Quand Tebboune s’autoproclame « Président de la pomme de terre » !

Rien ne va plus en Algérie, la « puissance régionale autoproclamée » qui semble désormais gouvernée par…le cours de la pomme de terre !
Toutes les alarmes sont au rouge du côté d’Alger. Le « pays du gaz, du pétrole »…et de la pénurie chronique, traverse une nouvelle secousse sociale, provoquée par un élément aussi basique que symbolique : la pomme de terre. Oui, ce légume de base, ce pilier de la cuisine populaire, est désormais l’objet de toutes les convoitises, des spéculations… et des frustrations. À 160 dinars le kilo, la patate est devenue un produit de luxe, inaccessible pour la majorité des ménages algériens. Ironie tragique dans un pays dont les dirigeants jurent sur tous les plateaux d’être autosuffisants et puissants.
Ce dimanche 13 avril, face à la colère qui gronde, le Président Tebboune (le mal-nommé), plus préoccupé par le cours des patates que par le sort de son peuple, s’est fendu d’un discours ubuesque devant les membres du gouvernement et les responsables de l’économie. Objet principal de la réunion d’urgence ? Non pas le chômage, ni l’exode des cerveaux, ni même les tensions diplomatiques chroniques…mais bien la crise de la patate !… À croire que l’Algérie est devenue le seul pays au monde où le prix du kilo de pommes de terre pourrait faire tomber un régime.
Il faut dire que cette situation grotesque en dit long sur le niveau de déliquescence de la gestion publique en Algérie. Chaque responsable, chaque ministre, chaque directeur général avance avec une patate chaude entre les mains (c’est le cas de le dire), craignant d’être limogé ou jeté en prison selon l’humeur matinale de Saïd Chengriha ou selon l’état de ses couches (incontinence chronique) !… Entre la peur du placard et celle de la casserole de patates vide, les dirigeants du pays ne savent plus où donner de la tête.
Et pourtant, les promesses n’ont pas manqué. En 2019, Tebboune promettait, la main sur le cœur, que le prix des pommes de terre ne dépasserait jamais 60 dinars. Cinq ans plus tard, c’est le triple, et les Algériens n’ont même plus les moyens de se payer une barquette de frites. Dans certains marchés, la scène frôle le surréalisme : on pèse les patates à l’unité, on les transporte dans des sacs bien fermés, presque honteux de n’avoir pu en acheter, qu’une seule ou deux.
Mais au fond, cette crise n’est pas seulement économique. Elle est symbolique. Car elle expose l’hypocrisie d’un régime qui fanfaronne sur sa « souveraineté alimentaire », tout en étant incapable de réguler la vente du légume le plus consommé du pays. Elle met à nu l’arrogance d’un pouvoir plus préoccupé par ses aventures diplomatiques stériles et ses querelles avec le Maroc que par la faim de son propre peuple.
Alors, faut-il en rire ou en pleurer ? À ce rythme, l’Algérie pourrait bientôt inaugurer un ministère de la Pomme de Terre, avec à sa tête un Président ou un Secrétaire d’État à « la Patatocratie ». En attendant, le peuple, lui, gronde. Car quand il n’y a plus rien dans l’assiette, même une simple pomme de terre peut devenir une bombe politique.
Abderrazzak Boussaid /Le7tv