Le Maroc en passe d’entrer officiellement dans le cercle des pays nucléaires
Le Ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a déclaré que le Maroc possède une longue expérience dans le domaine de la dessalement de l’eau de mer, avec des expériences qui ont commencé il y a des années dans les régions du sud du royaume.
Lors de la session hebdomadaire de questions orales à la Chambre des Conseils, Baraka a expliqué que cette expérience était quelque peu limitée auparavant, mais qu’un changement majeur s’est produit. Aujourd’hui, 192 millions de mètres cubes d’eau dessalée sont produits annuellement, dont plus de 80 millions de mètres cubes sont principalement destinés à l’eau potable, tandis que le reste est dirigé vers des usages agricoles et industriels.
Il a ajouté que récemment, plusieurs stations importantes ont été construites, comme celles des villes d’Agadir et Al Hoceima, et la station lancée à Dakhla, en plus de la station de Casablanca qui atteindra une capacité de 200 millions de mètres cubes et devrait être prête d’ici fin 2026.
Baraka a également mentionné d’autres projets comme la station de Sidi Ifni, dont les travaux se termineront fin 2024, et la station de dessalement de l’eau de mer à Safi, construite en collaboration avec l’Office Chérifien des Phosphates, ainsi que la station d’El Jadida.
Il a souligné que le Maroc ne dépend plus seulement des barrages en raison de la diminution des ressources en eau, surtout que le pays connaît sa sixième année consécutive de sécheresse, affirmant que la technologie de dessalement de l’eau de mer est essentielle pour garantir l’eau potable à toutes les villes côtières, en plus de son utilisation dans l’agriculture.
L’objectif est de multiplier par dix la quantité d’eau dessalée d’ici 2030 par rapport à 2021. Il a expliqué que toutes les nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer dépendront de l’utilisation des énergies renouvelables et que le Maroc a entamé des discussions avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour étudier l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le dessalement de l’eau de mer.
Enfin, Baraka a affirmé que la technologie de dessalement de l’eau de mer contribuera à fournir de l’eau potable aux zones rurales et aux villes intérieures, en plus de soutenir l’irrigation des terres agricoles.
Le Maroc et l’énergie nucléaire :
Il semble que le secteur de l’énergie nucléaire au Maroc soit sur le point de connaître un développement significatif, avec des attentes de voir le nombre de réacteurs nucléaires dans le monde doubler, dans le cadre des efforts de transition vers l’énergie propre.
Dans ce contexte, Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré qu’il est prévu que des dizaines de pays commencent à produire de l’électricité à partir de sources nucléaires dans les prochaines années. Lors du Salon mondial du nucléaire à Paris, il a expliqué que, selon les calculs de l’AIEA, il est devenu nécessaire de doubler le nombre de réacteurs nucléaires dans le monde, actuellement estimé à environ 400 unités, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
D’autre part, Grossi a déclaré que le Maroc, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, la Namibie, les Philippines, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan devraient devenir de nouveaux pays nucléaires. Il a ajouté que 10 pays ont atteint la phase de décision pour construire des centrales nucléaires sur leur territoire, en plus de 17 autres en phase d’évaluation, et qu’il y aura 12 ou 13 nouveaux pays nucléaires dans quelques années.
Les aspirations du Maroc à adopter les technologies nucléaires ne se sont jamais arrêtées, que ce soit pendant la période coloniale ou après l’indépendance, jusqu’à aujourd’hui, où le royaume cherche à acquérir ces technologies pour développer sa transition énergétique. Selon des rapports de presse, le Maroc aurait conclu un accord avec la Russie pour renforcer ses capacités dans ce domaine, destiné à des fins pacifiques, notamment la production d’électricité et l’utilisation dans les domaines de la recherche.
La stratégie énergétique du Maroc vise à intégrer les technologies nucléaires dans son mix énergétique d’ici 2030. En 2015, un bilan sur l’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité a été réalisé. La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a indiqué que le Maroc dispose d’une base de données et d’une expertise significative pour préparer une décision nationale sur la production d’électricité à partir de l’énergie nucléaire. Cela intervient en parallèle des préoccupations concernant l’insuffisance des énergies renouvelables pour répondre à la demande croissante en électricité et l’arrêt des exportations de gaz algérien via le Maroc.
La rédaction/Le7tv