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Carlos Tavares, le patron de Stellantis poussé vers la sortie !

Le groupe Stellantis, issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, traverse une période de turbulences marquée par « la démission » de Carlos Tavares, son emblématique dirigeant. L’annonce, intervenue dimanche soir, a acté la fin d’une ère pour cet homme de 66 ans, connu pour son intransigeance et ses succès éclatants à la tête du groupe.

Des désaccords stratégiques fatals

Le départ de Carlos Tavares a été précipité par des divergences avec le conseil d’administration. Henri de Castries, administrateur de Stellantis, a évoqué des « points de vue différents » entre Tavares et la direction, notamment sur la stratégie de rapprochement avec d’autres groupes automobiles, une idée rejetée par John Elkann, président du conseil d’administration.

Ce départ fait suite à une année difficile pour Stellantis, marquée par une chute significative des bénéfices et des marges opérationnelles, notamment en Amérique du Nord, bastion traditionnel de rentabilité du groupe.

Une carrière marquée par des succès retentissants

Carlos Tavares, arrivé de Renault en 2014, a redressé PSA en rationalisant les coûts et en rendant les marques Peugeot et Citroën plus compétitives. Il a également orchestré la méga-fusion avec FCA en 2021, créant un géant mondial de l’automobile. Sous sa direction, Stellantis a enregistré des records de bénéfices nets tout en s’orientant rapidement vers les véhicules hybrides et électriques.

Mais les revers de 2024, avec un bénéfice net divisé par deux au premier semestre et des ventes en recul, ont mis à mal ce bilan. Les retards dans le lancement de nouveaux modèles, dus à des problèmes électroniques, et une baisse de la production dans plusieurs usines, notamment en Italie, ont exacerbé les tensions internes.

Une réaction mitigée

« La démission » de Tavares a suscité des réactions contrastées. En Italie, des milliers de manifestants ont exprimé leur mécontentement face aux délocalisations, tandis que la fermeture de l’usine Vauxhall à Luton, au Royaume-Uni, a accentué les inquiétudes sociales. En France, où l’État est actionnaire du groupe, la direction a tenté de rassurer, affirmant qu’aucune fermeture d’usine n’était prévue à court terme.

Philippe Diogo, délégué syndical central FO, a exprimé des préoccupations quant à l’absence d’un leadership fort, craignant que cette situation expose le groupe à une « crise majeure ».

Et après ?

John Elkann a pris la tête d’un comité exécutif temporaire en attendant la nomination d’un nouveau directeur général, prévue pour le premier semestre 2025. Les dirigeants de Stellantis ont promis une relance dès 2025, portée par de nouveaux modèles.

Pour Carlos Tavares, ce départ marque une fin abrupte après une décennie de succès. Pour Stellantis, il ouvre une période d’incertitude où le groupe devra redoubler d’efforts pour rétablir la confiance des marchés, des salariés et des clients.

Abderrazzak Boussaid/Le7tv

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