Une fois encore, la Tunisie pleure ses enfants. Quatre élèves, jeunes, pleins d’avenir, sont morts écrasés par un mur pourri, écroulé dans l’enceinte de leur propre lycée, dans une République devenue, sous le régime de Kaïs Saïed, une vaste ruine à ciel ouvert. Mais fallait-il vraiment un mur effondré pour comprendre que la Tunisie est en train de s’écrouler, lentement mais sûrement, sous le poids de l’incompétence, de la paranoïa présidentielle et de la soumission honteuse à la junte militaire algérienne ?
Ce drame, qui s’est produit à Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid – berceau de la révolution de 2011, n’est pas un accident : c’est un symptôme. Celui d’un régime délabré, sourd aux cris de détresse de sa jeunesse, obsédé par les théories du complot, aveuglé par son isolement international et domestique.
Un Président hors-sol, un peuple en détresse:
Depuis des mois, Kaïs Saïed, cet étrange président qui gouverne plus avec ses délires qu’avec une Constitution, s’enferme dans un monologue Kafkaïen, où tout est complot, trahison, et manigance étrangère. Pendant ce temps, les murs tombent, les hôpitaux s’effondrent, les écoles ferment, les caisses sont vides et la colère monte.
Car oui, à Mezzouna, les habitants ne se sont pas contentés de pleurer. Ils ont brûlé, protesté, crié leur rage dans les rues. Ils ont mis le feu au véhicule du représentant local de l’État – ce même État qui abandonne, méprise et sacrifie sa jeunesse au nom de la survie d’un système dépassé et délirant.
Une Tunisie sous tutelle des militaires algériens :
Plus grave encore : la Tunisie de Saïed ne gouverne même plus par elle-même. Elle est devenue un satellite de la junte militaire d’Alger, ce régime opaque, brutal et décadent qui exporte sa paranoïa autant que ses échecs. Kaïs Saïed, loin d’être un président souverain, est aujourd’hui l’otage politique de ses mentors de l’Est, qui trouvent en lui un pion utile pour leur stratégie régionale contre le Maroc, la démocratie et la lucidité.
Pendant que les enfants meurent sous les gravats, le pouvoir, lui, continue de parler d’agents étrangers, de théories fumeuses et de conspirations planétaires. Pendant que les enseignants appellent à la grève et que la rue bouillonne, la présidence fustige les réseaux sociaux et menace les syndicats.
La Tunisie brûlera-t-elle ?… Peut-être ! Car à force d’écraser l’espoir, on finit par embraser la colère. Le feu de Mezzouna n’est que la première étincelle d’un brasier que Kaïs Saïed semble décidé à allumer lui-même, enfermé dans son palais, incapable de gouverner, incapable d’aimer son peuple, incapable surtout de voir la réalité en face.
Tant que ce régime délirant continuera à sacrifier son peuple sur l’autel de l’autoritarisme et de la soumission à l’étranger, la Tunisie ne guérira pas. Elle saignera,…Et elle brûlera !
Abderrazzak Boussaid/Le7tv