Pour Miguel Ángel Rodríguez Mackay, l’Algérie est otage de ses obsessions : Un isolement Diplomatique aggravé par l’effondrement de ses alliances

Dans une analyse percutante, l’ancien Chef de la Diplomatie Péruvienne, Miguel Ángel Rodríguez Mackay, dresse un constat implacable du recul diplomatique de l’Algérie, victime de ses choix géostratégiques hasardeux et de son obsession maladive à l’égard du Maroc.
À l’heure où l’Iran, son allié privilégié, vacille sous les coups d’une guerre ouverte avec Israël, Alger se retrouve plus isolée que jamais, sans appuis solides, et confrontée à une perte de crédibilité croissante sur la scène internationale. Cette alliance assumée avec Téhéran — et son prolongement idéologique à travers le soutien obstiné au Polisario — place le régime militaire algérien dans une posture intenable à l’ère d’un Maghreb tourné vers la stabilité, la prospérité et l’ouverture sur l’Atlantique.
L’Algérie, note l’auteur, n’a cessé de conspirer contre son voisin marocain, nourrissant le fantasme géopolitique d’un accès maritime sur l’Atlantique par le biais du Sahara. C’est dans cette logique qu’elle a façonné et instrumentalisé le front Polisario, donnant naissance à la chimérique « RASD », entité autoproclamée et non reconnue par les grandes puissances. Cette stratégie, longtemps soutenue par des calculs idéologiques de la guerre froide, se heurte désormais à la réalité du nouveau consensus mondial.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, la France, et de plus en plus de membres de la communauté internationale, ont fini par reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara, saluant l’initiative d’autonomie proposée par le roi Mohammed VI comme « sérieuse, crédible et réaliste ». Dans ce contexte, la Maison Blanche entretient aujourd’hui avec Rabat l’une des relations bilatérales les plus solides sur le continent africain.
Sur le plan intérieur, le régime algérien s’essouffle. Depuis la dégradation de l’état de santé de Bouteflika en 2013, le pays s’enlise dans une impasse institutionnelle et sociale. Le rêve d’un leadership régional, en Afrique du Nord et dans le Sahel, s’est évaporé. Même la Russie, partenaire traditionnel d’Alger, n’a plus ni le temps ni les ressources pour soutenir un régime en perte d’influence, absorbée qu’elle est par d’autres conflits majeurs.
Dans un avenir proche, l’Algérie devra, bon gré mal gré, faire face au miroir du réalisme géopolitique maghrébin. Ce face-à-face exige de reconnaître l’inéluctable : son absence d’ouverture atlantique, l’échec de son projet séparatiste au Sahara, et la nécessité de corriger l’aventure du Polisario dans un cadre négocié, sincère et responsable.
Le peuple algérien, fort de ses 50 millions d’âmes, mérite mieux qu’un régime figé dans ses rancunes et ses manipulations. Il aspire, lui aussi, à profiter des dynamiques économiques, culturelles et géopolitiques qui redessinent l’Afrique du Nord. Et ce futur passe inéluctablement par la paix, la coopération, et la reconnaissance de la vérité historique et territoriale.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv