Le Qatar ordonne aux dirigeants du Hamas de quitter Doha sous la pression des Américains
Face aux pressions des États-Unis, le Qatar a signifié au Hamas, que ses dirigeants devront quitter Doha. Cette décision intervient après plusieurs refus de la part du Hamas d’accepter des propositions de libération d’otages à Gaza, aggravant les tensions autour du conflit israélo-palestinien. Les États-Unis, en coordination avec le Qatar et l’Égypte, tentaient de négocier un cessez-le-feu, mais le rejet récent de l’offre par le Hamas a accéléré les demandes de Washington.
Un haut responsable américain a révélé : « Les refus répétés du Hamas concernant les propositions pour libérer les otages rendent leur accueil inacceptable dans les capitales de nos alliés. Nous avons exprimé cela au Qatar après le dernier rejet de leurs dirigeants il y a quelques semaines. »
La fermeture du bureau politique du Hamas à Doha avait été envisagée depuis la fin du mois d’octobre, à la suite d’une exécution d’otages, dont un citoyen américano-israélien. Le refus des négociations par le Hamas, combiné aux récents affrontements meurtriers, a poussé Washington à intensifier ses pressions sur le Qatar.
Fin octobre, les médias israéliens rapportaient qu’une proposition de trêve, sous l’égide des États-Unis, incluait une libération d’otages et une trêve temporaire de 30 jours. Cependant, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas se sont heurtées à des désaccords majeurs, notamment sur la future présence militaire israélienne dans la région.
L’administration Biden poursuit ses efforts pour un cessez-le-feu dans cette phase finale de son mandat, bien que l’élection récente de Donald Trump réduise son influence politique. La situation à Gaza reste particulièrement complexe, exacerbée par les opérations militaires qui ont transformé la région en une zone de crise humanitaire majeure.
Cette situation pose également des dilemmes politiques pour le Qatar, allié non-membre de l’OTAN et partenaire historique des États-Unis. Depuis 2012, Doha abrite les leaders du Hamas, mais des voix américaines, notamment parmi quatorze sénateurs républicains, réclament un gel des actifs de ces dirigeants et leur expulsion immédiate.
Le Premier Ministre Qatari, Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a pour sa part déclaré que tant que la présence du Hamas favorisait les voies de communication et de négociation, elle serait tolérée à Doha. Ce n’est plus le cas.
L’avenir du Hamas au Qatar reste flou dans un contexte d’escalade des tensions régionales, et une révision de l’accueil de ses dirigeants pourrait marquer un tournant dans la politique Qatarie face aux pressions Américaines.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv