Casablanca, hub financier Africain par excellence, en vedette à la City de Londres

Lors de cette conférence, “Morocco Capital Markets Days” qui en est cette année à sa huitième édition, responsables politiques, professionnels de la finance et entrepreneurs, se sont relayés pour présenter les atouts du marché financier marocain, en pleine croissance, et les opportunités que ce secteur de pointe offre pour le renforcement du partenariat entre le Maroc et le Royaume-Uni.

Ouvrant les débats, l’ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, a souligné que le Maroc, fort de sa stabilité et de la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est passé à la vitesse supérieure dans son élan de développement, passant d’une économie résiliente à une économie performante, stimulant les investissements transformateurs et mettant à contribution son capital humain.

Les projets d’infrastructures de grande envergure mis en œuvre à travers le Royaume-Uni, offrent de nombreuses opportunités aux investisseurs financiers et aux entreprises britanniques, notamment dans les secteurs de la construction et de la sidérurgie, a fait observer le diplomate, ajoutant que la connectivité énergétique est également essentielle. « Nous améliorons notre réseau électrique national, investissons massivement dans les énergies renouvelables et avons récemment lancé une importante offre d’hydrogène vert », a dit en substance M. Hajoui, soulignant que nombre de ces projets sont mis en œuvre dans les provinces du sud du Royaume et offrent des avantages exceptionnels, ainsi qu’une opportunité de créer un nouveau corridor de croissance pour le Royaume-Uni.

L’ambassadeur n’a pas manqué de souligné le rôle crucial que le secteur privé est appelé à jouer pour donner à ce partenariat maroco-britannique toute l’importance qu’il mérite. Le secteur privé est un moteur essentiel pour exploiter ces opportunités considérables, et des liens plus étroits entre les milieux d’affaires des deux pays sont nécessaires pour rehausser ce partenariat, a-t-il dit.

Du côté britannique, le message du gouvernement conduit par le parti travailliste a été clair. Le Royaume-Uni est attaché au renforcement des liens de partenariat avec le Maroc, comme l’a affirmé Ben Coleman, Envoyé commercial du Royaume-Uni auprès du Maroc et de l’Afrique de l’Ouest.

Dans la quête du renforcement de leur partenariat économique et commercial, le Royaume-Uni et le Royaume du Maroc partent d’un socle solide de relations d’amitié qui datent d’au moins 800 ans, a dit M. Coleman, se disant fier d’occuper le poste d’Envoyé commercial britannique pour le Maroc et l’Afrique de l’Ouest.

Rappelant que le premier accord maroco-britannique date de 1721, le responsable britannique a mis l’accent sur la nécessité de construire sur les relations profondes qui lient les deux pays pour rehausser le partenariat économique entre les deux Royaumes.

Les échanges commerciaux bilatéraux ont certes augmenté, mais beaucoup reste à faire pour aller encore plus loi, a dit M. Coleman.

La présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), Nezha Hayat, a par la suite pris la parole pour présenter devant le parterre, composé de financiers et d’opérateurs économiques de divers horizons, les différents atouts qui expliquent le dynamisme du marché des capitaux marocain.

« Aujourd’hui, le Maroc s’impose comme l’un des marchés financiers les plus développés d’Afrique », a-t-elle dit, ajoutant qu’avec une capitalisation boursière de 98 milliards de dollars, « nous nous classons au deuxième rang des marchés africains ».

Notre marché des OPCVM affiche également une grande robustesse, avec 80 milliards de dollars d’actifs sous gestion, soit plus de 60% du total des dépôts bancaires du pays et près de 60% du PIB marocain, a relevé Mme Hayat, soulignant que ce positionnement de premier plan est le fruit de réformes ambitieuses menées au cours des deux dernières décennies, dont la transformation de l’organe de régulation en une autorité indépendante et dotée de pouvoirs étendus : l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux.

Passant en revue les axes clés dans lesquels l’AMMC a accompli des progrès significatifs, elle a mis en avant l’ambition du Maroc de créer un marché des capitaux « efficient et innovant » au service du développement de l’épargne et du financement de l’économie.

En droite ligne des schémas de développement tous azimuts du Royaume, l’AMMC inscrit son action sur trajectoire futuriste orientée notamment vers la stimulation des investissements privés dans la finance verte et l’intégration du risque climatique dans le secteur financier.

Les marchés de capitaux seront au cœur de cette transformation, a fait observer Mme Hayat, rappelant les nouvelles avancées réalisées par le Maroc notamment le lancement imminent du marché marocain des produits dérivés, une étape importante dans la modernisation de notre infrastructure de marché qui comprend désormais une bourse de produits dérivés ainsi qu’une chambre de compensation.

« Les réformes réglementaires mises en œuvre au cours de la dernière décennie ont posé les jalons d’un marché des capitaux résilient, moderne et inclusif », a-t-elle dit, soulignant que cette action s’inscrit dans le cadre des efforts visant à libérer le plein potentiel des marchés de capitaux pour financer la croissance, l’innovation et le développement durable et impulser une nouvelle dynamique pour les investissements.

Le déplacement du gotha financier national à la City, communément appelée le Square Mile où sont concentrées les grandes institutions financières britanniques, dont la bourse de Londres, classée deuxième place financière au monde en 2024 derrière New York, a été l’occasion d’écouter les success stories de certaines entreprises qui ont réussi sur le marché marocain des capitaux.

Les représentants de ces entreprises ont partagé avec l’assistance leurs expériences réussies à la faveur des divers avantages que le Royaume offre. Il a été notamment question de mettre en avant le cadre macro-économique sain, renforcé par une stabilité remarquable de la devise nationale, le dirham, une inflation maintenue sous contrôle et un environnement de taux d’intérêt très compétitif.

Tous ces atouts font de la place financière de Casablanca, comme l’a indiqué Brahim Benjelloun-Touimi, président du Conseil d’Administration de la Bourse de Casablanca, « un pont entre le dynamisme africain et l’expertise internationale », et une passerelle entre le Maroc et ses partenaires stratégiques comme le Royaume-Uni.

« Le message que nous souhaitons transmettre aux investisseurs internationaux est que le Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est ouvert à l’investissement », a-t-il dit.

La 8ème édition des Morocco Capital Markets Days se poursuivra jusqu’à vendredi dans la capitale britannique, l’occasion pour plus de 34 sociétés marocaines cotées et un large éventail d’acteurs des marchés de capitaux d’échanger avec les différents acteurs de la City pour tisser des partenariats.

Organisée avec le soutien de l’ambassade du Maroc au Royaume-Uni, cette édition propose un programme particulièrement riche, notamment des meetings one-to-one prévoyant plus de 160 réunions entre entreprises marocaines cotées et investisseurs internationaux.

L’édition de cette année s’inscrit dans le cadre des Morocco Business Weeks, organisées à Londres du 28 avril au 9 mai, avec pour ambition de mettre en lumière le potentiel économique du Maroc et de renforcer les liens de coopération avec le Royaume-Uni.

À travers cet événement, la Bourse de Casablanca réaffirme sa volonté de connecter le marché des capitaux marocain aux grandes places internationales et de renforcer l’attractivité du Maroc auprès des investisseurs étrangers.

La rédaction/Le7tv (avec MAP /  Abdelghani AOUIFIA)