Tunisie : Le départ du chef du gouvernement renforce la crise politique
À la demande du président Kaïs Saïed, Le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, a présenté sa démission, mercredi 15 juillet. Son mandat, aura été, l’un des mandats les plus courts depuis la révolution de 2011.
La demande du chef de l’Etat de cette démission n’est pas un désaveu du candidat qu’il avait lui même choisi. Il s’agit plutôt de couper l’herbe sous les pieds du parti islamo-conservateur Ennahda, dont certains élus avaient initié une motion de censure contre Elyes Fakhfakh.
Cela aurait donné droit à la formation politique de nommer le successeur du chef de gouvernement sortant. Pas du goût de Kaïs Saïed qui souhaite conserver la prérogative de nommer son chef de gouvernement.
Par ailleurs, les perspectives économiques du pays sont inquiétantes . Le produit intérieur brut devrait chuter de 6 % en 2020, l’endettement se creuse dangereusement tandis que le secteur du tourisme – une source cruciale d’emplois et de devises étrangères est quasiment au point mort.
D’un autre côté, le conflit en Libye, aux frontières de la Tunisie tient le territoire sous une tension permanente qui complique la gestion de cette phase de crise.
Dans les prochains jours, Kaïs Saïed démarre les négociations pour former un nouveau gouvernement, dans un climat politique très tendu.
Pour ce qui est de la transition, M. Fakhfakh va continuer à gouverner en attendant la nomination de son successeur.