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Saad Lamjarred de nouveau jugé en appel pour viol : L’heure de vérité face à une longue série d’accusations

Ce lundi 2 juin, s’est ouvert à Créteil, devant la cour d’assises d’appel du Val-de-Marne, un procès lourd de symboles et de douleur : celui du chanteur Saad Lamjarred, devenu tristement célèbre non plus pour sa musique, mais pour la multiplication d’accusations de viol. Rejugé pour des faits d’une extrême gravité remontant à octobre 2016, l’artiste tente encore d’échapper à la condamnation qui l’a frappé en 2023 : six années de prison pour viol aggravé et violences volontaires.

Lors du premier procès, les jurés avaient été confrontés au récit glaçant d’une jeune femme, alors âgée de 20 ans. Invitée par Lamjarred dans une chambre d’hôtel parisienne après une sortie en boîte de nuit, elle y aurait vécu l’horreur : coups violents, agression sexuelle brutale, fuite éperdue pour alerter les secours. Malgré la force de ces témoignages, l’homme continue de nier en bloc, arguant d’un simple “geste de défense” alors qu’il aurait été griffé lors d’un baiser. Une ligne de défense fragile, presque indécente face à la sévérité des faits reconnus par la justice.

L’accusé comparaît libre dans ce nouveau procès, bien que sous contrôle judiciaire. Une décision qui choque, au vu du contexte et des accusations similaires qui s’accumulent depuis des années contre lui.

Lamjarred au cœur d’un faisceau d’accusations troublantes:

Le cas de Saad Lamjarred dépasse largement une seule affaire. En réalité, le chanteur semble traîner derrière lui une ombre persistante d’agressions sexuelles non élucidées, dans plusieurs pays. En 2018, une ex-serveuse à Saint-Tropez a déposé plainte pour des faits similaires. Le procès est toujours en attente, mais l’accusation reste pendante devant la cour d’assises du Var.

Avant cela, en 2010, une mannequin américaine l’accusait de viol aux États-Unis. Lamjarred ne remettra plus jamais les pieds dans le pays, après un accord financier qui a abouti à l’abandon des charges au pénal – un arrangement qui a tout d’une fuite plutôt que d’un acte d’innocence. En 2015, une autre plainte avait été déposée à Casablanca par une Franco-Marocaine, elle aussi évoquant un viol.

La répétition des accusations, leur similarité glaçante, leur répartition sur plusieurs pays, dessinent le portrait d’un homme dont les agissements méritent un examen sans complaisance. Faut-il rappeler que dans le cas actuel, la justice française a déjà tranché une première fois, et que cette seconde audience en appel est le fruit d’un refus obstiné de reconnaître l’évidence judiciaire ?

Une nouvelle épreuve pour la victime, une dernière chance pour la justice:

Pour Laura P., ce procès n’est pas seulement un retour devant les juges : c’est un énième traumatisme, après neuf longues années de procédures et de médiatisation oppressante. Ses avocats, Victorien de Faria et David Chemmi, l’affirment : « Ce nouveau procès représente bien plus qu’une procédure. C’est l’espoir d’une justice pleinement et définitivement rendue. »

Face à cela, le silence des avocats de Lamjarred, Me Zoé Royaux et Me Christian Saint-Palais, est assourdissant. Pas un mot, pas une ligne, comme si la stratégie de l’artiste consistait à gagner du temps, à l’usure.

Le verdict est attendu vendredi. Il sera scruté bien au-delà des frontières françaises, car ce procès est un symbole : celui du combat contre l’impunité des puissants, contre le silence complice des industries culturelles, et pour la reconnaissance des victimes.

La rédaction/Le7tv

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