Le Maroc continue d’affirmer son rôle prééminent sur la scène sécuritaire africaine. Devant la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, le 10 juin 2025, le général Michael E. Langley, commandant du United States Africa Command (AFRICOM), a mis en lumière la contribution majeure du Royaume au renforcement de la stabilité du continent, tout en écartant l’hypothèse d’un transfert du siège d’AFRICOM vers l’Afrique du Nord.
Dans une intervention marquée par une forte reconnaissance du partenariat américano-marocain, le général Langley a décrit le Maroc comme l’un des alliés les plus solides et les plus actifs des États-Unis dans la région. Selon lui, le Royaume joue un rôle moteur dans l’accompagnement des efforts de sécurité régionale, en formant chaque année plus de 1.200 militaires africains dans des domaines aussi variés que les opérations spéciales, le renseignement, la médecine militaire ou les écoles de guerre. Ces formations, souvent gratuites, sont dispensées à la fois sur le sol marocain et dans d’autres pays africains, les déplacements étant facilités par les aéronefs C-130 fournis par les États-Unis.
Le général Langley a également salué la participation constante du Maroc aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, avec le déploiement annuel de plus de 1.700 soldats, notamment en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Il a annoncé, dans ce même cadre, l’ouverture prochaine à Rabat d’un Centre d’excellence pour les opérations de paix, cofinancé par les États-Unis. Ce centre permettra de former des milliers de militaires issus du continent et accueillera des forums de haut niveau sur les enjeux de paix et de sécurité.
Le Maroc demeure par ailleurs un partenaire clé de l’exercice militaire African Lion, considéré comme la plus vaste opération conjointe menée par AFRICOM en Afrique. L’édition 2025, qui s’est tenue entre avril et mai, a rassemblé plus de 8.100 participants issus de 27 nations, sur plusieurs sites dont le Royaume. Pour le général Langley, cet exercice illustre à la fois la profondeur de la coopération militaire entre Rabat et Washington, et le niveau élevé de préparation des forces engagées.
Interrogé sur la possibilité de déplacer le quartier général d’AFRICOM, actuellement basé à Stuttgart en Allemagne, vers un pays africain tel que le Maroc, le général Langley a été clair : un tel transfert, bien qu’ayant été envisagé dans certains cercles, ne présente pas d’avantage opérationnel suffisant pour justifier un investissement budgétaire considérable. Il a réaffirmé que la localisation actuelle permet une coordination optimale et que le partenariat stratégique avec le Maroc, déjà très efficace, n’implique pas nécessairement une relocalisation physique.
En somme, si le Maroc ne deviendra pas le siège d’AFRICOM, il n’en reste pas moins un acteur central du dispositif sécuritaire américain en Afrique. À travers ses capacités de formation, ses contributions aux opérations de paix et son engagement dans les exercices conjoints, le Royaume s’impose comme un relais de confiance et un modèle de coopération dans un environnement régional en constante évolution.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv