Sahara Marocain : La France prête à financer la liaison électrique entre Casablanca et Dakhla
Le Ministre Français de l’Économie a plaidé vendredi à Rabat pour la consolidation de la coopération en matière d’énergie avec le Maroc, indiquant que la France était prête à participer au financement d’un projet marocain dans le Sahara Marocain
La France fait un pas de plus vers le Maroc. Le Gouvernement est prêt à participer au financement d’un câble électrique de 3 gigawatts reliant la ville de Casablanca à la ville de Dakhla au Sahara Marocain, a déclaré, vendredi 26 avril, le Ministre Français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire.
« Vous allez produire de l’énergie dans la région de Dakhla, vous allez en avoir besoin dans la grande métropole de Casablanca, il faut construire des réseaux électriques pour transporter cette énergie. Je vous confirme que nous sommes prêts à participer au financement de cette infrastructure », a indiqué Bruno Le Maire durant un forum d’affaires Maroc-France à Rabat.
Début avril, le ministre français au Commerce extérieur Franck Riester, en visite à Casablanca, avait déclaré que Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé, pourrait contribuer au financement d’une ligne à haute tension entre Dakhla et Casablanca.
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait déclaré en février que la France soutenait les investissements du Maroc au Sahara Marocain et avait réaffirmé son soutien au plan d’autonomie de Rabat pour le territoire, signe d’un réchauffement des liens entre les deux pays après une période de gel diplomatique.
Le Maroc souhaite que la France reconnaisse sa pleine souveraineté sur le Sahara Marocain, à l’instar des États-Unis et de nombreux pays arabes et africains.
À l’issue d’une rencontre avec son homologue marocaine Nadia Fettah, le ministre français a aussi proposé « une coopération dans le domaine nucléaire, avec des réacteurs de petite ou de moyenne taille » au Maroc qui ne dispose pas de telles centrales pour la production d’énergie.
Pour sa part, Mme Fettah a indiqué que le chantier de l’énergie « représente parfaitement la vision que nous avons de ce partenariat renouvelé ». L’Agence française de développement (AFD) accorderait un prêt de 350 millions d’euros pour soutenir le géant marocain des phosphates et des engrais OCP dans son effort de décarbonisation, a ajouté le ministre des Finances.
Le royaume a fortement misé ces 15 dernières années sur les énergies renouvelables qui fournissent 38 % de l’électricité produite actuellement, et ambitionne d’atteindre 52 % en 2030. Le pays espère également se positionner sur le marché de l’hydrogène vert.
La mobilité ferroviaire a également été au coeur des discussions entre les deux ministres alors que le royaume souhaite réaliser l’extension de sa ligne à grande vitesse (LGV) pour desservir Agadir (sud). La première tranche de cette ligne, reliant depuis 2018 Tanger (nord) à Casablanca (ouest), avait été réalisée par l’entreprise française Alstom.
Bruno Le Maire est le troisième ministre français à visiter le Maroc cette semaine dans le cadre du réchauffement des relations entre les deux alliés historiques secouées depuis 2021 par une crise inédite
La rédaction/Le7tv