structures institutionnellement autonomes. Cette diversité, a-t-elle averti, “soulève des interrogations sur leur capacité à assurer une mise en œuvre cohérente et effective”.
Tout en saluant la création du réseau international des MNMRS, la présidente de la GANHRI a appelé à “un dialogue structuré entre les INDH et les mécanismes nationaux”, reposant sur des mandats clairs et une gouvernance partagée. “Il ne suffit pas d’instaurer des mécanismes. Il faut garantir leur efficacité réelle dans le reporting et le suivi”, a-t-elle affirmé.
Selon Mme Bouayach, la transposition des normes internationales en politiques publiques concrètes nécessite une démarche inclusive, mobilisant l’ensemble des parties prenantes. “Les droits humains ne sont pas une option. Ils sont le socle indispensable de toute société juste et résiliente”, a-t-elle conclu, appelant à “renouveler et renforcer ce socle face aux mutations et aux défis contemporains”.
Cette réunion porte sur le rôle crucial de la coopération technique et du renforcement des capacités dans le renforcement des INDH et autres mécanismes nationaux MNMRS. Outre le Maroc, la séance rassemble des intervenants de haut niveau représentants des États le HCDH, INDH et MNRS pour présenter des expériences, bonnes pratiques et défis.
L’objectif est de renforcer la synergie entre acteurs internationaux et nationaux, favoriser des partenariats adaptés et discuter d’outils de coordination.
Outre Mme Bouayach, le panel a connu la présence notamment du Délégué interministériel aux Droits de l’Homme (DIDH), Mohamed El Habib Belkouch, qui conduit la délégation marocaine aux travaux de cette session du CDH.
La rédaction/Le7tv