L’Ouest Américain s’est transformé en fournaise. Écoles et centres de vaccination contre le Covid-19 fermés, épreuves de sélection olympique décalées et habitants réfugiés dans des centres de « rafraîchissement » : l’ouest du Canada et des États-Unis battait encore lundi de nouveaux records « historiques » de températures provoqués par un « dôme de chaleur » à l’intensité rarissime !…
À Portland (Oregon) et à Seattle (État de Washington), deux grandes villes du nord-ouest des États-Unis connues pour leur climat froid et humide, la température a atteint son plus haut niveau jamais enregistré depuis le début des archives, en 1940. Il a fait 46,1 degrés Celsius à l’aéroport de Portland lundi 28 juin 2021 (après un record de 44,4 degrés la veille) et 41,6 degrés à celui de Seattle, selon les relevés effectués par le service météorologique américain (NWS) !…
Mais c’est l’ouest du Canada qui détient encore la palme. À Vancouver, le record établi la veille a encore été battu : le mercure a grimpé lundi jusqu’à 47,9 degrés. La température la plus élevée jamais enregistrée au Canada avant cette vague de chaleur était de 45 degrés, en 1937. Dans la région, les climatiseurs et ventilateurs sont en rupture de stock. Des villes ont ouvert des centres de rafraîchissement. Des campagnes de vaccination contre le Covid-19 ont été annulées et des écoles, fermées. « Nous sommes le deuxième pays le plus froid du monde et le plus enneigé », donc peu habitué à cette « chaleur du désert, très sèche », a confié lundi David Phillips, climatologue en chef d’Environnement Canada !…
La température moyenne pour un mois de juin à Seattle est de 19 degrés Celsius. « À 21 degrés, c’est un bon jour, tout le monde est dehors en short et en tee-shirt, mais là, ça devient absurde », a lancé un habitant de Seattle, disant avoir « l’impression d’être dans le désert ». À Portland aussi, de nombreux habitants ont trouvé refuge au frais sur des matelas et des chaises pliantes dans des lieux climatisés improvisés par les autorités locales. La chaleur extrême, combinée à une sécheresse intense dans l’Ouest américain, a favorisé plusieurs incendies qui se sont déclarés durant le week-end. Le « Lava Fire », à la lisière de l’Oregon et de la Californie, avait déjà brûlé quelque 600 hectares lundi matin, contraignant les autorités à évacuer certains habitants et à fermer une route nationale !…
Cette vague de chaleur s’explique par un phénomène appelé « dôme de chaleur » : de hautes pressions emprisonnent l’air chaud dans la région. De quoi susciter de « graves » inquiétudes pour la santé, note le Canadien David Phillips. D’autant plus qu’il dure depuis plusieurs jours. L’intensité de ce « dôme de chaleur » est « tellement rare statistiquement qu’on pourrait ne s’y attendre qu’une fois tous les quelques milliers d’années en moyenne », ont écrit les spécialistes météo du Washington Post. « Mais le changement climatique provoqué par les humains a rendu ce type d’événements exceptionnels plus probable. » !…